William ernesto centellas, virtuose du charango
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WILLIAM ERNESTO CENTELLAS, VIRTUOSE DU CHARANGO DANS LE MONDE L’ORGUEIL DE LA BOLIVIE !
Roberto FERNANDEZ ERQUICIA
Charanguiste, inventeur, chercheur, compositeur et par ailleurs de formation architecte, William Ernesto CENTELLAS (WEC), se trouve malade en sa ville natale de Sucre (Bolivie), et, comme c’est la tradition des élites locales, nous voyons avec tristesse qu’un des plus grands compositeurs et représentant du charango, passe une étape difficile sans recevoir aucune reconnaissance officielle de l’Etat bolivien.
C’est pour cela que depuis Sucre jusqu’au Canada, de Buenos Aires à l’Europe et jusqu’au Japon, tous ceux qui voient en William Ernesto CENTELLAS, un Maître et un ami, se sentent orgueilleux de lui rendre un hommage mérité.
William Ernesto CENTELLAS appartient à une génération de charanguistes compositeurs et investigateurs qui a tout donné pour sa patrie, y compris en courrant des risques pour sa vie aux époques de dictatures.
Malgré que sa carrière artistique ait commencé à un âge très précoce, il était déjà aux côtés des maîtres qui ont organisé le Premier Congrès du charango à La Paz, à la fin des années soixante et la première moitié des années soixante-dix.
L’événement permit l’échange d’expériences et de connaissances de ce noble instrument typiquement bolivien et freina l’appropriation de celui-ci par les pays voisins, comme ce qui arrive actuellement.
A partir de cette période, le charango, avec ses innombrables temples régionaux et ses différentes manières de le façonner, fit irruption avec un succès notable, dans les théâtres et en même temps dans les inoubliables « peñas » comme celui dont était propriétaire le Maître Ernesto Cavour : « La Peña Naira ».
William Ernesto CENTELLAS a un parcours intellectuel supérieur. Il a étudié l’architecture, une profession universitaire qui l’a distinguée comme Président du Collège Départemental d’Architectes, filiale de Sucre.
Comme il était amoureux de l’art, à part être interprète de cet instrument à cordes traditionnel bolivien, il inventa des instruments de musique nouveaux comme le « Tonkoro », instrument de percussion qui ressemble au balafon africain, qui a la caractéristique d’être construit intégralement en bois et bambous de la zone des Yungas et le membranophone “Bomboro”.
Il est également l’auteur de 250 compositions pour le charango, entre autre « Mariposa nocturna », « Cunumi del carreton » composé avec l’écrivain lauréat du Béni Pédro Shimose ; des dizaines de polkas, cuecas, concerts, études et huayños et autres mélodies qui tombaient dans l’oubli comme “El Pakochi”.
Comme artiste consacré, il a visité de nombreux pays en Amérique, Europe et Asie. Il a enregistré sept disques 33 tours qui lui ont valu de recevoir deux distinctions : Un Disque d’or offert par la société « Discolandia » et le « Inti d’or », reconnaissance par l’Université bolivienne. Fidèle à sa passion pour l’instrument, il fut professeur de charango à l’Ecole Nationale du Folklore à La Paz;
Nous nous considérons proches de l’intellectuel Wiliam Ernesto CENTELLAS bien qu’il soit à des milliers de kilomètres de nous dans son Sucre natal ; avec beaucoup d’émotion, nous rendons cet hommage mérité à notre illustre compatriote.
En même temps, nous sollicitons du gouvernement bolivien que cet artiste soit reconnu par une décoration pour son travail ardu et bénéfique pour le prestige de la Bolivie et qu’il lui soit également octroyé une rente honorable, à vie.
Frère et Maître William, tous ceux qui assistent à cet hommage espèrent ta meilleure santé et que les nouvelles générations poursuivent ton oeuvre avec ton art et ta technique de cet instrument auquel tu as donné ses lettres de noblesse et conservé une personnalité bolivienne.
Grâce à toi, « Centellas », étincelle du charango que tu es, depuis le firmament, le charango continuera d’illuminer la galaxie de la musique universelle.
Paris, novembre 2006
Quelqu’un voit-il un lien entre le sujet de la contrib’ et la finalité d’indymedia?