Papon est physiquement mort, ce qui ne représente pas le moindre intérêt, sinon que ça fera une voix de moins pour Sarkozy.

Le problème c’est qu’il n’amène pas dans la tombe « ce qu’il a été ». Un fonctionnaire zélé, un bureaucrate de la déportation, des ratonnades et de la mort.

Des « Papon » nous en voyons tous les jours dans les préfectures, les tribunaux, les commissariats de police,… ces catégories qui avaient prêté serment au Maréchal et qui se sont… mutées en Résistants à la Libération. Tous ne sont pas des « Papon », mais comment les distinguer ?

Des « Papon » nous en voyons tous les jours lors des décisions d’expulsion des sans papiers.

Des « Papon » nous en voyons tous les jours dans la manière de traiter les jeunes, dans les contrôles de « délits de sale gueule ».

Des « Papon » nous en voyons dans la décision de « psychiatriser » l’enseignant-syndicaliste Roland VEUILLET.

Des « Papon »….

Des « Papon », la République en décore à chaque occasion de remise des médailles. Tous les médaillés ne sont pas des « Papon », mais comment les distinguer dans l’ « honneur » collectif qui leur est fait ?

Nous ne devons pas craindre une éventuelle résurgence de l’ « esprit Papon », car cet esprit est là, parmi nous, tapi au sein même de notre société, prêt à surgir à la moindre occasion.

Papon a été enterré, mais « Papon » est toujours là.

Les « Papon » sont parmi nous…

Bien sûr, Papon c’est une autre époque, mais c’est aussi un comportement, une philosophie, une mentalité, une attitude.

« Papon » c’est la brutalité du droit, de la loi,

« Papon » c’est la négation du passé, des lâchetés et des crimes dans l’Histoire,

« Papon » c’est la soumission volontaire à un ordre, à des décisions inhumaine,.

« Papon » c’est être le rouage consentant d’une administration tatillonne et bornée.

« Papon » c’est une attitude d’acceptation, de soumission aujourd’hui, par lâcheté et/ou intérêt, qui fera demain accepter l’inacceptable.

« Papon », c’est le contraire de la citoyenneté.

Patrick MIGNARD