Disclose révèle que depuis des années, en se sachant dans l’illégalité la plus totale, la police nationale a recouru au logiciel de l’entreprise israélienne Briefcam, qui permet d’automatiser l’analyse des images de vidéosurveillance.

Cela fait désormais près de cinq ans qu’à travers la campagne Technopolice, La Quadrature, en lien avec des collectifs partout dans le pays, documente l’usage illégal de la vidéosurveillance algorithmique par les forces de police municipale.

De fortes présomptions existaient quant à son utilisation par la police nationale. La confirmation faite aujourd’hui n’en est pas moins choquante. Non seulement compte tenu de l’échelle du déploiement, avec des licences Briefcam couvrant plusieurs départements.

Mais aussi en raison des dissimulations dont ce marché public hautement sensible a fait l’objet de la part de hauts fonctionnaires et de responsables politiques.

Il faut se souvenir de Gérald Darmanin qui, l’an dernier en préparation des débats sur l’article 10 de la loi JO 2024, reconnaissait qu’il n’existait aucune base légale pour l’utilisation policière de ces technologies d’analyse automatisée.

L’intelligence artificielle transforme radicalement l’économie politique de la vidéosurveillance, raison pour laquelle nous refusons la VSA. Même dans le cadre d’enquêtes judiciaires, l’État se devrait au minimum de prévoir une base juridique claire pour l’encadrer.

Tout aussi choquant est le sentiment d’impunité généralisé que révèle cette affaire. Les cadres de la Direction Générale de la Police Nationale, de même que les ministres successifs, ont sciemment organisé le secret par peur de la controverse, se sachant hors du droit.

[source]