—– Message Original —–
de « MICHEL FEUTRY »
mail: chest.tout.bio@free.fr

diffusé sur globe_l@samizdat.net
par marie-helene.morel@wanadoo.fr

UNE BANDE DE PILLARDS EN PRISON

Ils sont plusieurs centaines, en bande organisée, dangereux récidivistes.
Ils se lèvent vers trois heures du matin et se rassemblent par bus entier
pour fondre sur leurs victimes sans défenses dès sept heures du matin. Ils les séquestrent, les déshabillent et se livrent une journée entière à la
mise à sac de leur pauvres biens. On appelle çà une « fouille générale ».

Ces voyous ont un uniforme, la loi de leur côté et un alibi qui couvre
toutes les ignominies des pouvoirs actuels : l’idole « sécurité ». C’est
une horreur ; les actes de vandalisme commis dans nos cellules sont
indescriptibles en détail (denrées alimentaires éventrées et répandues,
appareils électriques détériorés, courrier jeté en vrac avec les
vêtements dans la saleté, petits aménagements d’humanisation des lieux détruits, confiscation débile (poivre vendu en « cantine », par exemple).

C’est dans cette situation qu’on aimerait voir un journaliste faire son travail et pas dans les visites guidées ou dans les déclarations hypocrites des matons.

Et souvent la seule image télé de l’événement c’est la tronche d’un
délégué des surveillants aussi avenante et au discours aussi transparent que le
portail généralement choisi pour faire l’arrière plan. Des faits, et la parole aux détenus, bordel ! Au lieu d’images vérités de nos cellules dévastées, il se trouvera toujours un guignol sur un plateau de télé pour parler de l’«humanisation des prisons» ou de la «prévention du suicide en prison » Ils font tout pour qu’on y désespère et qu’on y crève dans leurs prisons !

En vérité ce qui est nécessaire pour comprendre l’événement ce serait une
évaluation des effondrements et dérapages psychologiques induits par ce
raid de barbares. Combien d’esprits fragiles ou usés par ce système
mortifère ont commencé à « basculer » en retrouvant leur cellules
saccagées après une nième et humiliante fouille à corps ? Combien on lâchait prise devant la photo ou le courrier d’un être cher volée ou piétinée, ou
devant la destruction d’un objet fabriqué au cours de centaines d’heures
pacifiques d’ingéniosité et de patience. Ils ferment leur gueule de collabo, là-dessus, les « psychologues pénitentiaires ». Cette évaluation des
dégâts humains catastrophiques aurait pourtant plus de valeur que les bilans et statistiques imbéciles exprimés en grammes de shits ou en puces électroniques. Et si on veut de l’objectif, du matériel du mesurable c’
est par centaines que se chiffrent les objets personnels victimes de la razzia
bleu-marine. Alors qu’à l’évidence avant de clore l’opération, ce ne sont
pas les prisonniers qu’il faut fouiller.

La cerise sur le gâteau c’est que ce gâchis ne donne aucune prise d’«armes de destruction massive»; ils ne trouvent rien, nulle part. On pourrait penser qu’il est normal que les gardiens ne trouvent pas les téléphones portable puisque ce sont eux qui les vendent, parmi bien d’autres choses. Mais l’explication du fiasco des forces du désordre est ailleurs, puisque ceux qui cherchent ne sont pas ceux qui vendent. Ils viennent d’ailleurs et c’est un milieu où on adore se tirer dans les pattes, par ennui autant que par médiocrité d’esprit.

Ils ne trouvent rien ? Evidemment non puisque toute la population pénale
est prévenue de cette ridicule «fouille surprise» ; pour certains plusieurs jours à l’avance Par qui ? Par les surveillants et en
particulier leur représentant syndicaux peu désireux d’affaiblir leur position
revendicative par une moisson leur valant des accusations de laxisme ou
pire. Et c’est ainsi que le coup de pub de super-Perben sombre dans le grotesque, Mais faute d’avoir quelque chose à trouver, on se défoule en
dévastant les lieux et c’est toujours le détenu qui fait les frais des
magouille entre ces « si braves et honnêtes gens ».

Est ce que au moins cette étalage de muscles et de terrorisme apporte un
regain d’autorité aux aux surveillants ? . Même pas ; non qu’il y ait révolte le jour même : malgré les rapports officiels, il n’y a généralement pas assez de fous parmi les prisonniers pour affronter un ennemi armé et dix fois supérieurs en nombre lors des mouvements. Mais le lendemain quand on se retrouve face à face, d’homme à homme, les insultes pleuvent et la consigne est évidemment de ne pas jeter de l’huile sur le feu en répondant par des brimades. Alors les gardiens encaissent et s’écrasent et leur autorité part en poussière.

Alors cette fouille est peut-être une crise d’autorité hystérique, mais
de l’autorité réelle et respectée sûrement pas. Pour être respecté il faut
être respectable. Les prisonniers savent faire la distinction entre une
oppression subie et le respect de l’autorité, entre l’arbitraire le plus
crétin et brutal et des règles sociales auxquelles ils tiennent autant que n’importe qui.

Alors pourquoi cette coûteuse démonstration de violence officielle ? Pour obéir à un ministre- voyou qui veut pousser les détenus à la révolte en
régressant d’un siècle, uniquement parce qu’il a des conceptions
politiques archaïques et un énorme complexe face à son collègue Sarko qui
fait mieux que lui la « guerre aux voyous ». Faut-il que les détenus
subissent toute cette violence imbécile pour la vanité de ce bouffon ?

La vengeance viendra plus tard. Elle explosera en chacune des personnes
détenus à la brimade de trop. Et alors les hypocrites diront : « On ne
comprend pas cette violence sans raison » Sans raison vraiment ? Vous
pouvez mettre un paquet d’ « S » à raison