L’appel au lynchage de l’hebdomadaire le point
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De AC ! http://www.ac-reseau.org/
Dans la rubrique
de son site web, le journal
, bien connu pour ses prises de position en faveur de la justice sociale et de la redistribution des richesses, publie cette semaine le témoignage scandaleux et édifiant d’un
.
Cet homme de 44 ans, qui vit à Roanne, qui possède une
, meublé entre autres d’un
, qui s’habille avec des marques, qui
, qui joue au tennis gratuitement, qui
bien avant tout le monde, a eu les honneurs de la visite à domicile d’un journaliste du
qui l’a écouté vitupérer, à l’instar de son écrivain préféré François de Closet, les
des fraudeurs,
, sans oublier
.
Car cet homme, qui porte des
, mais
précise le journaliste –
-, est chômeur depuis 24 ans et allocataire de l’ASS (allocation de solidarité spécifique), à 600 euros par mois sans rien faire, après avoir travaillé
.
Le journaliste écrit :
.
!
}}}
Et il trouve le moyen de railler :
!
Salauds de chômeurs ! Ignobles profiteurs ! Ne vous étonnez pas si vos voisins qui font les trois huit à l’usine du coin viennent hurler sous vos fenêtres qu’ils en ont marre de vous nourrir !
Le journaliste, Christophe Ono-Dit-Biot, qui se présente aussi comme professeur de français agrégé, écrivain et chroniqueur littéraire, est-il bien trop occupé avec ses multiples casquettes pour vérifier un minimum ce que lui raconte Thierry F., « chômeur » anonyme [[vient de publier
, Albin Michel]] ou bien joue-t-il sciemment avec la corde qui fait les bons lynchages ?
L’ASS n’est attribuée qu’aux chômeurs en fin de droit Assédic qui ont eu 5 ans (60 mois complets, au jour près) d’activité salariée dans les 10 dernières années précédents le dernier licenciement.
Avec ses deux ans et demi, Thierry F. est loin du compte.
L’ASS, ce n’est pas 600 euros par mois mais 14,25€/jour maximum, soit 14,25€/jour maximum, 441,75€ par mois … les mois de 31 jours, 427,50 les autres.
L’allocation logement, Thierry F., n’y aurait pas droit, étant propriétaire de son logement, sauf s’il le paie encore à crédit. Et dans ce cas, elle serait sans doute loin de couvrir la totalité de la mensualité.
En revanche, il aurait le droit et le devoir de payer la taxe foncière plein pot et parfois c’est plusieurs mois d’ASS à sortir de sa poche. Ce n’est pas avec la prime de Noël, 152 euros qu’il la paierait …
Le
, cela dépend des départements. En général, il faut s’humilier en fournissant maints justificatifs de sa pauvreté pour pas grand chose, une aumône au regard de toutes les factures à acquitter. Une seule aide est accordée par année civile, sous forme de secours ou de prêt en fonction du quotient familial. Le journaliste n’a-t-il donc jamais entendu parler des personnes mortes de froid dans leurs appartements glacés ni des familles brûlées vives parce qu’elles s’éclairaient à la bougie après une coupure EDF ?
Des
?
Le remboursement CMU, qui est fonction de la correction, va de 54,57 euros à 137,21 euros maximum (monture et verres) par an ….
?
Alors la chasse aux chômeurs en ASS par l’ANPE et la DDTEFP, on l’a rêvée ? Les « propositions » (si-tu-refuses-t’es-radié) d’emplois « aidés », de stages de « remobilisation », il y aurait échappé, ce chômeur en Alfa Roméo qui aurait cessé toute activité à l’âge de 20 ans ?
Ce journaliste a au moins compris que la vraisemblance n’a pas besoin d’être au rendez-vous pour faire naître le bouc émissaire.
Même avec si l’ASS était à 600 euros, même s’il avait trouvé sa bagnole de luxe dans une pochette-surprise, comment ce chômeur l’entretiendrait-il ? Rien que l’assurance … Et ne parlons pas des pièces détachées et du carburant.
La perversité de cet article qui les désigne comme des
, comme les victimes de la prochaine chasse aux sorcières n’a pas échappé aux chômeurs.
Dommage. L’antihéros affabulateur, poujadiste, antipathique et caricatural de Roanne masque peut-être un chômeur dans lequel pas mal d’entre nous se reconnaîtraient : Il passe beaucoup de temps à servir
. Il fait la
. Bénévolement.
Il refuse l’exploitation salariale : (…)
et a développé des stratégies de résistance à l’emploi non désiré.
Il partage cette opinion très courante dans le monde laborieux :
.
L’article crapoteux d’Ono-Dit-Biot est accompagné de deux encadrés qui confirment les intentions de la rédaction du
.
L’un s’intitule :
.
{« Quand on est RMIstes, on a aussi droit à :
– l’allocation logement à taux plein ;
– la suspension de ses dettes fiscales ;
– l’exonération de sa taxe d’habitation, de sa redevance, de sa cotisation à la CMU ;
– l’accès gratuit à la complémentaire santé de la CMU :
– la prime de Noël ;
– le tarif téléphonique social :
– la réduction dans les transports, la gratuité dans les musées, diverses allocations supplémentaires (en fonction de son lieu d’habitation). »}
Elle est pas belle la vie de RMIstes ? Rien à payer ! Tout est gratuit ! C’est tous les jours
!
?
Les RMIstes sont la seule catégorie qui ne perçoit pas l’allocation logement à taux plein !
Un
est systématiquement déduit du RMI (moins 50 euros par mois.)
Pour la quasi totalité des RMIStes, les locataires comme les propriétaires, le RMI, ce n’est pas 433 euros par mois mais 383 euros. Les 433 euros, c’est pour les SDF, à condition qu’ils connaissent leurs droits et qu’ils sachent se faire entendre.
En outre,
ne signifie pas loyer payé, loin de là. L’allocation est plafonnée. Le régime est le même que pour tous les chômeurs et salariéEs et tient compte de tous les revenus des cohabitantEs et du quotient familial.
RMIstes ou non, dans la plupart des cas, il reste une partie (parfois importante) du loyer à payer.
?
Pas plus, pas moins que toutes les personnes
sociales et surendettées (titulaires de minima sociaux, mais également actifs avec de très faibles niveaux de revenus). Il n’y a rien d’automatique. La suspension est accordée au cas par cas après des galères inextricables et des examens à la loupe et humiliants de la situation familiale et sociale.
?
Pas plus pas moins que les autres catégories de
, selon revenus et composition familiale.
?
Quelle redevance ? L’exonération de la redevance télé n’est pas automatique. Quant à la redevance d’ordures ménagères, elle n’est jamais exonérée.
?
Fonction du revenu, pas du
de RMIste.
?
152 euros, la belle affaire ! Est remise en question tous les ans.
?
Une réduction d’un peu plus de 50% uniquement sur l’abonnement France télécom.
?
Où ça ? Aucune réduction sur les lignes SNCF. Les chômeurs et RMIStes sont une des rares catégories à ne bénéficier d’aucune réduction sur les lignes nationales !
Réductions éventuelles sur les TER -dans les limites de la région- selon le bon vouloir des conseils régionaux : souvent conditionnées à l’inscription à l’ANPE (les RMIstes ont souvent été radiéEs en masse lors de la première campagne de radiations) ou à la recherche d’emploi.
?
Ah oui ???????????????
parlait de
?
Le second encadré enfonce bien le clou : les
du type de Thierry F. ne sont pas des fraudeurs, ils profitent de {« la générosité du modèle social français »}.
Alors
a interrogé l’
.
Pour l’
,
, les miraculeux
énumérés ci-dessus.
a
Malheureusement, note
, ce n’est pas le choix de
qui a
.
est l’hebdomadaire de François Pinault, spéculateur multimilliardaire (4ème fortune française), ami intime de Chirac.
Curieux :
n’a pas hurlé au parasitisme quand les contribuables français, sur ordre de son ami le président, ont dû régler les 475 millions d’euros de la condamnation de François Pinault qui s’était joué de la loi étasunienne sur les affaires …
Encore curieux,
n’a pas réclamé la suppression des {« droits connexes »} quand Pinault a versé une petite indemnité de licenciement de 9 millions de francs à Pierre Blayau (alors en plein boulot de liquidation de Moulinex) pour neuf mois d’incompétences passés à la direction du groupe Pinault (Printemps-La Redoute).
Toujours extrêmement curieux,
n’a jamais demandé si l’activité de Jean-Marie Messier (en 2001) justifiait un salaire équivalent à un RMI toutes les 34 secondes (36,26 millions d’euros), ni si celle de Michael Eisner, le PDG de Disney, justifie qu’une de ses ouvrières bangladaises devrait travailler 210 ans pour gagner l’équivalent d’UNE HEURE de salaire de son patron.
Mais l’important n’est-il pas que les SMICards de l’usine du coin viennent hurler
sous les fenêtres de leurs voisins RMIstes plutôt que dans les salons des châteaux de leurs maîtres …
Lire, sur le même sujet : Le Point sur la table
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