Manif des intermittent-e-s à nantes : photos et commentaire

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Au plus fort de la manif, nous avons du approcher les 500. La nuit tombait et nous nous sommes mis à tourner autour du rond point de la place Graslin, histoire de symboliser ce qui se passe depuis 2003. Quoique, si nous avions été au bout de ce symbole, une personne aurait du tomber à chaque tour ! Scène absurde, mais très parlante…
Un topo de la situation sur les grèves a été fait, puis sur les salles ayant donné leur accord à Nantes pour retarder le début des spectacles de 45 mn. Mais l’Opéra avait eut la mauvaise idée de refuser cette petite concession à la solidarité. “Aucune négociation : nous imposerons ces 45 mn !”. Parole de Pierre Robat, qui a été tenue puisqu’au bout de 10 mn d’attente, nous apprenons que l’Opéra a cédé. Du coup, des équipes se forment pour intervenir dans chaque salle et une vingtaine de personnes partent au Gaumont pour tenter une intervention. Hélas pas assez nombreux, ils renoncent finalement à l’action pour un réchauffage général bien mérité.
Avant que tout le monde s’en aille, appel à rejoindre l’AG du lendemain (soit aujourd’hui 9 mars) des étudiants et précaires à la Fac de droit, amphi E à 13h : les intermittents (évidemment concernés par la précarité et le CNE-CPE) sont invités à se joindre au mouvement.
Au final, une dépêche AFP nous apprend que “
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“, = Denis Gautier-Sauvagnac. Vu la notion de l’équilibrage chère au MEDEF, il y a de quoi s’inquiéter et je suis sur qu’une armée de personne cherche et étudie déjà cet improbable accord.
Au niveau de la période de référence pour l’ouverture des droits, les
propositions patronales conservent une période de référence de 10 mois pour les techniciens et 10,5 pour les artistes, donc aucune avancée.
” {Mais ensuite, pour le renouvellement des droits, le Medef propose un suivi personnalisé, selon le parcours professionnel de chaque intermittent : les allocataires devraient alors justifier d’une moyenne mensuelle de 50,7 heures travaillées (techniciens) ou 48,3 (artistes), qu’on obtient en
divisant 507 heures par 10 ou 10,5 mois.}”
Et là, franchement, en tant que professionnelle du spectacle, je vous assure que ça me fait froid dans le dos. Pour 2 raisons :
– 1) notre secteur est la personification même de l’irrégularité de l’emploi. Et travailler tous les mois régulièrement est IMPOSSIBLE !!!
– 2) derrière cette mesure se profile la mise en place du fameux service privatif de l’ANPE. C’est exactement la même chose que ce qui est proposé au régime général : des entretiens mensuels où au mieux on vous accompagnera, mais surtout (les formations vont dans ce sens) on vous engagera fermement à accepter n’importe quoi, à n’importe quel prix, sous peine d’être radiés.
On doit cette proposition à la CFDT, la CFTC, qui continuent à clamer qu’elles nous connaissent, nous représentent et veulent nous sauver !!!
”
” : de 22 à 24 jours indimnisés au lieu du mois complet actuellement, c’est trop, vraiment !!!
Histoire de faire bonne figure, le CFDT fixe “
” C’est drôle !!! Le gouvernement doit assumer le différentiel des mois non indemnisés, ce que la CFDT et consoeurs admet donc être indispensable, mais ne défend pas pour une nouveau protocole plus juste… Cherchez l’erreur !
CFE-CGC estime, quand à elle, que ces mesures vont “dans le bon sens” …
“{La CGT, elle, s’est violemment élevée contre ce projet d’accord. “Il n’y a pas de simulation, pas de chiffrage, c’est de l’improvisation totale”, a dénoncé un de ses représentants, Marc Slyper, selon qui “certaines mesures aggravent considérablement le protocole de 2003”. La CGT, comme la
coordination des intermittents, demande que les droits à indemnisation soient ouverts à partir de 507 heures travaillées sur 12 mois avec date anniversaire fixe.}”
Pendant ce temps, A l’Assemblée Nationale , cette nuit , la séance sur
DROIT D’AUTEUR ET DROITS VOISINS DANS LA SOCIÉTÉ DE L’INFORMATION,
a débuté sur les intermittens du spectacle.
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Autres infos :
_ [Maville.com (Ouest Rance)->http://www.nantes.maville.com/actu/Detail.asp?IdArt=285908&IdThe=&IdDoc=2867
16&IdCla=29&NomCla=Actualit%E9+locale&PageCour=1&PageTot=4]
_ MavilleTV
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Liste de diffusion des intermittents des Pays de la Loire.
_ [Pour vous inscrire, cliquez là->mailto:interm44-request@ml.free.fr?subject=subscribe]
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Je vais être cinglant dans la critique, extrême il se peut, mais avec + qu’un grand fond de vérité, j’en suis sûr, je vous l’assure.
Primo, y a jamais eu 500 personnes, 200/250 serait plus exact. Avec pas loin de la moitié constituée par des étudiants et des lycéens, pour ce que j’en ai vu. Ces m^êmes jeunes qui ont pu écarquiller les yeux lorsque ce rassemblement organisé par la CGT Spectacle a abouti à 3 “actions” (dixit dans le discours introductif du responsable syndical, et comme attendu par toutes et tous suite à l’appel à se mobiliser ce jour là) :
– appel à volontaires pour faire masse sur des scènes où une prise de parole avait déjà été négociée entre les syndicalistes et les responsables de salles (speech déjà rédigé, mode d’intervention figé, venez qd même, c’est bô les lumières sur une scène!)
– appel à volontaires pour differ les tracts de la cégete aux alentours du rassemblement (mais quel culot!!)
– et la “grosse action” : tourner en rond comme des moutons (et je reste poli!) dans le froid ambiant autour d’une place, où on continue à bloquer qqs automobilistes, alors que les politiques et autres responsables ne sont toujours pas inquiétés, tranquilles.
Moi j’appelle un peu ça de la récupération, et irai jusqu’à la qualifier d’assez lamentable et pathétique (ça n’engage évidemment que moi). Je trouve que la CGT spectacle ne manque décidément pas de culot en se servant des jeunes (et autres individus présents) de la sorte pour leur propre propagande, après leur avoir toutefois généreusement octroyé une prise de parole de 2 minutes (rendons à César ce qui est à César).
Nous ne sommes pas dupes, ces gens là en ont jamais rien eu à foutre des revendications des autres précaires (les connaissent-ils seulement?); ils se mobilisent (et encore, avec grande peine) lorsque leurs petites annexes sont en jeu, et le reste du temps ils sont où…? J’aimerai bien savoir combien ils étaient à cette fameuse AG d’étudiants qui devait avoir lieu le lendemain (?).
“Vivre de nos métiers”… Et celles et ceux qui vivotent entre chômage et ptits boulots, ils font comment ? Ils peuvent crever, c’est ça ?!!
Vivent les professionnels ! Dommage pour les autres…!
Heureusement tous les artistes et techniciens en lutte ne restent pas focalisés sur les difficultés liées à leur seul secteur d’activités (sacralisation de la culture), mais tentent d’ouvrir la réflexion sur la problématique bien plus importante de l’intermittence de l’emploi et du revenu (pour mémoire, je rappellerai que l’annexe 4 est aussi celle des “intérimaires et des intermittents de l’industrie”). Malheureusement cette intellectualisation du contexte social et politique actuel n’a à proprement parlé pas encore vraiment atteint notre bonne vieille ville de Nantes.
La convergence des luttes s’illusionne et le gouvernement se frotte les mains. Merci aux syndicats et à toutes celles et ceux qui les soutiennent dans leur corporatisme. Si par bonheur les jeunes tiennent le coup, peut-être qu’ils obtiendront gain de cause, et alors ils ne le devront qu’à eux, et pourront en être fiers. Bon courage à eux! Bon courage à nous!
Merci pour cette magnifique critique contructive, réaliste et pas du tout manichéenne !
Non, sérieusement :
– crois-tu que la convergeance des luttes peut se mettre en place en virant totalement ceux qui se battent contre les même méfaits sous pretexte que ce sont des syndicats organisés qui ne voient pas les choses exactement comme toi ?
– Est-ce la cégette spectacle qui a mené le bal, ou n’est-ce pas plutôt l’absence de personnes impliquées et motivées qui lui a laissé cette place ?
– Crois-tu que nous t’avons attendu pour se poser la question de la convergence des luttes, crois-tu que nous nous contentons de nous battre QUE pour nous ?
– Imaginons que le CPE ne soit pas retiré (ainsi que le reste !)… combien crois-tu qu’il restera de personnes prêtes à se battre et à descendre dans la rue pendant deux ans ?
Soyons clairs : on se bat depuis
contre le protocole qui nous décime. Cela n’est ni mon premier, ni mon dernier combat. Mais c’est celui que je comprends le mieux car c’est mon quotidien. Je me fout de l’intermittence en soi. Ce qui m’a allarmée, et de nombreuses autre personnes à l’époque, c’est la corélation entre ce qui nous tombait sur la gueule (en même temps que l’enseignement et la recherche, comme par hasard) et les directives de l’AGCS…
Et toi qui était si observateur lors de cette manif, tu pourras remarquer que même si nous ne venons pas à “vos” AG (on a déjà du mal à aller aux notres !!!), nous sommes nombreux à descendre dans la rue dès que nous le pouvons.
Chacun-e pense ce qu’il-e veut de la CGT, je suis réputée pour ne pas être sa plus grande partisanne. Mais elle a l’avantage d’être toujours là, debout, quand nous n’en pouvons plus, et d’être structurée, ce qui, parfois, est pratique. Et surtout, ce que j’ai à lui reprocher, je le fais en face d’elle et pas comme défouloir devant des convaicu-e-s d’avance !