Le 11 novembre, 150 policiers de la brigade anti-terroriste envahissent un village de Corrèze et des appartements à Rouen et à Paris pour y arrêter 9 personnes soupçonnées d’avoir commis des dégradations sur des lignes de chemins de fers SNCF. Après une garde-à-vue de 96h, cinq d’entre elles sont placées en détention provisoire. Les quatre autres sont sous contrôle judiciaire pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste».
Voilà pour les faits.
Mais nous ne sommes pas dupes que, derrière le flou entretenu autour du terme terroriste et l’absence évidente de preuves permettant de les incriminer, se cache une attaque envers tous ceux qui luttent. Ce dont il s’agit ici, c’est d’une opération politique pour fabriquer non des coupables, mais des ennemis. En effet, ce qui en jeu pour l’Etat ce n’est pas de trouver qui a fait les sabotages, mais tenter d’unir tous les (supposés) loyaux citoyens à leurs gouvernants. Et en ces temps de crises économiques et politiques, le consensus se forge grâce à l’artillerie lourde. C’est donc grâce aux polices, aux armes médiatiques, et aux lois d’exceptions que l’on fait des personnes assumant leurs oppositions au capitalisme, des terroristes. Par là même on rappelle haut et fort à ceux qui pourraient penser le contraire que le capitalisme est un horizon indiscutable. De la même manière que les cheminots sont traités de preneurs d’otages lorsqu’ils font grève, les étudiants de khmers rouges quand ils se mettent en mouvement, ceux qui ont un dossier politique un peu chargés à la DCRI peuvent être suspectés de terrorisme. Peu à peu l’Etat rend toutes les formes de luttes effectives illégales.
Soutenir les personnes mises en examen et incarcérées pour cette histoire, c’est donc affirmer que nous ne resterons pas paralysés par la peur mais qu’au contraire nous continuerons de plus belle nos combats.
Retrouvons-nous samedi 29 novembre, à 15h place Hoche, à Rennes, pour discuter de nos moyens d’actions pour faire face à cette attaque et pour déambuler dans la ville.

LIBERATION DES INCARCERES ET ARRET DES POURSUITES