Nous sommes unanimes à dire dans les réseaux que les sans papiers doivent prendre leurs luttes en main pour leur régularisation. Cela nous amène logiquement à aider à la naissance de Collectif de Sans Papiers (CSP) partout en France. J’avais lancé en mai un appel dans ce sens à la Coordination Grand Ouest espérant que les
Collectifs locaux y répondraient favorablement mais surtout en comprendraient la nécessité.
Partant de la même logique, j’avais avancé depuis juillet l’hypothèse d’un syndicat MOÏ (Main d’Oeuvre Immigrée) sur la lancée des réunions de Collectifs de « sans papiers » pour ouvrir une perspective aux luttes actuelles (grève des SP, occupation de la BdT, révoltes dans les CRA…).
La demande d’adhésion de ce syndicat MOÏ autonome à la CGT avait un triple objectif:
– Rompre l’isolement des luttes actuelles et futures tout en assurant leur autonomie (ce qui n’est pas le cas).
– Unifier l’opposition interne à la CGT car il est évident que la confé va tout faire pour s’y opposer et les sans papiers auront l’occasion de compter leurs vrais amiEs dans ce syndicat.
– Que l’adhésion soit effective ou non, faire sauter le verrou protecteur pour l’Etat que constitue la confé. à toutes les luttes.
L’enjeu est d’importance mais il est temps d’aller beaucoup plus loin et d’élargir la perspective.
L’objectif commun qui unit et lie TOUTES et TOUS, demandeurs d’asile, réfugiéEs, « sans papiers » et françaisEs-solidaires, est, et NE PEUT ÊTRE, que LA LIBRE CIRCULATION des personnes partout dans le monde.
L’action que nous avons engagée aux côtés des demandeurs d’asile sur Angers a, dès le départ, été menée en coopération avec eux; ils sont maîtres de leur décision malgré la tendance de certains à vouloir penser (y compris les risques, le bon prétexte…) à leur place. Ils fonctionnent comme un Collectif informel.
Pourquoi n’en serait-il pas de même pour les réfugiéEs?
Nous, européenNEs, avons, dans le meilleur des cas, l’illusion inconsciente que l’essentiel est dans les liens que nous créons entre nous; les réfugiéEs ne sont qu’un terrain supplémentaire de nos rencontres.
Inversons notre dialectique:
Les réfugiéEs ont une histoire! certainEs sont des politiques ou des syndicalistes… Ils ont connu la clandestinité, la lutte (y compris armée) dans les conditions les plus difficiles…
Et si c’étaient eux qui avaient à nous apprendre ???
Poursuivons l’inversion dialectique:
Nous avons ébauché au cours de ce « voyage au bout de la nuit » la mise en contact de quelques réfugiés avec des Demandeurs d’Asile. En passant à la BdT j’ai été étonné d’apprendre qu’un membre de la CSP75 essayait de mettre sur pied une délégation pour aller à Calais…
– Et si un des objectifs à nous fixer lors des prochains déplacements n’étaient pas de mettre en liaison les réfugiés de Calais, les demandeurs d’asile de nos villes et les sans papiers en lutte ???
Allons jusqu’au bout:
Certains réussiront à passer en Angleterre, d’autres pas. Calais n’est pas loin non plus de la Belgique et moins loin de la Hollande qu’Angers ou Marseille
– Et si c’étaient eux l’élément déterminant d’une coordination européenne ???
Toutes ces interrogations, malgré ma maladresse à les exposer, méritent d’être approfondies car elles pourraient être déterminantes dans l’élaboration d’une stratégie internationale. L’autonomie des mouvements est une condition à notre UNION car elle pose l’égalité de tous les acteurs en regard de l’objectif fixé.
L’association des producteurs libres, mode de fonctionnement naturel d’une société sans classe, doit être notre règle dès maintenant dans l’organisation de nos luttes si nous ne voulons pas rajouter à la trop longue liste de nos défaites.
Le capitalisme est international, notre combat doit l’être !!!
Soyons à la hauteur de nos ambitions !!!
« Soyons touTEs des électrons libres et de notre union naîtra la bombe atomique sociale »
A+ dans les luttes; -pj49-