Intermittents, fnac : même combat !
Catégorie :

Thèmes :

voici un extrait de la dernière lettre d’infos-mailées du “Mouvement des Professionnels du Spectacle Vivant et de l’Audiovisuel de Loire Atlantique en Lutte” datée du samedi 3 octobre :
“la FNAC nous propose d’ouvrir pour que nous le tenions, un stand dans
l’enceinte du magasin durant toute la semaine morte pour un culture vivante.
L’AG a accepté cette proposition et nous recherchons du monde pour y être
présent sur des créneaux horaires de 10h à 19h du lundi au samedi.
Faites-vous connaitre à l’AG pour participer à cette action…”
après avoir lu ça, je leur envoie ce mail le même jour (samedi):
“bonjour,
je lis dans votre newsletter d’aujourd’hui que vous avez accepté en AG de
prendre un stand proposé par la fnac. je comprends pas trop cette
décision… est-ce subversif ? perso, je pense pas que ce genre de magasin
soit hyper en phase avec cette lutte. parce qu’il a contribué, notamment,
à la fermeture de beaucoup de disquaires indés donc à une certaine
marchandisation de la culture. et c’est, je crois, un thème qui vous est
cher. d’où mon… comment dire… mon incompréhension…
voilà, est-ce possible de m’en dire plus…
cordialement
dio.”
à ce jour, pas de réponse…
ah oui la fnac! agitateur depuis 1964!!!
les intermittents qui ont accepté ça me semblent faire preuve d’une incapacité à remettre en cause la façon dont est posé leur problème. ce qui les contraint à trouver des réponses préformatées dans leur organisation de la contestation.
– plutôt que de chercher à étendre les perspectives de leur lutte vers une critique plus globale mettant en cause l’organisation bureaucratique, autoritaire-parlementaire et économique centrée sur le travail (activité contrainte)
– plutôt que de chercher à la “décorporatiser” vers les autres luttants potentiels (en critiquant les limites d’une prise en compte corporatiste des problèmes, et en ne restant pas cramponnés à la seule défense de leur “culture en danger”, mais en reprenant la parole (politique), pas simplement en tant qu’acteurs culturels ayant des revendications auprès d’un Etat concernant des problèmes de statut
-en s’organisant de façon autonome et démocratique et ce pas forcément sur la base de leur appartenance corporative.
ils ont opté pour un mode de communication qui passe par la médiation d’un beau joujou conceptuel du monde marchand: le consommateur (de culture fnac)!
et ce faisant ils se condamnent à être les tenants d’une défense de l’art ou de la culture comme version artisanale de la culture marchandise devant être protégée par l’Etat (-Providence dont ils sont nostalgiques (et/ou dupes) de l’hypocrisie). Leur exception culturelle dans l’économisme, c’est un peu le bio pour l’industrie agro-alimentaire: la perspective générale- globale n’est jamais radicalement/fondamentalement critiquée dans son inhumanité, les termes du problèmes ne sont pas mis en cause, l’organisation de la société basée sur l’économie (la centralité morale de la valeur travail et la domination capitaliste de l’organisation sociale), la dépossession généralisée du pouvoir politique organisée sous la forme du parlementarisme médiatique n’est peu ou prou pas contestée.
même s’il vaut mieux lutter que se résigner, il ne faut pas s’arrêter en chemin: tout ce qui doit être critiqué est à critiquer.
les murs en face peuvent monter haut, mais leurs fondations sont leur véritable point faible. Il ne suffit pas de remplacer les maçons qui sont de tous les gouvernements…
excusez pour la métaphore…
L’imagination dans les manifestations n’exclut pas celle dans la réflexion, nous ne résoudrons pas nos problèmes en raisonnant avec les catégories sémantiques de ceux qui sont intéressés à la non résolution de nos problèmes et à notre confusion. Cela me semble d’une logique qui reste modeste, mais déterminée.
Pour marquer au minimum leur indépendance, ils pouvaient aller ailleurs qu’à la FNAC (ou à LU, chez Juan Fluck) non? Place du COMMERCE peut-être?!
La lutte continue bien-sûr…
Un ami du Sabre