[rouen] zad : réunion inter-comités “prendre place”
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46 rue Bammeville 76000 Rouen
INVITATION À RÉUNION INTER-COMITÉS
« PRENDRE PLACE »
Nous vous écrivons pour vous faire une proposition’actions collectives qui nous semble importante de réaliser dans les mois à venir afin de continuer et prolonger tout ce que les « no aéroport » ont déjà accomplit. Le 22 février 2014, nous nous sommes retrouvés au cœur de Nantes pour y rester à très nombreux jusqu’à la tombée de la nuit. Malgré l’absurde battage médiatique qui parie sur la division, il ne fait aucun doute que le mouvement tient et se renforce dans la durée. Sur la zone, on vit à son rythme propre, on crée de nouveaux espaces, des contre- espaces. Avec les réoccupations de terres, les occupations de maisons, le quotidien et la circulation, la Zone à Défendre ne vit pas sur la défensive. Si la ZAD rassemble autant d’énergies, c’est que depuis deux ans, elle a su se déployer sur la zone sans que la zone devienne son propre piège. Elle ne s’est pas essoufflée à l’intérieur de ses frontières. Combien de personnes se rendent sur place pour discuter, approvisionner ou soutenir une initiative ? Combien vont filer un coup de main pour construire des cabanes ou défendre des barricades ? Combien se sont agitées dans leur ville lors de l’attaque de la Châtaigne ?
Voici donc un des aspects les plus enthousiasmants : d’un côté la zone est forte de ces liens qui se composent sur le territoire, de l’autre elle se diffuse partout où il y a réappropriations d’espaces et de temps. C’est pourquoi nous n’y voyons pas seulement une lutte locale, nous y voyons un mouvement de contestation qui réunit de multiples énergies aux quatre coins de la France. Jusqu’à maintenant les comités ont compté pour la lutte comme force de nombre et de soutien, ils peuvent aujourd’hui la nourrir en devenant source d’initiatives et de propositions. Les récents remues ménages politiciens au sein du PS et des Verts éloignent toujours plus la perspective de voir naître cet aéroport. Chacune de leurs hésitations est une occasion pour nous de prendre l’avantage.
C’est pourquoi nous vous invitons à réfléchir à notre proposition :
occuper une place dans le centre d’une ou de plusieurs villes régionales, notamment Nantes. Cette idée, amener la ZAD en ville, est à développer ensemble dans toutes ses modalités. Pour ce pari, sûrement faut-il nous inspirer de l’occupation de la châtaigne où de nombreux collectifs avaient préparé de quoi monter, en peu de temps, plusieurs structures en kit. Ou encore du 22 février, où ‘occupation de la rue semblait aller de soi et où la manif regorgeait de chars et de constructions en tout genre. Nous sommes restés longtemps à discuter, à débattre et à disputer la rue aux autorités. Mais aussi ce sont les divers mouvements « Occupy » qui résonnent évidemment dans notre proposition. Ce sont de profondes contestations qui soufflent de places en parcs, qu’elles soient européennes, méditerranéennes ou américaines. L’idée de cette occupation naît de l’intuition que les temps qui courent sont ropices à l’audace : faire place à un campement inédit là où il nous semblerait opportun de le faire. En espérant que cette proposition stimulera vos idées pour trouver les chants qui nous porterons, diffuser l’information, faire vos frites, mettre en branle votre comité, réveiller votre école, votre village, votre boîte pour venir sur ces places :
Venez en discuter le SAMEDI 3 MAI, à ROUEN, à 14H au local occupé du comité ZAD (46 rue de Bammeville).
Il est possible d’arriver la veille et de loger sur place, ainsi que de rester pour le dimanche. Un repas sera préparé pour passer le samedi soir ensemble. Nous vous invitons à ajouter votre signature de comité si cette proposition vous semble pertinente. N’hésitez pas à nous écrire si vous avez des questions concernant cette invitation.
Pour nous contacter Écrire sur la mailing-list des comités, ou bien répondre directement à cette adresse :
prendreplace@riseup.net
Comité ZAD Maison de la Grève, Rennes (35).
Comité ZAD Bammeville, Rouen (76).
Comité ZAD Bordeaux (33).
Nous tenions à repréciser les enjeux de cette proposition, à savoir se réunir pour organiser l’occupation d’une place dans une ou plusieurs villes.
Qu’il s’agisse de l’ampleur de la manif du 22 février, des négociations entre le PS et les verts lors des municipales à Nantes, la nomination de Ségolène Royal au ministère de l’écologie et des transports, ou bien, tout récemment, du verdict européen à l’encontre de l’aéroport, il ne fait nul doute que la réalisation du projet peut s’éloigner.
Or, plusieurs choses qu’il nous faut avoir en tête :
La première, c’est qu’il n’est pas question pour l’instant d’abandon complet, mais plutôt de moratoire, de révisions, de nouvelles enquêtes publiques.
La deuxième est celle du sort de la zone. La lutte contre l’aéroport a ouvert la voie à des amitiés, à différents usages, à des dépassements politiques, etc. Bref, à tout ce que chacun voit et sent quand il pénètre la zone. La fin du projet, aussi incertaine soit-elle pour le moment, ne pourra pas signer la fin de ce qui s’invente, en ce moment même. Sinon quel sens donné à tout ce qui est entrain de se construire ? Dans le même mouvement, de part et d’autres en France, la ZAD s’est prolongée. Au point où il devient dérisoire de parler seulement de soutien. Déjà, lors de l’attaque par la police de la Châteigne, l’agitation s’était répandue en moins de 24 heures aux quatre coins du pays. C’était le fait des comités ZAD, quelques formes qu’ils aient adopté. Le 22 février, 50 000 personnes sont venues à Nantes et sont restées tard dans la journée. Un air d’occupation soufflait. Et si on restait ? A quoi ressemblerait une place que nous occuperions jour et nuit ?
Si on tient à cette occupation de places, c’est principalement pour deux raisons :
La première, c’est de plier définitivement le projet.
La deuxième, c’est que nous nous croyons que le 22 février, à 50 000, nous avons fait plus que défendre un territoire. A bien y penser, notre proposition se résume aussi simplement : se retrouver à un maximum de monde, pour prendre un espace et avoir le temps des rencontres, d’actions, de fête, de reprise en main de la vie commune. Au fond, l’envie générale qu’il se passe quelque chose, que ça ne peut pas durer comme ça, suit le même mouvement qui traverse bien des pays. A chaque fois, les formes sont différentes, mais chaque occupation se fait échos. Que ce soit à Tunis, à Oakland ou à Taksim, le mouvement est le même.
Le 3 mai, la réunion est importante car ce sera l’occasion de se compter, de sentir notre détermination, et de se dire ce que chacun ramène. En plus des nécessités logistiques (nourriture, couchage, etc.), l’idée est de ramener ce que chacun aime et tient à partager : discussions, projections, concerts, etc. Il serait donc judicieux que, dans chaque ville, ceux qui comptent venir à la réunion pense déjà au sein de leur comité à la manière dont il pourrait participer à cette occupation.
EN CE QUI NOUS CONCERNE
Nous nous engageons pour ramener quelques barnums, tables, bancs, un écran de projections. On voit aussi pour contacter des cantines.
Nous avons aussi créer une page facebook dont voici le lien : https://www.facebook.com/prendreplace?ref=hl
L’idée est de multiplier les sources d’informations (notamment en utilisant les réseaux sociaux) pour que nous puissions nous retrouver le 3 mai à très nombreux !
COMITÉ ZAD MAISON DE LA GREVE (35)