Hier déjà

“La première fois comme une tragédie, la seconde comme une farce” écrivait un certain Karl Marx, à propos de l’Histoire. Nous y préférons la formule “nos archives commentent aussi le présent” où mieux encore “le présent plonge ses racines dans l’histoire”.

C’est là l’objet de cette publication hebdomadaire où nous présentons des articles qui, dans nos archives, sont en résonance avec l’actualité.

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Les tremblements de terre qui viennent de se produire dans l’espace géographique large du Kurdistan syrien et turc ne surprennent aucun scientifique. Ils sont survenus en pleine nuit et ont fait plusieurs milliers de victimes, tués et blessés et une masse de “sans toit”.

On les aurait plutôt attendus côté Istanbul.

La violence enregistrée des secousses, jusqu’à la magnitude de 7,5 et 7,8, dans cette zone propice aux séismes, provoque plus de 2 800 morts et 10000 blessés, chiffres totalement provisoires, pour toute la région concernée.

Cette zone de destruction englobe aussi celle où le régime turc envisageait hier de “relocaliser” ses réfugiés syriens, après qu’il aurait ré-occupé les territoires au-delà de la frontière, comme il l’a déjà fait à Afrin, ville et région concernée aussi par la catastrophe.

Ces séismes, en pleine saison hivernale, touchent donc pour moitié cette zone de guerre, dans ce contexte où réfugiés et sans abris sont légion, où le régime syrien est indigent, où les hôpitaux sont exsangues, et où militaires et milices font la loi, baignant dans la corruption. Fort heureusement, le Rojava semble moins touché directement.

Côté Turquie, cette catastrophe survient à la veille des élections et, si elle mettra fin aux ambitions d’invasion de la Syrie Nord, va mettre au premier plan les pratiques mafieuses dans les secteurs de la construction, la prévalence de la corruption sur la prévention des risques, la façon dont l’ignorance a remplacé les alertes des scientifiques.

La mise en place tardive et érratique des secours, les populations ayant du se solidariser elles-mêmes avant de voir arriver l’assistance de “l’Etat”, fait déjà l’objet de polémiques justifiées.

Dans ce contexte, nous vous invitons donc à relire ces articles qui éclairent sur ce qui n’a pas changé depuis deux décennies, et amplifiera pour les victimes toutes les difficultés qu’elles éprouvent déjà.

Toute notre solidarité pour elles. Fort heureusement, pour le moment, nous avons eu des nouvelles rassurantes de nos proches et ami.es.

Le 24 janvier 2020 en Turquie, sur la même zone sismique déjà, la ville d’Elazığ subissait des dégâts considérables. Ce jour, cette même ville marque la limite Nord Est des séïsmes pour lesquels on annonce déjà plus de 1600 victimes, sur les territoires syriens et turcs, incluant ceux de la géographie du Kurdistan. Nous publiions alors cet article qui pourrait être repris mot pour mot, qui plus est à la veille des élections présidentielles de mai prochain.

Article du 26 janvier 2020 par Lila Montana

Article du 3 février 2020 par Sara Aktaş

Article du 27 juin 2016 par Mamie Eyan

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source : https://www.kedistan.net/2023/02/06/hier-deja-seismes-turquie/