[Niort] Procès de la résistance contre les bassines
Thèmes : EauEcologieRépression
Lieux : Niort
devant le tribunal de Niort
Appel à mobilisation pour les procès de la résistance contre les bassines
Des camarades paysans, de tous les combats et engagés fortement pendant des années dans le mouvement aéroport et pour la défense de la zad avec COPAIN 44 font parties des personnes qui passeront devant le juge ce jour là. Raison de plus pour faire le déplacement et être à leur côtés ainsi qu’aux côtés de tous les autres inculpés de la résistance contre les bassines.
Jeudi 5 janvier – Rdv 12h30 – devant le tribunal de la Rochelle
Vendredi 6 janvier – Rdv 12h30 – devant le tribunal de Niort
Animations, prises de paroles et cantines devant les tribunaux
Note : Pour le procès du 5 janvier nous invitons tout le monde à venir avec un cutter sans lame pour visibiliser notre solidarité et le caractère collectif et légitime du désarmement de la bassine de Cram-Chaban.
L’appel
Le 5 et 6 janvier, à La Rochelle et à Niort, 7 personnes vont passer en procès pour avoir participé à des manifestations de résistance contre les méga-bassines les 22 septembre et 6 novembre 2021. Il s’agit de 2 moments emblématiques pour affirmer les raisons de la désobéissance collective, pour montrer notre solidarité et ne laisser personne seul.e face à la justice.
Jeudi 5 janvier – Rdv 12h30 – devant le tribunal de la Rochelle
Le 5 janvier, 2 personnes accusées d’avoir participé au débâchage de la bassine de Cram-Chamban le 6 novembre 2021 vont être jugées au tribunal de La Rochelle. Le 6 novembre 2021, ce sont non pas 2 mais près de 3000 personnes qui participaient ensemble, en découpant la bâche, au désarmemement d’une bassine construite et remplie depuis des années illégalement à Cram-Chaban. En parallèle, un autre groupe, incluant le porte-parole national de la confédération paysanne en démontait la pompe. Ce sont les deux actes collectifs qui ont mis les méga-bassines sous le feu des projecteurs. Ce sont les formes de résistance qui ont permis de faire connaître nationalement les enjeux d’accaparement et de dégradation de la ressource en eau liés à ces infrastructures. 10 jours plus tard, une tribune publi&eacut e;e dans le journal Le Monde et signée par 240 représentant.es de syndicats, partis politiques, ONG et scientifiques affirmait que » La lutte pour le partage de l’eau est une question vitale ». Elle appuyait alors la nécessité de la désobéissance – à l’instar de ce qui avait permis les succès du combat anti-ogm – face aux projets de méga-bassines. Quelques mois plus tard, Nicolas Girod, porte-parole national de la Confédération Paysanne, était convoqué à la gendarmerie et finalement condamné à l’euro symbolique pour avoir démonté la pompe, tandis que la justice ratifiait l’illégalité définitive de la Bassine de Cramchaban. Mais après des mois d’enquête, la police a identifié 2 autres personnes qui auraient participé à la neutralisation de cette bassine et décidé de les traîner devant les tribunaux avec des menaces de lourdes peines à la clé. Il n’est pas question de laisser aujourd’hui ces 2 personnes être condamnées pour avoir participé – à l’instar de milliers d’autres – à faire que cette bassine ne soit pas à nouveau remplie. Nous plaiderons avec eux, l’état de nécessité, une notion juridique reconnue dans de nombreux pays, qui consiste à autoriser une action illégale pour empêcher la réalisation d’un dommage plus grave pour la terre et celles et ceux qui l’habitent.
Vendredi 6 janvier – Rdv 12h30 – devant le tribunal de Niort
Le 6 janvier, ce sont 5 personnes dont 3 agriculteurs qui seront jugées au tribunal de Niort pour l’envahissement le 22 septembre de la bassine en construction de Mauze-sur-le-Mignon, lors duquel une des pelleteuses du chantier fut mise hors d’état de nuire.
Plus d’un an avant la mobilisation désormais historique de Sainte-Soline, c’était la première intrusion collective sur la première des 16 bassines en projet dans les Deux-Sèvres, et le premier signe fort que nous ne les laisserions plus faire. L’arrivée d’une vingtaine de tracteurs, d’un troupeau de moutons, de centaines de personnes au coeur du cratère avait marqué, entre autres, l’engagement du monde paysan dans ce combat contre ces dispositifs de maintien d’une agriculture productiviste. Elle montrait en acte le refus d’un modèle qui assèche et empoisonne les sols au profit de lobbys industriels et d’une minorité d’irrigants. Cette action avait mis en avant la nécessité, là encore vitale, d’une agriculture paysanne protectrice de la biodiversité plutôt que le gaspillage d’argent public par millions dans des méga-bassines.
La justice décide aujourd’hui d’isoler quelques personnes pour tenter d’inhiber le courage des foules qui se rassemblent de plus en plus nombreuses, malgré les interdits, pour défendre l’eau et mettre fin aux projets de bassines. Il est tout aussi crucial, pour la suite de la lutte, de montrer une solidarité sans faille en étant présent.es devant les tribunaux aux côtés des camarades inculpés les 5 et 6 janvier, que de revenir en masse manifester pour stopper les bassines le 25 mars prochain.
Les 5 et 6 janvier nous affirmerons que nous en étions aussi et que nous en serons encore. Les 5 et 6 janvier, face aux manoeuvres judiciaire d’un gouvernement inféodé au lobby agro-industriel, nous ferons – avec des paysan.nes, des scientifiques, des militant.es et habitant.es des territoires concernés – le procès des bassines.
Pour l’arrêt des chantiers et la défense de l’eau. No Bassaran !
Et en parallèle de ces rassemblements :
- Jeudi 5 Janvier : conférence de Christian Amblard , CNRS, spécialiste des milieux aquatiques – 20h30- Niort (à confirmer)
- Vendredi 6 Janvier : concert de soutien aux inculpés, programmation et lieu à venir
Premiers signataires de l’appel à rassemblement
Bassines Non Merci – Les Soulèvements de la Terre – la Confédération Paysanne
avec un ensemble de collectifs :
AFA La Rochelle, Alerte Pesticides Haute Gironde, Alternatiba du Mans, Attac 33, AVEC (Association de Veille Environnementale du Cher), Solidaires 79, STAF29-CNT (syndicat CNT de Quimper), CERCLE 49, CGT 79, Collectif Bassines Non Merci Berry, Collectif Bretagne contre les fermes-usines, Collectif Eau 88, Collectif des faucheurs et faucheuses volontaires d’OGM, Collectif GP2i 85, Collectif NINA contre le projet GPSO LGV ni ici ni ailleurs, Groupement forestier de protection des feuillus du Morvan (GF), Collectif « Vous N’êtes Pas Seuls » (VNPS), Collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’ouest, Des habitant.es de la Zad de Notre Dame des Landes, Eco Avenir, Festival ça Marche Parthenay, Groupe d’action de la France Insoumise de Nieul sur mer/L’Houmeau/Esnandes, La Boisselière, La France Insoumise 79, PCF 79, Les Ami.e.s de la Confédération paysanne, Les Communaux Seine Saint-Denis, L’eau qui mord, LDH79-Niort, LDH – Poitou-Charentes, MINGA, NUPES 79-3, Terres de Luttes
Hier, 400 personnes se sont rassemblées devant le tribunal de La Rochelle pour soutenir les prévenus poursuivis pour avoir participé à la manifestation contre la méga-bassine de Cram-Chaban le 6 novembre 2021.
Grand merci à tou.te.s !
🔴 La réquisition du procureur : 5 et 6 mois avec sursis pour les 2 personnes inculpées. Et 578 000€ demandés !! 😬😤
Le délibéré sera rendu le 2 mars !
Rendez-vous aujourd’hui à Niort pour le second procès de la résistance contre les méga-bassines en soutien à nos 5 camarades inculpés !
AU PROGRAMME :
12h30 : Rendez-vous devant le tribunal de Niort
13h00 : Interventions de Nicolas Girod (PP conf’) + BNM + CGT + Solidaires + autres …
13h30 : Entrée dans le tribunal.
14h à 16h environ : Interventions + fanfare !
• Table ronde 1 : Les paysan.nes en lutte :
Retour sur des mobilisations, leurs démontages et leurs victoires. Format type « table ronde » avec Christian Roqueirol (Mc Do et OMC), Dominique Henry (1000 vaches), Jean-Luc Juthier (OGM).
o Retour sur la lutte : Comment elle a été menée. Qu’est ce qui a été démonté / fauché comment ? Pourquoi ? En quoi ces luttes et leurs modalités défendent les droits des paysans et paysannes ?
o Quelles sont les similitudes avec aujourd’hui en particulier la criminalisation de militant.es ?
o Comment ont été utilisés les procès pour la lutte ?
• Table ronde 2 : Gestion et préservation de la ressource en eau : quels enjeux pour l’agriculture ?
o Benoît Jaunet, paysan en Deux Sèvres : Mobilisation de la Conf’ et des paysan.nes contre les méga-bassines !
o Nicolas Fortin, paysan dans la Vienne : Les méga-bassines, des projets anti-démocratiques !
o Yann Pajot, paysan en Vendée : L’agriculture paysanne pour protéger la ressource.
o un maraicher de la zone concernée par les bassines. Quelle irrigation et quelle gestion de l’eau voulons nous. Témoignage d’une ferme qui produit pour son territoire tout en respectant la ressource en eau.
o Marie-Pierre Repecaud, Secrétaire nationale en charge du dossier eau de la Confédération paysanne.
Dès 19h00 : au PATRONAGE LAÏQUE : CONCERTS de Soutien aux inculpés ANTI-Bassines
Au Programme :
> SKALPEL (Rap Militant)
> PAVASSE (Street Punk)
> DREAM CAMPUS (Reggae)
> Dj RADIO Clash (Mix Rocksteady)
Entrée PRIX LIBRE
RESTO – BAR Sur Place
On ne lâche rien les amis face à ce VOL organisé de l’eau 💦.!
#NoBassaran ✊🏼
Communiqué de Bassines Non Merci, de la Confédération Paysanne et des Soulèvements de la Terre
Les 5 et 6 janvier, à La Rochelle et Niort, se sont déroulés deux nouveaux procès de la résistance aux bassines : le premier pour le désarmement par des milliers de personnes d’une bassine construite et remplie depuis des années illégalement à Cram-Chaban le 6 novembre 2022, l’autre pour l’intrusion dans le chantier de la méga-bassine de Mauzé-sur-le-Mignon et la neutralisation d’un tractopelle le 22 septembre 2021.
Dans les deux cas, après des mois d’un dispositif d’enquête, filatures, géolocalisation et de fichage ahurissant, la justice a choisi d’isoler quelques personnes pour les réprimer lourdement.
Dans les deux cas, les intrusions dans les méga-bassines et leur démantèlement ont été revendiqués par les centaines de personnes présentes devant les tribunaux comme un geste de désobéissance absolument nécessaire face à l’urgence climatique et à la fuite en avant du modèle agro-industriel.
A l’intérieur des tribunaux, la défense avait amené des témoins qui chacun à leur tour ont retourné l’audience en procès des bassines et plaidoirie pour la désobéissance. Une juriste a rappelé l’illégalité de la bassine de Cram-Chaban, un hydrologue que la situation était plus critique que jamais quant à la ressource en eau, un paysan a souligné les difficultés causées par l’accaparement de l’eau au profit de quelques irrigants et par la détérioration des sols liés à l’agriculture productiviste. Un faucheur volontaire a quant à lui rappelé que face aux dangers des OGMs des actes précurseurs jugés illégaux avaient été nécessaires afin d’obtenir des avancées dont toute la population avait pu bénéficier.
Les accusés – paysans, militants, habitants attachés à leur territoire – ont expliqué avec force et conviction leur présence à ces manifestations. L’un deux a mis en avant dans une déclaration vibrante (ci-jointe) le contraste entre « un discours verdi et culpabilisant pour les citoyennes de ce pays et de l’autre les subventions pour un modèle destructeur et dénué de sens, ainsi que des autorisations de pompage, même lorsque tous les indicateurs sont dans le rouge. » « Agir, tenter même l’infiniment petit pour ouvrir une brèche dans ce constat n’est que ce que je devais faire. Je n’ai ni honte ni regret d’avoir participé à cette manifestation et de soutenir à 100% la démarche ».
L’association de malfaiteurs, ce sont les irrigants et leurs financeurs
Les accusés avaient fait le choix d’une défense collective, pour faire bloc et refuser l’individualisation des accusations. Face à la dignité des inculpés à Niort comme à la Rochelle, nous avons pu déplorer des procureurs mais aussi des juges hautains, qui semblaient ignorer tout de l’urgence écologique et n’hésitaient pas à afficher leurs parti-pris brutaux contre le mouvement pour la défense de l’eau. Les réquisitions ont été lourdes : 5 et 6 mois de sursis et des dommages et intérêts de plus de 500 000 euros pour les débâcheurs. Ceci alors que Nicolas Girod porte-parole de la Confédération Paysanne n’avait été condamné qu’à l’euro symbolique pour le démontage de la pompe survenu en parallèle, et que la nouvelle venait de tomber que la cour de cassation refusait d’ouvrir une ultime procédure demandée par l’ASA (Association Syndicale Autorisée) des Roches pour contester l’illégalité de la bassine de Cram-chaban. Pour les accusés du 22 septembre ce sont des peines de prisons avec sursis probatoire de 2 à 6 mois, ainsi qu’une interdiction des Deux-Sèvres et des demandes de dédommagement.
Face à ces injonctions à punir et ostraciser pour faire peur à tous/tes et tenter d’asphyxier le mouvement, la défense a bataillé ferme. L’un des avocats s’est insurgé : « Et là du coup, ce qui serait insupportable c’est la dégradation de cette bâche, illégale depuis 13 ans ? c’est ça le chaos ? « et affirmé que si association de malfaiteurs il y a, c’est du côté des parties civiles, des irrigants et de leurs financeurs publics. Face aux poncifs bornés du procureur il a rétorqué : « Dans 20 ou 30 ans, quand mes enfants feront la queue à un camion citerne pour leur tasse d’eau je pourrai leur dire » oh mais tu sais c’était bien y a 30 ans à la Rochelle le procureur il a dit la loi c’est la loi ».
Les bassines en procès et les résistance plébiscitée dans la rue
Dehors, pendant les deux jours, des centaines de personnes sont restées solidaires et ont débattu en présence, entre autres, de paysan.nes qui avaient participé à diverses époques à des actions collectives de désobéissance et démontage au Larzac, face aux OGMs, ou contre la ferme-usine des milles vaches. Des représentant.es de Bassines Non Merci, de la Confédération Paysanne et des soulèvements de la Terre, ainsi que des élu.es NUPES et syndicalistes CGT ou Solidaires ont rappelé que les actions collectives jugées aujourd’hui étaient celles qui avaient permis que les bassines et le partage de l’eau deviennent en quelques mois des sujets de débats nationaux et une lutte écologiste emblématique, comme l’a montré la manifestation de Sainte-Soline.
Une réponse aux menaces de dissolution sur les Soulèvements de la terre
Les Soulèvements de la Terre ont par ailleurs appuyé sur d’autres tentatives de criminalisation en cours à leur égard avec des menaces de dissolution récemment fuitées dans la presse par le biais d’une note interne des Renseignements Territoriaux, accompagnée de procédures « anti-terroristes » et pour « association de malfaiteurs ». Cette évolution plus qu’inquiétante des leviers répressifs à l’égard du mouvement écologiste s’inscrit dans la droite ligne des accusations d' »éco-terrorisme » proférées par le ministère de l’intérieur et vient encore mettre en avant par contraste son inaction climaticide. Les Soulèvements de la Terre ont annoncé la publication d’une tribune dans laquelle des centaines de personnalités s’engagent à leurs côtés et appuient sur la nécessité des actions menées.
Des cutters et une pompe brandis, une bassine débâchée devant le tribunal et un appel à mobilisation internationale le 26 mars
A la Rochelle, à la sortie du tribunal, la foule a brandi des dizaines de cutters, et le porte-parole national de la Confédération paysanne le morceau de pompe démonté, pour affirmer qu’ils étaient prêt à agir de nouveau ensemble contre les méga-bassines tant qu’un moratoire sur leur construction ne serait pas obtenu.
Ils ont ensuite procédé ensemble au démontage d’une bassine reconstituée dans la rue. Le morceau de bâche ainsi découpé annonçait » Rendez-vous le 25 mars. Pas une bassine de + ». Pour la coalition croissante d’organisation opposées aux bassines, ces procès ont été ainsi un tremplin pour annoncer cette nouvelle date de mobilisation internationale qui s’annonce d’ores et déjà comme une manifestation historique.
Verdict le 2 mars à La Rochelle et colère après le verdict à Niort
Si le verdict du procès de la Rochelle sera donné le 2 mars, le tribunal de Niort a décidé quant à lui – de nouveau – d’administrer des peines au plus vite en suivant quasi à la lettre les réquisitions du procureur – à l’exception d’une relaxe – et en distribuant des peines de 2 à 6 mois de sursis probatoires et des années d’interdiction des Deux-Sèvres. A cette annonce à 20h la foule a laissé éclaté sa colère . Le gouvernement et une justice indigne croit ainsi nous affaiblir, mais ces deux journées n’ont fait que rendre la résistance collective plus nécessaire encore.
NO BASSARAN et Rendez-vous le 25 mars pour mettre fin aux Bassines !