François bayrou, l’oligarchie financière et l’extrême-centr
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Atlantiste et partisan de l’Europe militarisée et impérialiste, Bayrou défend la politique de la grande finance internationale qui consolide les régimes les plus réactionnaires dans les pays dits “pauvres”, avec une exploitation implacable des populations, et exerce en même temps des pressions croissantes contre les conquêtes sociales des travailleurs des pays dits “riches”.
François Bayrou, candidat entre deux eaux et à coloration variable
« Tous contre Bayrou », titre la une du Journal du Dimanche. Le candidat de l’UDF se présente comme une cible traquée. S’agirait-il d’un révolutionnaire ? Pour l’UMP, « Bayrou fait du Sarkozy en moins bien ». Le sénateur socialiste Jean-Marie Bockel n’est pas opposé à l’idée d’un gouvernement d’union nationale défendue par l’UDF. Mais le citoyen peut demander : l’union nationale, pour quoi faire ? François Bayrou s’en prend à une « guerre perpétuelle » entre le PS et l’UMP qui accablerait le pays. Cependant, la continuité de la politique française depuis trois décennies, au milieu de cohabitations et d’alternances, semble infirmer ces propos. Sur l’essentiel, les médias parlent peu de la politique que préconise vraiment François Bayrou et des intérêts qu’il représente. Y a-t-il vraiment une différence entre la « droite », la « gauche » et le « centre » ? Le candidat de l’UDF n’est, semble-t-il, ni de « droite », ni de « gauche », mais tout le contraire. Seulement, en quoi incarnerait-il une rupture avec la « politique unique » ?
Fetz Marcabrus los motz e.l so.
Aujatz que di… »
François Bayrou n’a pas eu besoin de quitter la Gascogne pour découvrir cet appel à la paix civile, composé par l’un des plus grands poètes du XII siècle. Mais le troubadour Marcabru, auteur du poème et de la musique qui l’accompagne, chante en réalité un devoir de guerre : celui d’une croisade pour laver nos pêchés. C’est pourquoi on appelle souvent ce texte « Vers del Lavador ».
La croisade, première entreprise « européenne » ? Après l’Empire d’Occident de Charlemagne, ce fut la montée du théocratisme sous le Pape Grégoire VII et, juste après, le « Deus lo volt ! » de Clermont-Ferrand qui acclama l’appel d’Urbain II à la première croisade. Marcabru exhorte les chrétiens à participer aux conquêtes militaires du Comte de Barcelone Ramon Berenguer IV dans la « reconquête » espagnole.
Les papes du Moyen-Age rêvaient d’imposer le gouvernement d’une euro-nomenklatura ecclésiastique régnant sur un troupeau de seigneurs féodaux. Mais cette euro-gouvernance médiévale se heurta à l’opposition des plus influents seigneurs de l’époque. Elle fut finalement mise en pièces par la montée de la royauté et par le développement d’une classe bourgeoise de plus en plus puissante.
Quant à la « pensée unique » et à la « politique unique », l’Eglise du Moyen-Age fut bien en avance. A une époque où les idées politiques s’exprimaient principalement par des voies religieuses, le Pape Innocent III prépara, décreta et organisa la Croisade Albigeoise. Après cette implacable guerre de religion, la police politique des « enquêteurs de la perversité hérétique » (Inquisitio haereticae pravitatis), fonctionnant en même temps comme un tribunal d’exception, vit officiellement le jour et sévit longtemps dans de nombreux pays. A ce dispositif policier et judiciaire, l’Eglise ajoutait : a) la menace de l’Enfer contre tout écart de pensée ; b) une machine à broyer intellectuelle, basée sur le dogme et sur l’implacabilité du raisonnement scolastique.
Ce n’est pas tout. La schéma politique théocratique mis en avant par l’Eglise du Moyen-Age n’était pas celui d’un ordre local, ni même continental. Il s’agissait bien d’un ordre mondial. Etant entendu qu’il fallait espérer que, pour leur bien, à terme tous les peuples de la planète se convertiraient au catholicisme. Encore un point où ces papes étaient « en avance » sur le plan de la stratégie des classes dominantes. On ne peut même pas dire qu’ils employaient des procédés répressifs d’une brutalité inégalée, compte tenu de ce qui s’est produit dans l’Europe du XX siècle. Raison de plus de s’inquiéter de tout signe qui puisse paraître précurseur d’un retour à la censure de la pensée ou de la diversité politique, fût-ce (ou surtout !) au nom de l’évidence.
Huit siècles après la Croisade Albigeoise, dans une Europe qui a connu entre autres le fascisme, le nazisme et deux guerres mondiales, deux traits médiévaux s’affirment de manière inquiétante : la banalisation des partis par la politique et la pensée « uniques », et la mise en place controversée d’un pouvoir européen où les lobbies de la grande finance ont remplacé l’Eglise toute-puissante de jadis.
A son tour, cet « ordre européen » s’inscrit de plus en plus ouvertement dans le cadre d’un futur « ordre mondial » qui ressemble fort au schéma de gouvernance préconisé par des cercles d’influence comme la « Commission Trilatérale ». A savoir, une direction à trois composantes (Amérique du Nord – Europe – puissances de l’Asie) des affaires planétaires, comme déjà envisagé dans les premiers documents de travail de cette Commission ou dans les comptes rendus de ses réunions annuelles. Le monde, gouverné par une théocratie de l’argent ? C’est ce que suggèrent la composition, les objectifs et le mode de fonctionnement de ce genre d’organisations fort éloignées des citoyens mais très actives et influentes.
La création de la Commission Trilatérale est d’ailleurs intervenue à un moment (1973) où les Etats-Unis venaient de se désengager du Viêt Nam dans des conditions défavorables. D’où la stratégie, de la part des milieux financiers, d’impliquer dans la « gouvernance mondiale » l’ensemble des puissances du monde capitaliste de l’époque. Une orientation incontestablement intelligente, du point de vue de la défense des intérêts de la grande finance.
Dès janvier 1974, on trouve le futur premier ministre français Raymond Barre parmi les membres la Trilatérale. En même temps qu’un certain James E. Carter, Jr, gouverneur de la Géorgie.
Mais François Bayrou, membre également de la Trilatérale jusqu’en 2005 et héritier autoproclamé de la tradition "centriste", ajoute un troisième ingrédient à connotation médiévale à l’actuel panorama politique : l’appel à la paix civile, dans un pays où règne d’après lui : « Perpétuellement la guerre entre le PS et l’UMP, perpétuellement en embuscade l’un contre l’autre ». Raison pour laquelle, poursuit notre homme providentiel : « J’ai vu mon pays décliner, s’appauvrir ». Rien de moins. La mondialisation, les élargissements de l’Union européenne, le méga-espace économique du Conseil de l’Europe, les exportations de capitaux, les délocalisations, le marché mondial de la main d’oeuvre, le dumping social… n’y sont semble-t-il pour rien. Toute la faute revient à la « guerre entre le PS et l’UMP »… Curieux, dans ce cas, qu’on ait tant de mal à trouver des textes d’une législature franchement désavoués par la législature suivante après une « alternance ».
Le discours de l’UDF sur les "guerres" entre partis et la nécessité d’un gouvernement d’union nationale ressemble à du pipeau pour distraire les électeurs des vrais problèmes auxquels personne n’entend apporter de solution. A quoi rime de promettre un « gouvernement rassemblant des compétences et des sensibilités différentes », voire même « un premier ministre de gauche », si de toute façon, comme le reconnaît François Bayrou, il n’existe aucune différence essentielle entre les courants qui ont gouverné le pays depuis les années 1970 ? Le slogan « union nationale » fait partie depuis des mois des lieux communs de la campagne électorale. Une manière, peut-être, de tenter d’imposer un « retour au bercail » aux électeurs réfractaires en rendant la « politique unique » incontournable.
Le candidat de l’UDF nage entre deux eaux, avec des propositions qui se voudraient de « gauche » et d’autres plus proches de la « droite » . Selon les cas, il changera de coloration apparente pour s’adapter de la manière la plus éclectique possible à ces prises de position. Mais, dans l’ensemble, rien de très novateur par rapport aux stratégies déjà appliquées par les autres partis.
C’est qu’en réalité, dans la politique que prépare l’UDF, comme dans celles du PS et de l’UMP, l’ensemble des paramètres macro-économiques et macro-politiques est par définition intouchable. On gouverne en s’y adaptant, et les Français n’ont qu’à manger « ce qu’il y a à la maison » . Sauf que « ce qu’il y a à la maison » s’en va, avec les départs de capitaux et les délocalisations à la recherche des plus bas salaires possibles. Quels que soient les partis en litige, on a affaire à un débat politique vidé de son contenu. Ce n’est pas grave, il en restera toujours assez pour bien nourrir l’infime partie de la population que représente la composante « superieure » des appareils politiques, administratifs, gestionnaires, médiatiques… « Les gens » n’ont qu’à essayer de s’y incruster. Pour le reste, peu importe que le gouvernement soit de « droite », de « gauche » de « centre », d’ « entente nationale » ou que sais-je encore. La politique restera la même.
Ce qui paraît en l’espèce très inquiétant, c’est que par le passé les appels à l’union nationale sont toujours intervenus la veille de décisions très douloureuses pour la population, ou pour gérer des situations de cette nature. Le but du consensus étant d’imposer les mesures adoptées comme étant incontournables. Autrement, on joue à la « droite », à la « gauche », au « centre » … mais on ne parle pas d’entente nationale, d’union nationale, de rassemblement des compétences, etc… Il s’agit précisément, dans une période « normale », de faire croire à une réelle diversité politique entre les différents partis du système. Lorsque cette apparence n’est plus respectée, c’est qu’on prêche l’inéluctabilité. Mais de quoi, en l’espèce ? Touchons du bois.
Pendant que les capitaux amassés avec la sueur des Français continuent de quitter le pays sans qu’aucun politique bien-pensant ne s’y oppose, François Bayrou s’écrie : « Arrêtez les promesses dont nous n’avons plus le premier sou ! ». Il ajoute que « l’effort de tous les Français » sera indispensable dans la « lutte contre la dette ». Un discours bien « barriste »… et bien « trilatéral ». Mais quel effort peuvent faire les Français pour concurrencer des salaires dix ou vingt fois plus bas, pratiqués dans des pays dont le potentiel technologique et universitaire ne cesse de s’accroître grâce aux délocalisations ? Où est, d’ailleurs, la prétendue originalité de ce candidat aux présidentielles ? On a déjà donné avec Giscard et Barre, et on peut très bien nous la refaire avec Bayrou président et Rocard premier ministre. Sauf que cette fois-ci, ce sera beaucoup pire. Et que signifie l’expression « république sociale », que même Mussolini avait employée ? On peut tout faire avec ce genre d’expressions…
La politique étrangère du candidat Bayrou n’est pas piquée des vers, non plus. Sur son site intitulé « La France de toutes nos forces », où il déclare vouloir « rompre avec vingt-cinq années d’archaïsme politique », on peut lire notamment : « Nous devons construire une défense européenne. Dès lors, l’Alliance atlantique aura un tout autre visage, et les réticences françaises à son égard s’effaceront. (…) Notre continent doit devenir capable de faire face aux crises qui nécessitent une intervention au loin ». Il s’agit donc, à terme, de mettre en place une puissance militaire continentale alliée des Etats-Unis, à un moment où la puissance US éprouve d’énormes difficultés pour poursuivre seule sa stratégie d’interventions. Qui paiera les dépenses de cette « défense européenne » , alors que « nous n’avons plus le premier sou » ? Le candidat de l’UDF recherche également un maximum d’appuis parmi les lobbistes européens influents, s’engageant à « sauver la substance du projet de Constitution européenne » que les électeurs ont rejeté en 2005. Quant au caractère profondément antisocial de la « substance » de ce Traité, ce n’est manifestement pas l’essentiel pour François Bayrou.
Ce ne sont que quelques illustrations du contenu réel d’un programme politique qui se veut « de centre » et basé sur l’évidence et le bon sens, mais qui en réalité constitue une défense engagée des intérêts du capitalisme pur et dur. Annonce de la poursuite de la destruction des acquis sociaux des Français, voire même avec des aspects militaires dont on mesure mal les dangers réels. Lors des élections présidentielles, le Carême sera fini. Mais une longue pénitence sociale et citoyenne risque de commencer le lendemain du second tour, quel qu’en soit le résultat.
De ço qui calt ?
http://blog.360.yahoo.com/quicalt
Il faudra y revenir, mais précisons que Raymond Barre, dont Bayrou a été l’héritier à la Trilatérale comme dans le courant “centriste” français, semble être également très proche de l’Opus Dei. On peut lire, par exemple, au Monde Diplo de septembre 1995 :
http://www.monde-diplomatique.fr/1995/09/NORMAND/1804
GARDE BLANCHE DU VATICAN
La troublante ascension de l’Opus Dei
(…)
M. Raymond Barre a témoigné au procès de béatification d’Escriva de Balaguer, attestant les « signes de sainteté » du fondateur de l’oeuvre.
(…)
Vladimir Felzmann, ancien membre de l’Opus, rapporte une conversation avec Escriva qui en dit long. Après avoir maintenu que le christianisme avait été sauvé du communisme par la prise de pouvoir du général Franco avec l’appui du chancelier Hitler, il ajouta : « Hitler contre les juifs, Hitler contre les slaves, c’était Hitler contre le communisme. » Cette indulgence pour le fascisme mène à l’engagement de l’Opus dans le franquisme.
(…)
[fin de l’extrait]
Ou encore:
http://www.voltairenet.org/article1873.html
Le 16 octobre 1997, un vif incident a opposé Jean-Pierre Brard, député (PCF) de la Seine-Saint-Denis, au comte Charles-Amédée du Buisson de Courson, député (FD) de la Marne, au sujet du statut fiscal des concubins. Le député démocrate-chrétien entendait prolonger son œuvre du 18 octobre 1995.
(…)
… Jean-Pierre Brard, ancien membre de la Commission d’enquête parlementaire sur les sectes, évoque l’appartenance supposée du comte Charles-Amédée du Buisson de Courson à l’Opus Dei. On remarquera les réactions immédiates de soutien du comte Louis de Froissard de Broissia et de Bernadette Isaac-Sibille dont la participation occasionnelle à des réunions d’organisations satellites de l’Opus Dei est déjà attestée. (…)
http://www.voltairenet.org/article1874.html
27 octobre 1997
Né le 2 avril 1952 dans le seizième arrondissement de la capitale, le comte Charles-Amédée du Buisson de Courson est énarque comme il se doit (…) Après un passage à la Direction du Budget, il est devenu directeur-adjoint du cabinet d’Alain Madelin pendant la première cohabitation (1986-88). Maire de Vanault-les-Dames depuis 1986, vice-président du Conseil général de la Marne depuis 1992, il a été élu député (UDF) en 1993 et réélu en 1995.
(…)
… cet ardent défenseur de ” la ” famille (cf. RV 96/0164) est toujours célibataire, ainsi qu’il est demandé aux ” numéraires “de l’Opus Dei.
http://www.bayrou.fr/media/lequipe/courson-bfm-130207.html
Charles de Courson : “Le pluralisme médiatique entraîne le pluralisme politique, défendu par François Bayrou !”
13 février 2007
(…)
http://www.voltairenet.org/article2436.html
27 mai 1996
Sur proposition de François Bayrou, le Conseil des ministres a nommé le 13 mai 1996 Gérard-François Dumont recteur de l’Académie de Nice, et Maurice Quenet recteur de l’Académie de Créteil.
[Gérard-François Dumont, économiste et démographe, disciple d’Alfred Sauvy et Pierre Chaunu, est professeur de géographie à Paris IV… (…) C’est un fanatique pourfendeur de l’immigration musulmane et de la liberté sexuelle. Il est réputé surnuméraire de l’Opus Dei.]
[Maurice Quenet, juriste, fut directeur des études de Saint-Cyr-Coètquidan (1983-86), puis recteur de l’Académie de Nantes (86-90)… (…) Réputé membre numéraire de l’Opus Dei, il a récemment rejoint le Mouvement pour la France de Philippe de Villiers.]
Extrait de l’article du même auteur :
http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=77556
François Bayrou, le capitalisme et ceux qui crient au « complotisme »
(…)
1. L’oligarchie financière et les notions de « complot » , « comploter » …
D’après la vieille édition du Petit Robert que j’ai devant moi, complot signifie « projet concerté secrètement contre la vie, la sureté de quelqu’un, contre une institution ». Synonimes : conjuration, conspiration, machination, intrigue, menée, ruse… Dans un sens plus étroit, complot signifie « projet séditieux contre la sûreté intérieure ». Quant à comploter, on trouve « préparer un complot », mais aussi : machiner, préparer secrètement et à plusieurs, manigancer, tramer, conspirer, intriguer…
De ce point de vue, dénoncer la stratégie de la Commission Trilatérale, telle qu’elle apparaît à la lecture des documents qu’elle expose sur son site ou de la liste de ses membres qu’elle diffuse sur simple demande par courrier électronique, n’est pas crier au complot. Tout le monde a le droit d’analyser des documents rendus publics.
Une question différente est celle de l’apparence d’impartialité et d’indépendance des institutions découlant de l’appartenance à un certain nombre d’organisations privées, largement contrôlées par les représentants de la grande finance et des multinationales, de personnes jouant un rôle important dans la politique et dans la gestion publique. C’est le « à quoi cela se prête », qui ne relève pas de la paranoïa mais de la déontologie institutionnelle, étant donné que ces politiques et dirigeants ne semblent disposer d’aucun mandat, ni n’en rendent aucun compte dans la transparence.
Se pose également le problème de « ce qui ne serait pas rendu public » par un cercle d’influence et qui échapperait à tout contrôle citoyen. On serait là dans le domaine du défaut d’information qui peut, par lui-même, relever de la désinformation ou du complot.
Il paraît difficile de nier que les complots ont toujours existé en politique, et que les classes dominantes sont de loin les mieux placées pour y avoir recours et en tirer profit. Il n’y a pas que les assassinats (à commencer par César) ou les coups d’Etat (Franco, Pinochet, Suharto…). Envoyer des soldats se faire tuer au nom de la « défense de la nation » alors qu’il s’agit en réalité de défendre les intérêts d’un lobby colonial et financier, comme lors de la première guerre mondiale, est un complot. Le soutien des milieux financiers du monde entier aux mouvements fascistes et nazis entre les deux guerres fut un complot. Ourdir une guerre avec des renseignements déformés, comme ce fut le cas à l’égard de l’Irak, relève également du complot.
La théorie de Jules Ferry sur les « droits et devoirs des races supérieures » pour justifier l’expansion coloniale fut un complot contre les populations visées, sur lesquelles Ferry déclara notamment : « Si l’honorable M. Maigne a raison, si la déclaration des droits de l’homme a été écrite pour les noirs de l’Afrique équatoriale, alors de quel droit allez-vous leur imposer les échanges, les trafics ? ».
(…)
3. Quelques commentaires additionnels
L’appartenance relativement récente de François Bayrou à la Trilatérale découle des listes de membres diffusées par le secrétariat de cette organisation à quiconque en fait la demande. Ceux qui lui ont écrit en temps utile ont reçu ces listes, qui ne sont point secrètes et où l’intéressé figurait explicitement. Bayrou n’est plus membre de la Trilatérale, mais le vice-président de l’UDF Jean-Louis Bourlanges l’est resté après son départ.
A propos de la Commission Trilatérale, le mieux est d’aller voir directement son site et de se procurer la liste de ses membres. On comprend très rapidement que cette organisation représente plus intelligemment que Bush les intérêts à long terme de la grande finance internationale. Il s’agit d’organiser une “gouvernance mondiale” capitaliste et impérialiste à trois composantes (Amérique + Europe + Asie) qui soit plus à même que les USA seuls de jouer le rôle de gendarme planétaire. C’est cette politique qu’incarne, notamment, François Bayrou, comme on peut le voir sur son site. Par exemple aux adresses :
http://www.bayrou.fr/propositions/defense.html
http://www.bayrou.fr/discours/bayrou-relationsinter-220606.html
http://www.bayrou.fr/propositions/iran.html
où il défend : a) l’OTAN et l’alliance stratégique des USA avec une super-puissance européenne ; b) le « droit d’ingérence ».
Par ailleurs, compte tenu de la « transversalité » politique d’organisations comme la Trilatérale, le Forum Economique Mondial ou, en France, d’un cercle comme le Siècle, il paraît évident que depuis quelques décennies il n’existe aucune « guerre » entre les principaux partis français. La création de l’ENA et des Instituts d’Etudes Politiques par l’ordonnance de 1945 avait déjà largement préparé cette « transversalité ».
C’est un fait également qu’on a affaire à une politique de démolition sociale. Bayrou parle de « New Deal », comme si les étiquettes de « centre » et d’« union nationale » changeaient miraculeusement quelque chose au problème. Mais il propose de relancer le projet de Constitution Européenne défendu en 2005 de manière quasi unanime par les partis dits « de gouvernement ». C’est une manière de tirer un trait sur les acquis sociaux des pays européens « riches » et de « repartir à zéro » dans un contexte institutionnel « européen » où rien n’existe et où les salaires pratiqués dans un certain nombre d’Etats sont très bas.
Atlantiste et partisan de l’Europe militarisée et impérialiste, Bayrou défend la politique de la grande finance internationale qui, quels que soient les discours de façade, consolide dans la pratique les régimes les plus réactionnaires dans les pays dits « pauvres » avec une exploitation implacable des populations, et exerce en même temps des pressions croissantes contre les conquêtes sociales des travailleurs des pays dits « riches ». Mine de rien, Bayrou est porteur d’une politique étrangère et euro-militaire qu’il ne faut pas ignorer, non seulement par son contenu intrinsèque mais aussi par ses conséquences sociales. D’autant plus que le New Deal de Roosevelt s’est soldé par la prépondérance de l’industrie militaire et par la préparation d’une guerre.
Quant au rôle, dans l’histoire de la France, du « centre » et des « unions nationales », rappelons notamment, outre la première guerre mondiale et l’union sacrée, que l’expansion coloniale des années 1880 fut l’oeuvre d’un « centre-gauche » (Léon Gambetta, Jules Ferry…). Le « centre-gauche » fut également un protagoniste de premier plan des guerres et répressions coloniales des années 1940-50.
(…)
En ce qui concerne la Trilatérale, il y a cette petite phrase de son fondateur David Rockefeller en Juin 1991:
« Nous sommes reconnaissants envers le Washington Post, le New York Times, Time Magazine et d’autres grands journaux, leurs directeurs ayant participé à nos rencontres et ayant respecté la promesse de discrétion pendant près de 40 ans. Il nous aurait été impossible de développer notre Plan pour le Monde toutes ces années durant si les projecteurs avaient été braqués sur nos activités. Le Monde est maintenant plus sophistiqué et plus préparé à accepter un Gouvernement Mondial. La Souveraineté supranationale d’une élite intellectuelle et de banquiers est sûrement préférable au principe d’autodétermination nationale des peuples, pratiquée tout au long de ces derniers siècles »
ou, en anglais, d’après des sources solvables, par exemple:
http://www.expressnews.ualberta.ca/print.cfm?id=795
“We are grateful to the Washington Post, The New York Times, Time Magazine and other great publications whose directors have attended our meetings and respected their promises of discretion for almost 40 years. It would have been impossible for us to develop our plan for the world if we had been subjected to the lights of publicity during those years…The supranational sovereignty of an intellectual elite and world bankers is surely preferable to the national autodetermination practiced in past centuries.”
(Bilderberg, juin 1991)
Ou encore, pour prendre un journal conservateur américain qui aurait certainement été attaqué en diffamation si la citation était fausse:
http://www.americanchronicle.com/articles/viewArticle.asp?articleID=19881
“We are grateful to the Washington Post, The New York Times, Time Magazine and other great publications whose directors have attended our meetings and respected their promises of discretion for almost forty years. It would have been impossible for us to develop our plan for the world if we had been subjected to the lights of publicity during those years. But, the world is now more sophisticated and prepared to march towards a world government. The supranational sovereignty of an intellectual elite and world bankers is surely preferable to the national auto-determination practiced in past centuries.”
– David Rockefeller, Bilderberg Society 1991 (Baden-Baden Germany)
plus il monte, plus ségo descent, moi je trouve ça bien. Si il gagne, il créra un parti démocrate, au centre politiquement mais qui finalement représentera le parti de gauche: en effet, le parti socialiste va sans doute s’effondrer et une partie de ses membres dirigeants rejoindra le parti démocrate. On peut même supposer que si bayrou est deuxième, ségolène passera carrément quatrième derrière Le Pen. Ce qui restera du parti socialiste après la désertion de ses poids lourds sera un parti marginal et n’aura aucun discours (tout comme le part communiste). Et la fin du parti socialo et du PCF veut dire augmentation de l’espace de parole des mouvements libertaire. Et oui , Bayrou est l’allié des anars!!!!
houlala!
t as du cogiter longtemps pour trouver ça!….
une carriere de comique ou de polemiste s ouvre devant toi!