Depuis plusieurs mois, l’extrême droite – quelle que soit l’idéologie dont elle se réclame – multiplie les poussées dans l’espace médiatique (ou non) et intensifie le nombre de ses apparitions sans complexe.

Ainsi, on a pu constater à Lyon de nombreuses agressions physiques racistes et/ou de militants identifiés par – entre autres – les néo-nazis du Bunker Korps ; à Lille, les identitaires ont tranquillement manifesté au rythme de nombreux chants anti-islam, avec le bras droit tendu pour certains… ; à Tours les Frontistes et les catholiques intégristes réunis au sein de Vox Populi multiplient leurs actions en toute impunité (contre la Gay Pride derrière la bannière barrée du slogan « pas de défilé pour les enfilés ») ; enfin, c’est récemment à Paris que l’extrême droite s’est manifestée avec le plus de retentissement : contre la pièce « sur le concept du visage du Christ », différentes organisations telles le Renouveau Français ou l’institut Civitas ont invoqué le blasphème afin d’empêcher la tenue du spectacle (allant jusqu’à jeter de l’huile de vidange et de la peinture sur les spectateurs), confirmant leur conception particulière de la liberté de création exprimée lors de la destruction de Piss Christ.

Poitiers et ses environs ne sont pas épargnés par cette recrudescence du traditionalisme catholique. Traditionnellement caractérisée par une implantation religieuse forte, Notre-Dame voit chaque année la célébration de messes dédiées à la mémoire de Louis XVI (occasionnant des appels au retour à la monarchie et au droit divin). Plus récemment, on ne peut que déplorer l’arrivée à Poitiers de l’abbé Laguérie et de ses messes en latin, connu pour sa participation aux institutions les plus intégristes de l’Eglise française (Saint-Nicolas du Chardonnet, institut du Bon Pasteur) et ses positions ultraconservatrices. A signaler également, à Romagne (25km de Poitiers) les tentatives à répétition de l’association Michel Magon d’ouvrir une école non conventionnée, véritable usine à former de bons petits catholiques traditionalistes. Heureusement, l’école s’est jusqu’ici heurtée à de nombreuses réglementations, obligeant l’école religieuse à fermer ses portes et ses élèves à intégrer des écoles conventionnées qui, même si elle sont ce qu’elles sont, valent toujours mieux que l’entreprise visant à bourrer le crâne de leur propre progéniture menée par l’association Michel Magon. Ainsi, l’extrême droite se montre de plus en plus présente au quotidien et de façon de plus en plus décomplexée. Il nous semble inconcevable de laisser se développer le discours nauséabond, rétrograde et fascisant développé par cette mouvance.

A Poitiers, c’est le 19 novembre que comme chaque année à la même époque et dans de nombreuses villes, les catholiques intégristes se réunissent à l’appel de SOS Tout-Petit (organisation catholique intégriste connue pour ses commandos violents anti-IVG) afin de protester contre l’avortement et prier pour ses « victimes ». Derrière cette manifestation intolérable (alors que de nombreux centres d’avortement sont menacés), c’est l’ensemble de son discours que l’extrême droite locale teintée d’intégrisme religieux cherche à faire passer, ce que nous ne pouvons accepter.

Parce que l’avortement doit rester libre et gratuit pour toutes, et parce que Poitiers (comme n’importe quelle ville) ne doit pas devenir le terrain d’expression des extrémistes religieux et de droite de tout poil :

rassemblement le samedi 19 novembre à 14h30 sur le parvis de l’Eglise Notre-Dame.