Date: Le 21 octobre 2003
Communiqué: 313

LA RESISTANCE CONTINUE

4e année
107 martyrs. Une ténacité invincible!

Ils ne sont pas parvenus à nous isoler ni à nous exterminer par leur isolement!

Peuples de Turquie ! Il y a trois ans, le 20 octobre 2000, lorsque nous sommes entrés en résistance, nous nous étions adressés à vous avec enthousiasme et conviction. Aujourd’hui, nous restons animés par les mêmes émotions. L’idéal de nos camarades captifs, de nos guerriers et de nos sympathisants qui est à la base de notre résistance demeure toujours aussi vivace. Aujourd’hui, c’est avec la même ardeur que nos camarades agitent l’étendard de l’insoumission.

Si nos ennemis ont incendié et détruit, nos opinions n’ont pas changé pour autant. Ainsi, l’entrée de notre résistance dans sa 4e année ne signifie pas la victoire de l’oligarchie mais bien la consécration de notre ténacité. Ce 3e anniversaire annonce donc l’échec de la stratégie de l’oligarchie visant à «altérer nos opinions ».

Nous avions prédit leur défaite. Nous la leur avons fait goûter la défaite à chaque seconde de nos trois années de résistance.

Peuples de Turquie ! Les protagonistes de cette résistance contre la politique d’isolement de l’impérialisme, qui en prison et à l’extérieur, se sont consumés cellule après cellule, en s’alitant dans l’attente de leur trépas, ou en s’immolant pour faire rempart aux tyrans, sont les plus augustes représentants de la dignité et du patriotisme. Leurs opinions et leurs actes indiquent aux femmes, aux hommes, aux vieux et aux jeunes de notre pays, le chemin à suivre pour notre libération. L’étendard confié à tous les peuples de Turquie, toutes nationalités et croyances confondues, par les 107 martyrs de cette grande geste est l’étendard de notre émancipation.

A l’occasion de l’entrée de notre résistance dans sa 4e année, nous, en tant que Front révolutionnaire de libération du peuple sur qui pèse tout le poids de la résistance, déclarons que l’étendard qui nous a été confié par nos camarades, ne sera jamais à terre et nous promettons que notre glorieuse guerre de libération triomphera.

Le Front de Libération a mobilisé toutes ses forces, dans les prisons, mais aussi dans tous les domaines de la vie, pour couronner cette résistance, de la victoire finale. C’est ainsi que nous devions agir. Car dans la guerre qui oppose le bloc impérialisme-oligarchie aux peuples, cette résistance a une place déterminante.

Que l’oligarchie ait réduit le conflit à un simple problème de « prisons » ou qu’une partie de la gauche voit le problème ainsi, ne change absolument rien à la réalité suivante: l’isolement est une stratégie que l’impérialisme utilise contre tous les peuples du monde.

La résistance, c’est le refus de la politique impérialiste de réclusion et d’extermination !
Ce qu’ils visent par notre confinement est clair ; une fois seuls, ils veulent nous pousser au renoncement de nos idéaux. Il s’agit bien d’une politique impérialiste.

Les prisons de type F sont l’exemple par excellence de l’isolement. Toutefois, les prisons ne sont pas les seuls espaces où l’isolement est utilisé. Par ailleurs, à travers l’isolement carcéral, ce ne sont pas uniquement les prisonniers qui sont isolés. L’isolement existe aussi hors les murs, sous diverses formes.

L’impérialisme isole des pays, des peuples, des classes sociales, des organisations…, avec la claire intention de pousser ceux-ci à la capitulation. Les pays qui refusent de se mettre à genoux devant l’impérialisme sont envahis, mis à feu et à sang, puis occupés. Les peuples insoumis sont écrasés sous les bombes.

Les organisations politiques qui ne courbent pas l’échine, sont bannies au moyen de « listes des organisations terroristes ». Par cette persécution, l’impérialisme tente d’exterminer et de liquider ces organisations. Les syndicats, les associations et les organisations de masse séditieuses sont neutralisées par les interdits et la censure. En bref, l’impérialisme s’attaque à tout opposant qui est lui est hostile et qui prône un pouvoir populaire.

Les prisons de type F ne forment qu’une partie de l’arsenal utilisé contre le peuple. D’aucuns ne comprennent toujours pas, ni notre résistance contre la liquidation et l’extermination, ni les intentions de l’impérialisme et de l’oligarchie. Par conséquent, ils sont incapables de développer une stratégie contre celles-ci. D’autres ont bien compris les intentions de l’impérialisme mais préfèrent rester de marbre en croyant naïvement qu’il ne leur arrivera rien et qu’ils pourront grandir et se renforcer en toute quiétude, sur le dos de nos martyrs. Cependant, dans notre pays mais aussi dans le monde entier, on constate que personne n’est à l’abri, qu’aucune forme de « dissidence » n’est épargnée. L’histoire ne pardonne pas ce genre d’erreurs.

L’impérialisme se trompe.

Mais ceux qui croient que la liquidation des révolutionnaires leur donnera l’occasion de se développer se trompent aussi.

Nos ennemis ne pourront pas nous exterminer. Ils le voudraient bien, certes, mais ils ne peuvent y parvenir. Nous l’avons maintes fois écrit dans les pages de l’histoire. Nous continuons à rédiger l’histoire. Aucun contre-révolutionnaire ne goûtera au plaisir de nous voir un jour disparaître. Jamais le rêve des réformistes et des autres forces inhérentes au système de nous voir disparaître, ne se réalisera.

L’impérialisme avait il y a peu proclamé “la mort du socialisme”. Ces gloussements lui sont restés en travers de la gorge. Les théories qui proclamaient que la lutte des peuples était terminée ont toutes échoué. L’oligarchie avait à peine écrit « nous leur avons broyé leurs cerveaux », « nous les avons extirpés » que nous avons ressorti le drapeau de la révolution et du socialisme, avant même que leur encre ne sèche.

C’est cela la lutte des classes. Ces trois années de résistance forment l’épopée de la résistance des peuples contre l’impérialisme et des peuples de Turquie contre l’impérialisme et l’oligarchie.

Ceux qui ne prennent pas part à cette résistance ont un rôle ambigu et douteux dans la lutte des classes. Ceux qui ne participent pas à cette résistance sont du côté de l’impérialisme et de l’oligarchie.

Telle est la réalité qui se dégage sous toutes les démagogies et les excuses qu’ils invoquent pour ne pas s’allier à notre combat. Car quelle que soit la raison ou la théorie avancée, ignorer ce combat, c’est être complice de la politique d’isolement et de liquidation.

Nous appelons toute la gauche de Turquie, toutes les associations démocratiques, tous les opposants au fascisme, à méditer sur cette résistance qui dure depuis plus de 3 ans. Tant que vous n’aurez pas compris le sens de ce combat, vous serez voués à rester dans le mauvais camp.

L’étendard de la résistance est entre les mains de la 10e équipe du jeûne de la mort !

C’est avec beaucoup d’enthousiasme que nous franchissons le cap de la 4e année de résistance. Nos volontaires du 10e détachement ont commencé leur jeûne de la mort le lundi 20 octobre au soir, en s’attachant le bandeau pourpre au front.

Comme nos camarades l’ont fait savoir dans leur communiqué : le drapeau qu’agitent nos volontaires de la 10e équipe de volonté baptisée Gültekin Koç, du nom de noter guerrier fedayine, est frappé de la devise : « la victoire ou la mort! ».

Notre résistance avait commencé sous le gouvernement de coalition DSP-MHP-ANAP. Il se poursuit actuellement sous le gouvernement AKP. En effet, tous les partis de l’ordre établi ne font qu’exécuter les plans de l’impérialisme.
Ce sont tous des partis à la solde du fascisme. L’AKP a démontré qu’il n’était pas différent. Tandis qu’ils continuent leur oppression, nous continuons à résister.

Dans un pays dévasté par l’impérialisme, un pays dont l’oligarchie est devenue partenaire dans la collaboration d’un pays tiers, où le peuple est traîné dans la misère, où le fascisme écrase le peuple, où toutes les formes de répression et de censure sont légitimées par le subterfuge de « l’harmonisation avec l’UE » dans le but de désorganiser le peuple, c’est uniquement avec une devise telle que « la victoire ou la mort » que l’on peut mener une guerre de libération.

Voici le nom des prisonniers du DHKP-C engagés dans le jeûne de la mort:

• Prison de type F de Tekirdag: Selami Kurnaz, Vedat Düþküner
• Prison de type F de Kandira: Muharrem Karademir
• Prison de type F de Sincan: Hüseyin Çukurluöz, Bekir Baturu
• Prison de Bakirköy: Selma Kubat
• Prison fermée de Kütahya: Raziye Karabulut
• Prison d’Usak: Günay Öðrener

Cinq camarades masculins, deux camarades féminines brandiront donc l’étendard que leurs ont confié Fidan Kalsen, Ahmet Ibili, Gülsüman Dönmez, Sevgi Erdogan, Yusuf Araci.

Tous les autres prisonniers politiques sont priés de sortir de leur mutisme parce que pendant ce temps, l’oligarchie se prépare à de nouvelles attaques comme notamment le port de l’uniforme ou les « travaux forcés ». Tous les prisonniers appartenant aux diverses formations politiques, révolutionnaires, progressistes ou démocrates, notammant ceux du KADEK doivent cesser d’être spectateurs.

Aucune théorie, aucun prétexte ne pourra expliquer leur “passivité”.
Il n’y a aucune différence entre considérer que l’occupation de l’Irak va apporter la « démocratie » et gager que le massacre du 19-22 décembre va apporter les « libertés individuelles » aux détenus dans les prisons de type F.

Avec des slogans comme “Ni Saddam, ni les USA” et sa variante “ni l’Etat, ni l’organisation (révolutionnaire)”, on ne pourra vaincre la politique d’isolement de l’impérialisme. Au contraire, ceux qui se disent “ni avec les uns, ni avec les autres” rendent un grand service à l’impérialisme et sa politique d’isolement.

Nos trois années de résistance ont été témoins de cette attitude ambigue. Ceux qui soutiennent l’isolement des révolutionnaires, soit sous couvert de la démagogie sur le terrorisme, soit par la politique consisant à “se démarquer”, soit par tout autre prétexte lié à l’actualité, n’échapperont pas à l’isolement.

Ils ne pourront pas échapper à l’ire de l’impérialisme. Il faut aussi mettre définitivement un terme à leurs théories saugrenues sur l’impérialisme et sa « démocratie ». Ces théories n’ont d’autre rôle que de semer la confusion. Ceux qui attendent la démocratie de l’Amérique ou de l’Europe ne peuvent ni être des révolutionnaires, ni même des démocrates, ni ne peuvent développer la lutte révolutionnaire ou démocratique.

Durant ces trois dernières années, tout le monde s’est prononcé à propos du rôle des prisons de type F, des préparatifs de guerre contre l’Irak etc. Toutes ces paroles ont été soumises à l’épreuve de la vie et le résultat est que seuls les révolutionnaires ne se sont pas trompés concernant la politique de l’impérialisme et de l’oligarchie.

En cette quatrième année de résistance, nos volontaires représentent la rectitude et l’invincibilité. Tout le monde a beaucoup à apprendre de leur fidélite envers leur idéal, de leur abnégation, de leur clairvoyance politique.

Le mouvement révolutionnaire de Turquie a démontré sa loyauté envers le peuple, la révolution et le socialisme avec ses 107 martyrs.

L’impérialisme et l’oligarchie légitiment leur politique de séquestration et d’extermination par le vieux discours démagogique sur le terrorisme.

Mais pas uniquement à propos des prisons de type F. Ils nous serinent les mêmes élucubrations à propos de l’Irak, de la Corée, de l’Iran, de la Syrie et du peuple palestinien. Mais désormais, la démagogie sur le terrorisme n’a plus le même effet qu’auparavant.

L’occupation de l’Irak et l’encerclement de la Palestine qui s’opèrent sous les yeux de l’humanité entière ainsi que la tyrannie dans les prisons de type F illustrent l’échec du discours démagogique sur le terrorisme.

Tandis que l’efficacité de cette démagogie perd du terrain, certaines forces politiques contribuent à son rétablissement et ce, en gardant délibérément des distances par rapport à ceux qui sont accusés de “terrorisme” par l’impérialisme et l’oligarchie.

Or, notre résistance et nos revendications sont ‘on ne peut plus légitime’. Il est inacceptable que des partisans de l’indépendance, de la démocratie et du socialisme nient cette légitimité. Ceux qui présentent notre résistance comme illégitime ou qui la considère verbalement légitime sans pour autant agir en conséquence ne peuvent qu’être des malintentionnés qui rendent service à la bourgeoisie.

Les révolutionnaires n’ont qu’une équation à faire : développer la lutte pour l’indépendance, la démocratie et le socialisme contre l’impérialisme et l’oligarchie de manière désintéressée. Le fricotage n’est pas une attitude révolutionnaire. Nous continuerons à remettre en question les convictions révolutionnaires de ceux qui convoitent l’idéal révolutionnaire.

Les peuples de Turquie continueront de progresser sur le chemin de l’indépendance, de la démocratie et du socialisme.

Dans la Turquie de la dépendance, de la famine et de l’oppression, aucune force ne parviendra à déraciner le mouvement révolutionnaire de son assise populaire. Nous serons meurtris, fauchés mais nous refleurirons. Nous subirons une répression aveugle mais en même temps, nous rédigerons de nombreuses histoires épiques. L’important est d’être résolu à remporter la victoire finale.

En ce début de 4e année, notre résistance exprime notre abnégation. Cette épopée est celle du combat contre les plans de séquestration et d’extermination de l’impérialisme. Cette épopée est un appel à la résistance contre l’impérialisme et le fascisme et montre qu’il est possible de leur tenir tête. Plus cet appel résonnera dans l’Anatolie et plus la guerre de résistance de notre peuple s’amplifiera.

FRONT REVOLUTIONNAIRE DE LIBERATION DU PEUPLE