Sous prétexte de crise, on devrait se serrer la ceinture ?
Se résigner à galérer pour boucler ses fins de mois, et la fermer ?
Aller de combines en petits boulots et de petits boulots en sacrifices pour sauver l’économie et la nation ?
Et c’est pas les élections passées et à venir qui vont y changer quoi que ce soit, on voit en Grèce la misère qui envahit la société, et s’abat sur celles et ceux qui hier se contentaient des miettes que l’on leur a depuis retirées. Nul doute que nos politricards ne valent pas mieux que ceux des grecs et n’hésiteront pas à sacrifier nos salaires, notre temps et notre vie pour défendre les bénéfices des capitalistes.
À tours, les politiques de rénovations urbaines contribuent à faire des lieux où l’on vit des espaces où chacun se retrouve isolé. On rase pour reconstruire, en déplaçant les populations les moins aisées et en brisant les anciennes solidarités de quartier, pour imposer à la place les rapports marchands comme seuls rapports humains possibles. Dans une telle société où les solidarités sont remplacées par l’argent, ceux qui ne sont pas ou plus en mesure de subvenir à leurs besoins en payant se retrouvent isolés et peuvent bien crever. Quand à ceux qui font le choix de ne pas se laisser voler par le cirque marchand, on leur réserve la prison, et les coups des keufs.

À travers la médiation de l’argent, c’est ton temps qu’on vole sous prétexte de travail salarié, tu diras qu’il te faut bien travailler pour vivre et qu’on te paye pour ce que tu produis. Certes mais les rapaces qui te payent, se payent deux fois : ils se payent une fois en te faisant produire ces marchandises que tu vas acheter pour un coût ridicule et se payent une deuxième fois en te faisant acheter ce que tu as produit à un prix autrement plus élevé que ce que cela leur a coûté.
Tout doit avoir un coût, tout doit être payé rubis sur l’ongle.
Et ceux qui ne peuvent pas payer seront condamnés.
L’argent ne sert qu’a couvrir ces aigrefins pendant qu’ils te dérobent ta vie.
Au final à travers l’obligation de payer pour tout, c’est un pistolet social qu’on te fout sur la tempe avec comme balle la rue, la prison, l’isolement, les huissiers, … Si tu refuses de payer ils pressent la détente. La marchandisation de tout les rapports humains fige et naturalise, à travers la quantification de l’argent ; les rapports de domination et d’autorité qui les traversent et contribuent à maintenir l’ordre existant.
Faire preuve de solidarité et d’entraide. Réintroduire la gratuité dans nos rapports aux autres, c’est aussi briser ces rapports de dominations et lutter concrètement contre l’état et le capital qui nous broient.

Il n’est pas question d’attendre que les patrons se montrent généreux pendant qu’on se sacrifie au travail, que les politricards nous défendent en remettant nos révoltes à demain, en les glissant dans une urne sous la forme d’un bulletin de vote.
C’est pourquoi nous t’invitons à venir participer à la zone de gratuité qui se tiendra le samedi 28 avril à partir de 15 heures et toute l’après midi, place Paul Bert.
Une zone de gratuité, c’est un espace où tu peux déposer des trucs ( fringues, CD ,livres, vaisselle, bibelots, petits meubles, et tout ce que tu as envie de donner… ) dont tu n’as plus besoin, ce qui encombre ton grenier ou tes placards. Tu peux aussi y prendre ce qui te plaît, ce dont tu as besoin sans avoir à débourser d’argent. C’est un endroit où les choses sont considérées uniquement en fonction de l’usage que tu en as et non en fonction de ce qu’elles sont censées coûter. C’est l’occasion d’abolir de fait la domination que masquent les rapports marchands et de lutter contre l’asservissement qu’ils entraînent.

Programme de la journée :

– 15h – jusqu’au soir : zone de gratuité et aussi espace-temps biscornu pour se poser, faire la sieste, discuter, boire un coup et rencontrer des gens.
– 17h : débat sur la gratuité  « La gratuité peut se manifester dans tout un tas de pratiques, certaines comme le don ou l’échange sont encore légales ; d’autres comme le vol à l’étalage ou le perruquage sont criminalisées ; enfin certaines comme la récup’ ou les mutuelles de fraudeurs profitent des failles du système, et jouent dans le vide entre ce qui est puni par la loi et ce qui ne l’est pas. Dans tout les cas ces pratiques en soustrayant des objets ou du temps au système marchand, sont une forme de sabotage contre le capitalisme. De plus, c’est une libération de la nécessité de gagner l’argent pour subvenir aux besoins remplis par ces actes. Le débat aura pour but de réfléchir autour des solidarités qui pourraient se créer autour de ces pratiques, de partager des trucs. Et surtout de comment les diffuser largement et les mettre en oeuvre dans notre quotidien et rendre l’argent obsolète. »
– 19h apéro : amène de la boisson et du manger à partager, tes instruments de musiques, ta joie et viens rencontrer du monde, retrouver tes potes ou ta grand mère pour discuter et faire la fête dans un cadre non marchand.

La marchandise est une peste pour la société et l’individu, la gratuité son antidote.

Association barrio sensible et quelques ennemis de l’autorité