[nantes] arpentage du livre “refuser d’être un homme, pour en finir avec la virilité”
Published on , Edited on
Themes: Genre/sexualités
Places: Nantes
Lieu précisé par mail suite à l'inscription
Date : Jeudi 18 octobre 2018 de 19h à 22h
Lieu : Nantes (précision par mail suite à l’inscription)
En mixité
Inscription : https://framaforms.org/arpentage-refuser-detre-un-homme-de-john-stoltenberg-1538929469
Dans le cadre du mois thématique “Déconstruire le masculin”, la commission non mixte de l’Université Populaire de Nantes organise l’arpentage du livre : “Refuser d’être un homme” de John Stoltenberg
Synopsis : L’ouvrage aborde successivement la question de l’identité sexuelle masculine, de la pornographie et de la suprématie masculine et enfin la question du militantisme féministe et de l’identité sexuelle masculine. Le titre provocateur du livre interpelle tous les hommes qui s’interrogent sur leur identité et les rapports de genre dominants dans la société. À ceux-là, ce livre ouvre l’espoir d’un changement possible basé sur le consentement, la réciprocité et le respect dans les relations entre les hommes et les femmes.
Les hommes ont le choix, nous dit John Stoltenberg, ils peuvent refuser l’identité masculine dominante. Au moment où se multiplient des tentatives de restaurer la virilité et détourner l’ébranlement du virilisme par le mouvement des femmes, John Stoltenberg déconstruit avec brio et dans un langage accessible l’essentiel du patriarcat tel que le vivent les hommes. Au-delà de la scie libérale des «stéréotypes», il y montre un investissement actif dans le pouvoir sur l’autre, instillé dans le rapport aux femmes et aux hommes, la sexualité, le contrôle social de la procréation et, en bout de ligne, dans l’identité sexuelle masculine.
Qu’est-ce qu’un arpentage ?
L’arpentage est un outil de lecture collective issu de la culture ouvrière, imaginé et utilisé en particulier par les cercles ouvriers à partir du 19eme siècle. Il s’agit de lire un ouvrage, un article ou une brochure collectivement en la découpant en plusieurs parties. Chaque participante et participant lit une partie de l’ouvrage. Des consignes sont proposées pour faciliter la restitution que chaque lecteur et lectrice fera au reste du groupe. La restitution a pour objectif de favoriser le partage d’une compréhension globale de l’ouvrage et d’une vision propre au groupe de son contenu.
Inutile de lire le livre avant de venir, nous vous conseillons même de ne pas le faire, pour vivre cette expérience collectivement.
Mois d’octobre thématique :
La commission féministe de l’Université Populaire de Nantes vous propose un mois sur le thème de la déconstruction de la masculinité. A travers des arpentages (lecture collective) et des ateliers d’éducation populaire, notre but est d’échanger sur les injonctions sociales liées au genre masculin. Virilité, force, faible expression des sentiments, la norme hétérosexuelle… C’est ça être « un mec » ?
Ces injonctions renforcent le rapport de domination entre les femmes et les hommes dans notre société et se révèlent dans le nombre des violences faîtes aux femmes, le harcèlement sexuel quotidien, l’inégalité dans la répartition des tâches ménagères, la culture du viol…
Tentons de réfléchir ensemble, de déconstruire les rapports traditionnels de genre et passons à l’action dans la lutte antipatriarcale !
pourquoi ceci sera “en mixité” ?
Parce que John Stoltenberg a teeeeelllllement bien réussi dans son refus d’être un homme…
Ya qu’à voir ce qu’Andrea Dworkin (vous savez, la féministe radicale, là) disait à son sujet, notamment qu’il a refusé de la croire lorsqu’elle lui a dit qu’elle s’était faite violer à Paris (et, qu’accessoirement, ils étaient marié.es).
Ya qu’à voir ce que Nikki Craft raconte aujourd’hui (en anglais).
Ya qu’à voir le genre de position qu’il prend aujourd’hui.
Ya qu’à voir la préface à la nouvelle édition d’Intercourse qu’il a autorisé, alors même qu’Ariel Levy descend en flêche Andrea et ses textes…
Mais bon, tout ça on s’en fout. On continue à parler de ce type et de son livre comme s’il y avait quelque chose à en tirer.
Ma seule consolation : savoir que, pour les besoins de l’arpentage, vous allez démonter une copie de son bouquin. Ca fera une copie de moins.
“Merde alors!” Stoltenberg serait il aussi un imposteur ?
Perso j’ai lu ce livre et ça m’a conforté dans ma déconstruction d’homme cis qui ne sera jamais finie .
Un bouquin à recommander aux hommes qui se questionnent et qui ne se satisfont pas du patriarcat .
Super initiative !
Bonjour,
Ne connaissant pas du tout le mec ni le bouquin, est-ce que quelqu’un-e pourrait me diriger vers des lieux, des textes, des sites ou autres qui expliquent qui est ce type? Le commentaire qui le descend m’intrigue beaucoup, et plutôt que de me faire avoir par une jolie prose (je aprle de celle du mec, pas de l’auteur-e du commentaire), j’aimerais savoir ce qu’il en est vraiment.
Merci.
Mais d’abord, un petit résumé “people”, car il faut en passer par là pour comprendre.
Andrea Dworkin, une des féministes radicales les plus marquantes de l’histoire, est morte en 2005. Elle était mariée à John Stoltenberg, mais leur union est restée relativement confidentielle.
Andrea a passé sa vie à se bouger sur les questions féministes (et notamment contre le libéralisme sexuel, la prostitution et la pornographie). John a bougé avec elle.
Nikki Craft était une des plus proches amies d’Andrea. Avant la mort d’Andrea, les deux amies se sont mises d’accord pour monter un site internet http://www.nostatusquo.com/ACLU/dworkin/ où tous les propos d’Andrea seraient conservés intacts. Andrea a confié cette mission (préserver ses propos) à Nikki. Ca donne une idée de leur proximité et de leur amitié.
Problème. John Stoltenberg semble être l’héritier des droits sur les ouvrages publiés par Andrea. Comme il était son époux, il en hérite. John Stoltenberg, malgré les demandes de Nikki, a toujours refusé et refuse encore de rendre public le testament d’Andrea. Il est donc impossible de vérifier ce qu’Andrea voulait, et à qui elle confiait quoi.
Or, John Stoltenberg a demandé (par mail) à Nikki Craft d’enlever la version originale de certains textes présents sur ce fameux site pour les remplacer par des versions qu’il a modifiées. En voila le compte rendu qu’en fait Nikki avec copie des mails envoyés par John (faut lire l’anglais, désolée) :
https://fr-fr.facebook.com/notes/nikki-craft/altering-andrea-how-john-stoltenberg-performs-editorial-surgery-on-dworkins-sexu/167555876961199/
Nikki lui rappelle qu’Andrea ne voulait pas qu’on modifie ses textes. John lui répond qu’il avait “oublié”. John détient les droits sur les textes et demande à ce que la dernière personne capable d’en contrôler l’autenticité les modifie elle-même. John voudrait faire disparaitre les textes d’Andrea pour les remplacer par des textes à sa sauce à lui, il ne s’y prendrait pas autrement.
Nikki Craft a aussi rendu public des conversations qu’elle et Andrea avait eues.
https://www.facebook.com/notes/nikki-craft/the-worst-kind-of-betrayal-what-john-stoltenberg-did-to-andrea-dworkin/162074477509339
C’est dans ce texte qu’elle explique que John a refusé de croire qu’Andrea avait été violée (je l’ai également lu ailleurs, mais impossible de retrouver où). C’est aussi là qu’elle explique qu’elle a conseillé à Andrea de rentrer chez elle (alors qu’Andrea n’en pouvait plus de sa vie avec John) et qu’elle regrette aujourd’hui de lui avoir dit ça.
Et si ce que dit Nikki Craft ne suffit pas, parce qu’elle n’est que “l’amie” et “comment peut-on savoir si elle dit vraiment la vérité?”, dans ce cas je conseille la lecture de cet article.
https://www.newstatesman.com/comment/2013/03/day-i-was-drugged-and-raped
C’est Andrea elle-même qui raconte le viol qu’elle a subit à Paris. Je me permets de citer un minuscule passage de cet article :
“John looked for any other explanation than rape. He abandoned me emotionally. Now a year has passed and sometimes he’s with me in his heart and sometimes not.”
En français : “John se mit en quête de toute explication valable autre que celle du viol. Il m’a abandonné émotionellement parlant. Aujourd’hui, un an plus tard, parfois il me soutient et parfois il ne me soutient pas”.
Depuis la mort d’Andrea, John a totalement laché le côté “radical” de la lutte féministe. Aujourd’hui, il essaye de se mettre bien avec les libéraux (qui ont des moyens et des objectifs totalement opposés à ceux que portait Andrea, et à ceux que John prétendait porter dans son refus d’être un homme). Il a lancé “the Conversations project”, où son objectif est de faire discuter un pro-féministe radical comme lui et des libéraux.les. Problème, il n’y a rien de radical là-dedans. John se sert uniquement de l’aura d’Andrea pour construire sa popularité à lui. Pour une critique de ce que fait et dit John Stoltenberg aujourd’hui, il y a ce texte : http://www.theturfwarzone.com/