Strasbourg assiégée, Strasbourg libérée !

Vendredi 3 avril 2009…Strasbourg en état de siège…On s’aventure dans la ville comme au lendemain d’une grande catastrophe naturelle ou au lendemain de la peste, il ne reste plus grand monde…on traverse une ville morte…avec ses habitants fantômes qui ont fui les lieux pour le week-end ou qui sont reclus chez eux volets fermés. On parcourt cette « ville-épave », traverse ses rues désertes et silencieuses…du moins celles qui restent encore accessibles…de plus en plus intrigués par les mesures de sécurité mises en place pour le sommet de l’OTAN. Impossible de pénétrer le centre ville et sa cathédrale, tout est bouclé par des portes blindées ! Pas un chat dans les rues, juste quelques policiers, à peine 10000 ! Nul tram qui circule, nulle voiture sur les voies, terrasses vides et boutiques fermées, juste des ribambelles de camions « POLICE », des avenues entières et des ponts occupés par une fourmilière de flics. On les trouve partout ! Au sol à chaque coin de rue, sur le Rhin en « police de mer », dans le ciel des hélicos qui tournent en rond au-dessus de nos têtes depuis l’aube, on ne sait plus où poser ni les pieds ni le regard sans tomber sur l’enseigne « POLICE » « GENDARMERIE » « POLIZEI ». Fini le chant des oiseaux, on est passé à la cacophonie des sirènes et des hélicos ! On est bel et bien pris en otage par une soi-disante « sécurité » ou « défense » qui en réalité en inspire tout autre chose, la terreur…sommes-nous en état de guerre ? Non juste un grand évènement « l’heure à sommet »…et inévitablement l’heure à contre-sommet…nous manifestants pacifistes…juste une envie de paix…mais les choses prennent une autre tournure…
Samedi après-midi. Des renforts soudains de camions et voitures de police qui déboulent de nulle part vers le pont de l’Europe, lieu de rassemblement de la manifestation. Sur le pont de l’Europe les policiers empêchent les français et les allemands de se rejoindre… ça bouillonne de rage et de révolte à l’intérieur…le feu se propage … un désir de tout faire flamber. Les casseurs agissent. Et personne n’y gagne dans l’histoire…et une fois de plus, une fois de trop, ce sont des innocents qui payent…et le hic… où étaient les flics à ce moment critique ? Stratégie de ne pas intervenir alors qu’ils étaient bien là à quelques pas des évènements? Ont-ils volontairement laissé faire pour éviter « toute guerre civile ? « On a préféré sacrifié des biens »…le petit Nicolas a eu ce qu’il voulait…semer la panique et la terreur pour ensuite pouvoir justifier son déploiement excessif des forces de l’ordre. A vouloir trop d’ordre, on génère le désordre…
Dimanche au petit matin …. les habitants du centre ville peuvent enfin regagner leur chaumière, ouvrir leurs volets, la police est encore présente dans la ville, on entend encore au loin quelques sirènes retentir dans le quartier. Strasbourg assiégée, Strasbourg libérée, on peut à nouveau respirer, se promener dans les rues sans avoir à justifier de notre identité, car bientôt…on va en arriver là…lentement mais sûrement ! …tout se fait en douceur…subrepticement …un jour on y viendra si ce si ce n’est déjà fait.
Papillon81.