Grève de la faim de Luciano Carrasco
Réseau de Communications CC.TT. Communiqué 21-08-03. 23:00 hrs.
« Nous ne permettrons pas le triomphe de l’impunité au Chili »

Nous vous faisons parvenir le texte de la lettre remise et lue à la presse aujourd’hui face aux bâtiments de la « comandancia en jefe » (bâtiments de l’état major militaire). Nous vous demandons de le diffuser d’urgence et de réaliser des actions concrètes en solidarité avec la grève de la faim et pour la justice puisque nous soupçonnons que va se mettre en place une importante censure de notre mouvement, nous continuerons à vous informer.

A l’étranger envoyer des lettres, fax et dans la mesure du possible réaliser des manifestations publiques face aux ambassades ou représentations chiliennes, en diffusant notre communiqué et en le faisant parvenir à différents médias.

Au Chili : dans les régions, réaliser des actions de diffusion de la grève de la faim de Luciano Carrasco, envoyer des lettres et des communiqués que nous avons fait parvenir aux médias, réaliser des bombages, diffuser des tracts, communiqués et faire des conférences de presse sur les radios populaires, dans la presse régionale et toutes les actions que vous penserez utiles, pour l’atteinte de nos objectifs. Rapidement nous vous ferons parvenir une pétition plus concrète des actions possibles en coordination avec toutes les personnes et organisations qui sont solidaires pour faire pression et obtenir JUSTICE. Envoyer des saluts et des fax aux grévistes……. Nous vous demandons de nous informer de toutes les actions que vous réaliserez pour que nous puissions les inscrire dans un registre et les diffuser à la presse, mettez vous en contact avec nous et aidez nous à rompre la censure qui nous cerne…..

(Santiago, 21 Août. Participants à la grève de la faim Luciano Carrasco).

En ce quatrième jour de grève de la faim, les appuis continuent venant de nouveaux camarades et organisations. Nous vous remercions de votre collaboration et en particulier ceux qui : du levé du jour jusqu’à son couché restent à nos côtés. Nous remercions de leurs accompagnement et appui Mariano San Martin de la Gauche Socialiste; les camarades de Hiphoplogia; Anita Tijoux, les musiciens de Aluzinati; le docteur Gunter Sevelman, le colège médical; le centre culturel Recuperando Nuestra Historia de Villa Francia; a Osvaldo Horbach y Pedro Robles de la Centrale Autonome de Travailleurs; a Saul Vargas de la Confédération des Syndicats de Maipú – Cerrillos; les camarades de la Agrupación por la lucha de los Allegados y Sin Casa de Huechuraba; a Osvaldo Gonzalez del Comando de exonerados Políticos area Sur; a Rodrigo Loyola de la Brigada de ex Presos Políticos Socialistas, les jeunes del Zonal Poniente; a Marco Bravo de la revue Mala Clase; a la Comisión Ética contra la Tortura; a Manuel y Luisa Vergara Toledo.

Santiago, 20 Août 2003.

Aux forces armées chiliennes, assassins, complices et protecteurs des membres des forces armées chiliennes

Nous sommes les enfants des chiliennes et chiliens qui ont été torturés, assassinés et portés disparus. Nous savons qui en sont les responsables dans leur majorité et nous savons où ils vivent. Nous savons comment ils ont déchargé leur haine contre les pauvres et les travailleurs, sur les corps de nos parents. Nous savons comment ils les ont cherché pour les tuer, nous savons comment ils les ont traité dans les centre de torture et dans leurs prisons, nous savons comment ils ont rabaissé leur honneur. Nous savons tout cela, ça n’a donc aucun sens que l’on continue à le dissimuler.
Nous écoutons tous les jours aux nouvelles, des représentants civiles qui tentent d’expliquer l’inexplicable, des puissants, des assassins impunis en liberté, qui se font les avocats de l’amnistie, qui prêchent la prescription, enfin qui cherchent tout ce qui est en faveur de l’impunité.
Les militaires responsables de ces faits ne peuvent continuer à faire partie des forces armées chiliennes et moins encore recevoir son appui. Ils doivent les quitter immédiatement. Les assassins, complices et tortionnaires doivent s’en aller. Doivent s’en aller, ceux qui, au nom des forces armées chiliennes ont fait couler le sang de leur propre peuple. Dans le cas contraire, et comme ce fut le cas jusqu’à aujourd’hui, celles ci seraient les protectrices de ces criminels. Parce que le massacre de milliers de Chiliens n’a aucune justification et tenter de le nier c’est continuer à couvrir ces crimes. Insister en disant qu’il y a eu des militaires « qui ont commis des excès », que ce fut « une erreur » ou qu’ils ont agit soit disant pour « sauver notre patrie » et que donc tous ces délits étaient « nécessaires » est un mensonge et une lâcheté. Il n’y a aucune raison qui puisse expliquer les faits qui se sont déroulés depuis le 11 septembre 1973. Ces individus sont des criminels, simplement, et ne peuvent bénéficier d’un traitement de privilégiés.
Ce nous parait être une lâcheté qu’ils n’assument pas leurs responsabilités dans ces actes, et tant que les forces armées chiliennes ne les renieront pas, ne retireront pas leur appui à ces assassins et ne demanderont pas pardon, nous ne croirons pas en leur « bonne volonté ». Tous doivent assumer leurs responsabilités, tant ceux qui ont participé dans les délits que ceux qui les ont couvert, leur offrant appui et protection, ralentissant ainsi l’action de la justice.

Nous ne vous faisons pas confiance et nous ne croyons pas en vos « gestes ». Chaque fois que vous apparaissez en appelant à la réconciliation, à la paix, nous nous demandons :

Pensent – ils – ne serait qu’un instant, que nous enfants des personnes qui ont été torturée, assassinées ou portées disparues, nous allons oublier ?

Pensent – ils – qu’ils pourrons avec quelques sous acheter notre sang et notre mémoire ?

Croient – ils qu’il existe une possibilité » que nous puissions nous réconcilier avec ceux qui ont fait couler le sang de notre sang ?

Croient – ils que nous allons serrer leurs mains salies avec notre sang et nous asseoir à une table de dialogue pour discuter ?

Comment pourrions croire en vous si quand vous parlez de réconciliation et de paix, vous faites seulement la promotion de l’impunité et de l’oubli. Il n’y a aucune possibilité d’accord, même la plus minime tant que les assassins continueront à se cacher dans leurs casernes.

Nous n’avons pas oublié, pas un seul jour, nos exemplaires parents et la douleur que nous avons vécu ne sera pas calmée par des gestes menteurs. Leurs camarades de lutte, leurs amis et des milliers de jeunes, ne les ont pas, non plus, oublié et ne se calmeront pas

Vous croyez, un instant, qu’avec tant de crimes commis vous allez nous faire taire, et taire les idées, les sentiments et la lutte pour l’égalité et la justice ? Même si ça vous gène, les enfants de ceux que vous avez tué sont vivants, nous survivons, votre pouvoir et votre haine implacables ne nous ont pas réduits au néant. Nous ne nous sommes pas laissés écrasés, nous sommes la tête haute et disposés à sacrifier notre vie, si c’est nécessaire, pour la justice et le droit.
Ça n’a aucun sens de continuer à mentir, nier, de vous échapper, comme des rats, des actions de justice, puisque si vous ne permettez pas que les tribunaux agissent, nous ne permettrons pas qu’au Chili l’impunité soit consacrée.
Aux assassins en uniformes, c’est cela que nous voulons dire en face, il n’a pas de chemin que vous puissiez prendre sans avoir à affronter, à un moment, la grande responsabilité que vous devez assumer des crimes que vous avez commis dans votre propre pays.

Ni oubli, ni pardon, ni repos, justice maintenant !!!
Fahra Nehgme (Huelguista), Alberto Rodríguez (Huelguista), Pablo Villagra (Huelguista), Iván Carrasco, Daniela Taberna, Fernando Krauss, Michelle Retamal, Tamara Troncoso, Natalia Chanfreau, Bárbara Vergara, Carolina Valdés, Alexandra Benad, Yuri Gahona, Dago Pérez Videla, Eduardo Ziede, Juan José Parada, Paula Codocedo.

Huelga Luciano Carrasco
Lugar: Compañía 2404
Téléphone: (56-2) 672 9897.
E-mail: huelga_lucianocarrasco@yahoo.es

Réseau de Communication des Collectifs de Travailleurs, CC.TT.

Le réseau informera journellement de la grève de la faim Luciano Carrasco. Pour renforcer la grève, le droit à la vie et à la justice nous nous engageons tous. Informations, reportages, déclarations, appels, et activités, se mettre en contacts avec : colectivosdetrabajadores@cctt.cl