Sans-papiers: occupation de l’église saint-sauveur à rennes
Catégorie : Local
Thèmes : Immigration/sans-papierEs/frontieres
Lieux : Rennes
Cette occupation d’une cinquantaine de personnes a été organisée suite aux problèmes de logement qui s’amplifient en Ille-et-Vilaine, en particulier pour les personnes étrangères sans titre de séjour. L’occupation durera aussi longtemps que :
* des gens sont laissé-e-s à la rue, quelle que soit leur situation juridique ou leur nationalité ;
* l’Etat – au nom de la collectivité – refuse de rouvrir les places qui permettraient un hébergement systématique des gens avant leur accès au logement ;
* le logement n’est pas devenu un droit fondamental accessible ici et maintenant, pour toutes et tous, étranger-e-s ou français-es !
L’occupation de l’église vise aussi à loger concrètement les personnes qui en ont besoin, autrement dit qui sont laissées à la rue par la collectivité.
Nous appelons toutes les personnes à la rue à nous rejoindre et à s’unir pour gagner le combat pour le logement de chacun-e, étranger-e ou non.
De même, nous appelons solennellement la population rennaise, les élu-e-s, les organisations politiques, les organisations syndicales, les organisations associatives à nous rejoindre à l’église Saint-Sauveur et à nous soutenir concrètement (argent, nourriture, matériel, participation aux équipes de nuit et de jour, etc.). Notre collectif ne rassemble qu’une cinquantaine de personnes et nous savons que nous ne tiendrons pas longtemps sans soutien.
Nous appelons aussi à manifester un soutien à l’occupation par une MANIFESTATION qui partira de la PLACE DE LA MAIRIE de Rennes le MARDI 15 AVRIL à 18 HEURES.
Nous appelons enfin les autres villes de France à lancer des occupations similaires afin que le mouvement reflète la réalité du logement dans ce pays.
Collectif de soutien aux personnes sans-papiers
Contacts = 06-74-44-35-68 ou 06-22-28-29-36
L’occupation a pris fin suite à l’AG de samedi, car les réseaux cathos ont proposé une solution de logement pérenne aux familles, qu’elles ont accepté.
Mais le problème n’est pas réglé pour autant. C’est pourquoi l’appel à la manif de mardi, 18h, place de la mairie, est maintenu. Le soutien que nous avons reçu pendant l’occupation montre que beaucoup de personnes sont prêtes à se battre pour le droit au logement pour tou-te-s. Nous n’abandonnerons pas :
Pour le droit au logement pour toutes et tous, français-es ou étranger-e-s, sans-papiers ou non,
et donc pour la réouverture de toutes les places d’hébergement fermées :
MANIFESTATION
MARDI 15 AVRIL A 18 HEURES
PLACE DE LA MAIRIE A RENNES
Cette manifestation sera sans doute suivie d’une assemblée générale de rue où nous discuterons d’une éventuelle reprise du mouvement d’occupation pour obtenir la satisfaction de nos revendications bien loin d’avoir été satisfaites par l’occupation de l’église.
« UN SIMULACRE DE DEMOCRATIE »
Compte-rendu de l’occupation de la basilique saint sauveur avec le collectif de soutien aux sans-papiers de Rennes, du vendredi 11 avril au samedi 12 avril 2008.
Nous sommes conviés le vendredi après-midi, par un SMS balancé sur les listes de diffusion du collectif de soutien aux sans-papiers, à rejoindre l’occupation de la basilique. Là-bas nous apprenons que cette fois-ci l’occupation est destinée à durer ; « on restera là jusqu’à ce que tous les sans-papiers soient logés dignement et de façon pérenne… ». De telles revendications ne pouvaient que nous séduire, enfin une action qui est susceptible d’avoir une réelle portée politique, cependant nous restons dubitatifs devant le choix du bâtiment… Pourquoi une Eglise ? quel message veulent-ils faire passer ? n’est-ce pas une symbolique un peu usée ?
Mais là au moins on nous fait comprendre que l’action a une visée générale, il ne s’agit pas seulement de faire loger une famille particulière comme c’était le cas lors des trois dernières occupations. Hôtel-Dieu, les Champs-Libres, le TNB, à chaque fois on s’est barré lorsque les autorités ont condescendu à fournir un logement —toujours précaire — à la famille de sans-pap à la rue. Non, y’en a marre on va pas continuer à faire une occupation tous les deux jours, ce coup-ci on reste !
Dans l’Eglise il y a avec nous 5 personnes qui avaient été foutues à la rue parce que soi-disant y’avait plus de place dans le foyer, ils étaient épuisés, ils avaient passé la nuit précédente dehors. Les curetons nous proposent de les loger dans la salle paroissiale à condition que nous déguerpissions… Il n’en est pas question, d’autant plus qu’il n’y a là ni lit, ni cuisine, ni rien. Nous nous installons donc pour la nuit, à minuit on ferme les portes, jusque-là pas mal de gens mis au courant s’attroupent devant l’église, on joue de la musique, on se rend un peu visibles.
Mais le lendemain, coup de théâtre ; les curetons proposent de les loger dans une maison… en fait, arrivés là-bas, déception ! ils se foutent de nous ? c’est la même sale paroissiale ! toujours cette même sale vide ! Mais la famille fatiguée accepte, c’est vrai qu’ils y seront un peu mieux que dans le fond de l’église.
AG à 17 heures. Ordre du jours : continuation du mouvement. La famille est logée, mais on sait pas pour combien de temps. Problème : c’est l’Eglise qui les loge, on n’était pas censés faire pression sur les autorités ? Mais bon comme solution provisoire ça peut aller…non ? Et nous alors on fait quoi ? Ca serait évident de rester, on avait des revendications claires, et puis… on est pas là pour réclamer la charité chrétienne ! Et on va pas accepter aujourd’hui ce qu’on a refusé consciemment hier ! Mais d’un coup ces évidences paraissent perdent leur caractère d’évidence… Certaines personnes du collectif semblent même avoir oublié ce qu’il y avait d’écrit sur le tract qu’ils ont diffusé le matin-même. Il faut partir parce qu’on nous aurait fait comprendre que c ’était soit la sale paroissiale, soit l’église ; ça s’appelle pas du chantage ça ? D’aucuns disent que les curetons ont été bien gentils, qu’il faudrait pas abuser, qu’on peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre… ne parlons alors même pas de la crémière, elle n’est pas de notre condition.
Alors nous on comprend plus rien, on a même l’impression de s’être fait berner, on nous aurait dit que c’était une action humanitaire on est pas trop sûr qu’on y aurait participé. On aurait aussi bien pu les loger chez nous en attendant, ça c’était pas le problème. En plus ils auraient été mieux logés.
Revenons à l’AG. Cette AG soi-disant « ouverte à toutes et tous ». On se rend vite compte que c’est plus une réunion du collectif qu’une AG. Premièrement la question des modalités de fonctionnement de l’AG ne se pose même pas. T’acceptes les modalités du collectif — à savoir : pas de vote, tout fonctionne au consensus — ou tu te tailles mon pote ! J’aurais même dû les remercier de m’avoir laisser parler, moi qu’ils ne connaissaient pas. On me demande même ce que je fous ici, moi qui n’ai jamais été présent aux AG que le collectif tient tous les mardis soirs. Faut croire qu’ils confondent AG et réunions d’Orga.
Ou alors tout cela repose sur un autre malentendu, on n’avait pas compris que les seuls vrais militants qui luttent pour les sans-papiers sur Rennes, ce sont les gens du collectif… Que les autres ne font rien ou le font mal, et qu’ils se trompent de toute façon, sinon ils seraient tous les mardis aux AG du collectif, ce haut lieu de la lutte ! Là où l’on décide « collectivement » des suite du Mouvement.
Ils osent même dire que lorsque le collectif impulse une action, cette action lui appartient de droit, qu’il doit « contrôler tout ce qui s’y passe » ! Et nous qui ne faisons pas partie du collectif on représente quoi ? On n’a aucun droit sur le mouvement auquel on participe ? On n’y est pas des acteurs finalement, mais simplement des figurants qui se doivent d’être bien dociles et obéissants… Belle conception du mouvement politique ! Eux qui nous taxent de « TOTOS qui ne cherchent que l’affrontement avec les flics », et pour qui « la fin justifie les moyens », sont prêts à renier les principes de la démocratie directe dans les mouvements… Alors qui est-ce qui justifie les moyens par la fin…je vous le demande ? Vive la hiérarchie, A bas l’anarchie et ses fouteurs de merde , n’est-ce pas ?
En fait j’ai rapidement été stigmatisé comme un fouteur de merde étant donné que j’osais faire tout fort les objections que beaucoup partageaient — dire que lâcher cette occupation maintenant c’était en renier les revendications, c’était en oublier la visée générale, c’était se décrédibiliser complètement en faisant croire aux gens que nous avions obtenu gain de cause, c’était simplement marcher dans le chantage de l’Eglise et oublier notre réelle cible : l’Etat.
Mais bon l’arbitraire se passe de rationalité, ils avaient déjà décidé que c’était fini, on n’avait plus notre mot a dire, fallait accepter le consensus ! Mais le consensus, c’est quoi ? Il paraît que c’est mieux que le vote, qui n’est que la dictature de la majorité. Mais de ce qu’on a vu, le consensus semble être la dictature des grandes gueules, celles qui proclament que le consensus est trouvé ! Le consensus c’est nier la réalité des oppositions au profit de la pensée unique… en tout cas nous on n’a pas vu le nez d’un consensus, ça avait plutôt l’aspect d’un décret… Et oui le comité central avait décidé, après il organise une AG pour légitimer la décision de l’avant-garde éclairée derrière un pseudo-consensus. Y’en a qui réfléchissent, et d’autres qui doivent accepter les décisions prises par ceux qui savent.
Mais pourquoi partir ? Pourquoi le collectif avait-il décidé de lâcher cette occupation ? Cela reste obscur… Etaient-ils seulement fatigués de leur nuit dans l’église ? ou alors avaient-ils peur, le mouvement s’étendant, de ne pas pouvoir tout contrôler ? de se faire déborder par des « éléments » non désirables ? avaient-ils peur d’entacher leur image de militants raisonnables et respectables aux yeux des « élus » ??? Dans ce cas tout cela repose sur une contradiction plus profonde, celle entre deux luttes différentes, réformiste et révolutionnaire. Mais est-ce une raison pour ne pas lutter ensemble lorsqu’il s’agit des sans-pap, puisque dans ce cas-là nous militons tous pour la même chose ? — enfin presque.
Cela explique néanmoins que nous ayons connu ce genre de conflits, ils sont les symptômes de cet antagonisme plus profond ; ce qui entraîne forcément des rapports de force dans une lutte. Mais ces rapports de force sont irréductibles, les camoufler ou nier — par le mythe du consensus par exemple — dénote toujours une volonté totalitaire, celle de « vouloir tout contrôler ». Un mouvement n’appartient à personne, sauf pour ceux qui oublient les principes de la pluralité démocratique — seul rempart contre la tendance totalitaire du pouvoir à toujours se renforcer.
C’est en cela que l’irasciblilité et la véhémence peu compréhensibles de certains, sont les symptômes de quelquechose d’assez dangereux dans de telles luttes qui se réclament « de gauche » : de la peur non rationnelle de perdre le pouvoir. On ne doit pas confondre la polémique et le ressentiment ; la polémique est fondée sur des différences d’avis et de méthodes, le ressentiment sur une aigreur purement affective, sur l’orgueil, sur la peur — il n’a pas sa place dans les luttes politiques que nous menons. Ce qui est psychologiquement explicable, n’est pas forcément politiquement tolérable.
Bilan de cette action : la famille de sans-papiers est logée par l’Eglise, mais on sait pas réellement pour combien de temps et de façon extrêmement précaire. Des tracts qui annonçaient clairement la visée générale de cette occupation — le fait qu’elle était censée durer jusqu’à ce que tous soient dignement logés — ont été distribués. De quoi passer aux yeux de tous pour des rigolos qui hurlent dans les brancards, « des grands diseurs petits faiseurs » ! Ce qui est sûr finalement c’est que le collectif de soutien aux sans-papiers de Rennes s’est joliment décrédibilisé ! Merci à vous pour cette partie de franche rigolade ; vous excellez dans le grotesque, Camarades!
Pierre.
Le commentaire ci-dessus est un ramassis de fausses informations, de falsifications et de frustration où la malhonnêteté intellectuelle côtoie un cynisme et un mépris qui ne peuvent que faire gerber. Mais « rendre la honte encore plus honteuse en la livrant à la publicité », ce qui sera fait de manière argumentée.
Une réponse au texte de Pierre (« un simulacre de démocratie »)
Je précise quelques points à mon sujet. Je n’assiste plus aux AG du collectif (pour des raisons de distance géographique) même si j’y ai participé durant une période assez longue. Je n’ai aucunement participé à la préparation de cette occupation et en particulier à la rédaction du tract sur lequel j’ai d’ailleurs fait part de « contradictions » qui peuvent correspondre à celles exprimées par Pierre et dont l’erreur du collectif a été de n’avoir pas anticipé le fait que l’église pouvait apporter une « solution » de logement, même provisoire. J’ai néanmoins été présent durant toute la durée de l’action (à la différence de certains).
Je passe sur le « De telles revendications ne pouvaient que nous séduire, enfin une action qui est susceptible d’avoir une réelle portée politique, cependant nous restons dubitatifs devant le choix du bâtiment… » pour seulement ne dire s’il a de meilleures idées à haute portée « politique », celles-ci peuvent être utiles…
Pierre : « Mais le lendemain, coup de théâtre ; les curetons proposent de les loger dans une maison… en fait, arrivés là-bas, déception ! ils se foutent de nous ? c’est la même sale paroissiale ! toujours cette même sale vide ! Mais la famille fatiguée accepte, c’est vrai qu’ils y seront un peu mieux que dans le fond de l’église. »
Non cela ne s’est pas passé comme cela. Effectivement, les curetons se sont foutus de nous et en premier lieu des sans-papiers, en proposant pour la deuxième fois cette même salle vide mais les sans-papiers l’ont refusée, retour donc dans l’église, ce n’est que plus tard qu’une autre proposition leur a été faite, mettre des lits dans cette pièce, les loger ici le soir même, les héberger à l’auberge de jeunesse jusqu’au mercredi suivant, faire des gestions auprès de la préfecture et les « reprendre » dans cette pièce s’ils se retrouvent à la rue. Proposition acceptée PAR les premiers concernés (pour des raisons facilement compréhensibles d’ailleurs pointées par Pierre).
Alors quand Pierre accuse le « collectif » de « casser le mouvement » on peut dire que c’est l’église et in fine les propres sans-papiers qui l’ont fait !
Pierre : « Et on va pas accepter aujourd’hui ce qu’on a refusé consciemment hier ! », comme dit plus haut la proposition n’était pas la même. Si elle avait été la même et qu‘elle continuait à être refusée par les sans-papiers, l’occupation n’aurait surement pas été levée.
« Alors nous on comprend plus rien, on a même l’impression de s’être fait berner, on nous aurait dit que c’était une action humanitaire on est pas trop sûr qu’on y aurait participé. »
C’est qui ce ON ? Humanitaire ? Ca y est le gros mot est lâché. Voire mon commentaire plus haut sur « une réelle portée politique »
Je repose quand même la question pour ne pas qu’elle soit oubliée : C’EST QUI CE « ON » ?
Pierre : « Revenons à l’AG. Cette AG soi-disant « ouverte à toutes et tous ». On se rend vite compte que c’est plus une réunion du collectif qu’une AG ». Oui OUVERTE à toutes et tous, d’ailleurs tu l’as bien vu puisque tu y étais (sans avoir participé à l’occupation qui n’est même pas une condition sine qua non). Là, il y a un point fondamentale : Collectif = AG, le collectif n’existe que par l’AG du mardi et par celles sur les lieux d’action. Il faudrait y revenir plus longuement et plus en détail.
Pierre : « T’acceptes les modalités du collectif — à savoir : pas de vote, tout fonctionne au consensus — ou tu te tailles mon pote ! ». Non. D’ailleurs c’est toi qui voyant qu’un vote (cette haute pratique démocratique) n’aurait pas lieu t’es levé en simulant un départ.
Pierre : « J’aurais même dû les remercier de m’avoir laisser parler, moi qu’ils ne connaissaient pas ». Tu vois, ils sont sympas quand même ! Et d’ailleurs tu as pris la parole COMBIEN de FOIS ? Si tu ne t’en rappelles pas, je vais te le dire, à peu près après chaque intervenant autre que toi.
Pierre : « AG du collectif, ce haut lieu de la lutte ! Là où l’on décide « collectivement » des suite du Mouvement ». L’AG du collectif c’est les mardis, lors d’une action, les suites se décident effectivement collectivement sur le lieu de l’action par une AG des présents.
Pierre : « Ils osent même dire que lorsque le collectif impulse une action, cette action lui appartient de droit, qu’il doit « contrôler tout ce qui s’y passe » Voir plus haut, l’action « n’appartient » qu’aux personnes présentes à l’AG.
Pierre : « (ils) sont prêts à renier les principes de la démocratie directe dans les mouvements… » Ah bon ? En proposant le consensus ? C’est quoi ta conception de la démocratie directe, on arrive en groupe, on bétonne l’AG en monopolisant la parole et on vote ? Belle conception camarade.
Pierre : « En fait j’ai rapidement été stigmatisé comme un fouteur de merde étant donné que j’osais faire tout fort les objections que beaucoup partageaient ». Tout fort et tout le temps. C’est qui le beaucoup ? Le même ON que plus haut ?
Pour ce qui est du paragraphe où Pierre parle du « pourquoi partir » et en accusant le collectif d’être « réformiste » alors que lui et son « on » sont révolutionnaire, j’aimerai bien qu’il explique sa conception de la révolution et surtout son déroulé. Profiter d’une mobilisation, en l’occurrence de sans-papiers et de soutiens, pour la rendre « révolutionnaire » (ou insurrectionnelle ou je ne sais quoi) ?
Ca me rappelle les années 90 et les luttes de sans-papiers avec les militants ou les organisations (quelque soit les étiquettes) essayant de les « récupérer ». Je n’ai pas été présent lors des dernières mobilisations étudiantes mais j’ai entendu dire qu’il s’est passer des choses similaires. C’est votre droit de le faire mais au moins soyez clairs et dites-le (sauf que en le disant vous vous grillez aux yeux de la masse des moutons, et vous le savez). Il y a les stalinos-toto (là ca va ruer dans les brancards !! cela dit je ne met pas tous les totos dans le même sac, en connaissant certains uns, dont moi même !) et les autre, appelés par eux les réformistes, il y a les pseudo-radicaux et celles et ceux qui essayent d’avancer ensemble au delà d’un cercle d’initié(e)s, ce n’est malheureusement pas nouveau (encore que la deuxième chose oui).
Pierre : « puisque dans ce cas-là nous militons tous pour la même chose ? — enfin presque ». Il révèle quoi cet « enfin presque » ?
Pour ce qui est de ta petite leçon de philo sur la polémique et le ressentiment, c’est du charabia. D’ailleurs ca serait bien que tu nous pondes un texte développant le « Ce qui est psychologiquement explicable, n’est pas forcément politiquement tolérable » (j’aime assez le « pas forcément »).
Pierre : « De quoi passer aux yeux de tous pour des rigolos qui hurlent dans les brancards, « des grands diseurs petits faiseurs » ! Aux yeux de qui ? De ceux qui ne foutent jamais rien, de ceux qui attendent le grand soir ? De ceux qui attendent que des personnes se fassent chier à monter des actions et pouvoir venir comme toi donner des leçons ? RIEN A FOUTRE.
Pierre : « Ce qui est sûr finalement c’est que le collectif de soutien aux sans-papiers de Rennes s’est joliment décrédibilisé ! Merci à vous pour cette partie de franche rigolade ; vous excellez dans le grotesque, Camarades ! »
Pour se décrédibiliser, encore faut-il être crédible à un moment camarade, ce qui est loin d’être ton cas. Va rigoler dans ton coin et exceller dans ta connerie avec tes textes « révolutionnaires ».
Salutations libertaires.
Opinions purement personnelles. Fab
Pour d’autres avis plus (beaucoup) ou moins (peu) critiques sur le message de P,
taper sans-papiers rennes dans un moteur de recherche et entrer dans le site du
collectif de soutien aux personnes sans-papiers. Là, aller dans les messages déjà
publiés sur cette liste. Y en a déjà une bonne dizaine.
Beaucoup de choses pourraient être répondues à P, en particulier sur son aptitude
délicieuse à avoir tout compris en deux AG du fonctionnement du collectif. Fab a
déjà répondu beaucoup de choses et, même si c’est un « sale toto » (joke),
j’acquiesce.
Je rajouterai juste six choses :
1) La pratique du consensus à 30-60 (c’est le nombre de personnes en moyenne à
chaque AG du collectif) est un choix politique fait depuis 6 ans au collectif : ça
en a gonflé plus d’un et ça en gonflera sans doute encore beaucoup, en particulier
les militant-e-s aguerri-e-s (mais P n’en est pas un d’après ce qu’il nous a
expliqué et d’après ce que j’ai compris de son explication) qui ont l’habitude
d’être efficaces grâce à super-vote-à-la-majorité (un peu comme dans les «
super-démocraties » de droite ou de gauche). Oui, le collectif fonctionne au
consensus et, sauf si un jour ce mode de fonctionnement est modifié, le collectif
fonctionnera toujours comme ça quand il lance une AG ouverte à toutes et à tous.
Quand le collectif lance une AG, c’est une AG du collectif mais le principe du
consensus implique que toute personne qui participe à l’AG participe aussi au
collectif et a donc théoriquement (les rapports de pouvoir existent cependant au
collectif, difficile de le nier) autant le droit d’ouvrir sa gueule, de proposer, de
faire évoluer une proposition, de mettre son veto à une décision si elle porte
atteinte à ses principes fondamentaux, etc. Je reconnais cependant que nous n’avons
pas assez rappelé ce fait d’évidence lors de l’AG relatée et, comme P n’a aucune
expérience militante…, il ne l’a pas compris.
2) Le consensus suppose une certaine disposition d’esprit que n’avait pas P dans ses
innombrables interventions durant l’AG qu’il relate : en fait, il faut se dire que
la décision sortira du groupe auquel je participe en l’instant T, ce qui suppose de
ne pas bloquer (spécialité de P) sur la proposition première que j’ai. En fait, au
collectif, chacun-e balance ses propositions et chacun-e est disposé-e à la faire
évoluer de manière à permettre à tou-te-s (au maximum de personnes sinon) de
participer à l’action. Par exemple, au collectif, y a des gens qui voudraient aller
plus loin que de simples blocages ou occupations mais elles et ils ont cette envie
commune fondamentale de faire en sorte que la décision prise ne provoque pas l’arrêt
de la participation d’une personne alors elles et ils acceptent que leur idée bouge
pendant l’AG. Des fois, une décision prend 3 heures mais on s’en fout (du moins
moi). Pour être clair, ce mode de fonctionnement évite tout risque de noyautage
rapide par un groupe quel qu’il soit qui voudrait à tout prix faire passer une
action, par exemple en la faisant voter en 3 minutes. Ce groupe pourrait représenter
soudainement 80% de l’AG mais 1 seule personne du collectif pourrait poser son veto,
de manière à faire rester les 20% pas d’accord. En fait, ce collectif préfère perdre
du temps à garder une ancienne personne pas d’accord plutôt que laisser gagner
connement (à la sarkozy) une majorité soudaine qui débarque quand elle sent le bon
vent… On ne peut cependant reprocher à P une quelconque tentative de noyautage
puisqu’il était tout seul et puisqu’il n’avait aucune expérience militante… Il
voulait juste polémiquer…
3) P laisse croire (c’est habile) que le collectif a constitué un bloc durant cette
AG qui rassemblait une soixantaine de personnes. Il n’évoque pas les grosses
engueulades « entre nous » (c’est-à-dire en dehors des engueulades avec P). Je suis
d’accord qu’il faut individualiser « les totos » et arrêter de leur dire « vous »
mais, cher P, faut penser à dire que ce collectif est traversé de contradictions, va
voir sur notre liste interne publique citée supra, on t’a pas attendu chéri !
4) P laisse croire (c’est habile) que le collectif a cassé la mobilisation (il nous
l’a répété au moins 3 fois à l’occasion de cette AG, en plus de notre côté « cas par
cas », des expressions typiques des gens sans expérience militante…) en décidant
d’interrompre sa mobilisation suite à la proposition de l’église et à l’acceptation
des sans-papiers. P a sans doute oublié d’écrire que la décision a été de suspendre
l’occupation longue, le temps de trouver un autre lieu et surtout de trouver
d’autres personnes à la rue avec qui nous occuperons. Ouais, je sais, c’est chiant,
mais le collectif ne déconnecte jamais ses actions des « vrai-e-s gens ». P a aussi
oublié de dire que nous avions décidé à cette même AG d’aller occuper la préfecture
ou la DDASS, ce qui a été fait avant-hier. La décision a aussi été prise de lancer
l’occupation d’un bâtiment dès que des gens à la rue nous solliciteraient à nouveau.
Mais P avait joué toute sa récente… carrière militante dans l’occupation de l’église
st-sauveur alors rien d’autre ne pouvait exister. Je suis d’ailleurs très triste
d’avoir ainsi interrompu la carrière révolutionnaire prometteuse de P, juste parce
que je fais partie d’un sale collectif de réformistes.
5) Pourquoi les gens comme P n’organisent jamais (ou du moins ne me le font jamais
savoir) des super-actions-comme-il-faut avec des belles AG comme il faut, des tracts
super-radicaux et des actions super-radicales qui correspondent aux tracts
super-radicaux. Au collectif, on se plante (souvent) mais au moins on essaye…et on
essaye avec toi P… (ce qui nous ralentit aussi beaucoup dans la révolution étant
donné que tu truques légèrement les comptes-rendus et qu’il faut perdre du temps à
rétablir deux ou trois vérités).
6) Des fois, la distinction révolutionnaires / réformistes que fait P me fait penser
à la distinction ceux-qui-en-ont-des-grosses / celles-qui-en-ont-des-petites. Mais
je m’égare, un bon révolutionnaire n’est ni sexiste ni homophobe…
Allez, à bientôt peut-être pour une nouvelle leçon de militantisme en « deux AG je
comprends tout MOI » car, le pire dans tout ça, c’est que j’espère que tu refoutras
les pieds dans une AG du collectif pour prendre le temps de regarder et de
comprendre avant de cracher ton venin qui plaît déjà à des gens encore pires que toi
qui n’ont même jamais foutu les pieds au collectif. On critique souvent les « grands
médias » pour leur simplisme. Les « petits médias » alternatifs n’ont rien à leur
envier parfois.
_______________________________________________
Sanspap-rennes@rezo.net – http://listes.rezo.net/mailman/listinfo/sanspap-rennes
vous ne répondez pas sur un point
n’y a t-il pas eu un gros ramassage quand même sur le fond
des tracts sont distribuée en masse le samedi matin appelant chacun à rejoindre le collectif, l’occupation l’ag etc. à aider matériellement ou non la poursuite de cette occupation
comment quelqu’un peut-il comprendre quelque chose à quoi que ce soit quand, mu par une bonne volonté il bouge son cul à 20h00 à l’église et la trouve vide?
sans explication jusqu’à mardi
bref il me semble que vous avez un peu chié dans vos chaussures quand même.