Soutien à la grève générale en guinée !
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Pour briser le mouvement et écraser les manifestations, le régime assassin du président-général Conté a eu recours à une répression bestiale qui a fait plus de soixante morts depuis samedi. La loi martiale et le couvre-feu (pleins pouvoirs à l’armée, interdiction de toutes les manifestations et rassemblement, fermeture des radios indépendantes et des cybercafés, etc.) ont été décrétés lundi et les sinistres « Bérets rouges » commandés par un fils de Conté ainsi que les combattants libériens ont multiplié les exactions : arrestations, tortures, massacres.
Mais la mutinerie du principal camp militaire de la capitale est révélatrice de la faiblesse du régime qui ne pourrait résister longtemps à la grève générale
Malgré cela les chefs syndicaux ont accepté ce jeudi 15 février d’aller discuter avec le patronat et les responsables militaires, alors qu’ils refusaient la veille de négocier sous la terreur ! Ils ont abandonné la revendication du départ de Conté et de son gouvernement, revendication qu’ils avaient proclamée haut et fort le 11 février pour ne pas être débordés après la reprise spontanée du mouvement et des manifestations. Maintenant ils demandent seulement la nomination d’un nouveau premier ministre : c’était déjà contre la promesse d’une telle nomination qu’ils avaient décidé le 27 janvier l’arrêt de la grève générale commencée 18 jours avant ! Il n’y a guère de doute qu’ils se préparent à saboter encore une fois la lutte, si les travailleurs guinéens n’arrivent pas à se donner une organisation indépendante de classe capable de contrecarrer leurs manœuvres.
Les prolétaires et les masses guinéennes ont déjà payé un lourd tribut à la répression d’un régime qui ne défend pas uniquement les intérêts d’un petit clan, mais les intérêts généraux du capitalisme et de l’impérialisme. Leur cause est celle des prolétaires du monde entier, leur lutte contre la répression et l’exploitation bourgeoises doit recevoir le soutien de tous ceux qui luttent contre le capitalisme et l’impérialisme. En commençant par s’oppposer à la menace d’intervention militaire brandie par les autorités françaises qui viennent d’envoyer un navire de combat dans la région et qui ont déclaré que leurs soldats étaient prêts à intervenir à partir du Gabon.
Arrêt du soutien français au régime Conté ! Retrait des conseillers militaires ! Fermeture des bases militaires françaises sur le continent ! Impérialisme français hors d’Afrique !
Soutien à la grève générale en Guinée jusqu’à la victoire !
Parti Communiste International 15/2/2007
Correspondance : Editions Programme, 3 rue Basse Combalot 69007 Lyon
L’ancien président du Nigeria, Babangida, est venu samedi, au nom de la CEDEAO, apporter dans les faits son soutien au régime Conté . tout en ayant le culot d’appeler à la relance du dialogue social !
Babangida a déclaré qu’il ne voulait pas voir la Guinée « tomber dans une situation chaotique » et être « déstabilisée par une insurrection». L’ancien général Babangida sait de quoi il parle : il a dirigé dans les années 80-90 le régime militaire au pouvoir au Nigeria qui menait une brutale politique de répression anti-ouvrière. Selon les opposants à ce régime, Babangida avait édifié au Nigeria « une forteresse de pourriture, de désordre, de trafics et de mauvaise gouvernance ». La corruption y avait atteint des sommets jamais vus auparavant (cela a encore empiré ensuite !). Selon Guineenews.com, Babangida a déclaré à Conakry que lorsqu’il dirigeait le Nigeria (lorsqu’il le pillait en réalité !), il entretenait « des rapports privilégiés avec le général président Conté » : rapports privilégiés entre bandits !
Les dirigeants syndicaux ne sont pas allés samedi à la deuxième rencontre avec les militaires à cause , selon leurs dires, du mécontentement provoqué parmi leurs adhérents et la population par leur participation à la première. Selon Aminata.com, Hadja Rabiatou Diallo (présidente du CNTG) a reconnu piteusement : « c’est nous qui avons déclenché la grève. A cette phase où nous sommes arrivés, c’est elle qui nous conduit » !
Elle a donc demandé la levée de l’état de siège comme préalable aux discussions. Mais les militaires ont répondu qu’ils ne lèveraient pas l’état de siège tant que continuait la grève. Les responsables religieux seraient en train de jouer les intermédiaires.
Pas de manœuvres ! Grève jusqu’à la victoire !