Mindin: le harcèlement de la direction contre notre compagne
Catégorie : Local
Thèmes : Archives
Lieux : Nantes
CNT * AIT
Confédération Nationale du Travail
Association Internationale des Travailleurs
Secteur santé-social
CNT-AIT Bourse du Travail, place Aliende 44600 St Nazaire
Syndicat des Travailleurs, Chômeurs, Précaires de Paris BP 352 75526 Paris
cedex 11
stcpp.cnt-ait75@club-internet.fr
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Retour sur Mindin !
Nous diffusons ce texte à propos de notre compagne CT qui travaille a la maison départementale du Mindin, et qui après un long combat, une persécution suivie d’une résistance que nous avions suivie entrainant quelques
années d’accalmies et même une certaine reconnaissance de son travail et de la justesse de ses remarques
Pour de récentes prises de position elle vient à nouveau d’être persécutée
La CNT-AIT toujours vigilante quant à l’évolution de la
situation de sa compagne et de son lieu de travail tient à nouveau à se manifester en rappelant brièvement l’histoire de son combat, ce qui en avait découlé, et
comment un revirement s’est opéré récemment à son encontre
Nous tenons à dénoncer les persécutions contre notre
compagne soutenir certaines positions institutionnelles qu’il conviendrait d’amorcer autour d’un travail si difficile, si l’on veut réellement changer la vie dans ces lieux
La maison départementale du Mindin (MDM), en Loire Atlantique sur la commune de saint Brévin est un établissement médico social départemental de la
fonction publique territoriale qui héberge à vie des personnes très lourdement et mentalement handicapées, dites démunies
_ Nous avions déjà diffusé deux écrits (1999 et 2001) à propos de ce qui s’y passait et surtout à propos du combat qu’avait mené quasiment seule Madame CT, membre de la CNT-AIT, travaillant depuis 1992 comme aide médico-psychologique dans cet établissement. Elle avait du faire face, au mur du silence. Témoin de mauvais traitements subis par des pensionnaires de ce lieu de relégation
_ Durant toutes ces années elle n’avait pu se résoudre à se taire, pour dénoncer ce qui lui paraissait anormal et injuste tout en indiquant des pistes sur le travail qu’il conviendrait de réaliser si l’on voulait rendre la vie
quotidienne plus agréable à ces personnes handicapées très dépendantes et en permanence d’une aide humaine
_ Envers et contre tous, elle avait persisté à travailler selon son éthique, comme si en matière de soins et d’assistance, le fait d’effectuer correctement son travail avait été un acte de désobéissance contre ceux pour qui le seul fait de « garder » ces handicapé-e-s suffisait
_ Bien qu’elle ait alerté du monde, il n’y avait pas eu de suites institutionnelles, montrant là le peu de considération que son action recevait
Des collègues, syndicalistes « maison » (FO), avaient cependant dénoncé chez elle le « manque de solidarité de classe » parce qu’elle dénonçait les conditions indignes dont elle avait été témoin
_ C’est pourtant en voulant faire de sa tâche une activité au service du bien être de ces personnes handicapé-e-s que madame CT faisait preuve de « solidarité de classe », comme s’employer à critiquer et orienter l’activité humaine dans un sens utile, répondant aux besoins et ne nuisant pas.
_ Et donc, à ce moment là, quitter le seul corporatisme revendicatif pour devenir révolutionnaire, c’est à dire sur le chemin de la réappropriation de l’outil et du sens du travail par le travailleur
Il y a six ans la CNT-AIT, avait diffusé largement un 4 pages racontant toute cette histoire, dans le but d’ensemencer une réflexion critique sur ce qu’il se passait ici comme dans d’autres établissements ce tract avait eu un certain impact local et régional y compris à travers certains organes de presse Une réunion publique il y a 5 ans à Paris avait rassemblé nombre de
travailleurs du secteur santé-social-éducation Madame CT épuisée, sans avoir été prise au sérieux, s’était tout de même retrouvé en longue maladie Cela pouvait arranger du monde, « l’emmerdeuse », celle qui pose problème, se
retrouvant stigmatisée semblait donner raison à ceux et celles qui avaient voulu la voir comme une « folle »
_ Cependant après toutes ces années, les deux ans de discussion et de diffusion, continue et par nos soins, d’informations, n’avaient commencé à porter leurs fruits : En 2002 un mouvement de mécontentement du personnel de la MDM se faisait jour, soutenu par l’association des familles des résidents des établissement de Mindin Condamnant la qualité de prise en charge minimale et
le mal être des résidents, une situation qui engendre des dysfonctionnements et des actes de violence dont les résidents sont les victimes, le mouvement dénonçait le manque criant de personnel et tirait la sonnette d’alarme sur des conditions de travail se dégradant, provoquant l’usure des agents et une augmentation significative de
l’absentéisme, les repos – légitimes – jamais compensés en termes d’emploi. C’était avant la loi sur les RTT et il manquait déjà 44 postes dont 18 rendus nécessaires par l’observation des repos compensateurs Des mouvements similaires avaient lieu dans d’autres établissements Les
manifestations de personnels et familles de résidents, se succédant, devant la MDM, sur le pont de Saint Nazaire, devant la préfecture de Nantes où ils furent reçu par le directeur du cabinet du préfet qui précisait que le
directeur de la DDASS, monsieur M, devrait être reçu au ministère à ce sujet
_ Vigilants quand aux promesses, la conscience était très vive qu’une réflexion de fond sur la structure et le fonctionnement de La MDM, ne pouvait être esquivée
C’était dans les faits une reconnaissance de la justesse du combat que C.T avait mené pendant plusieurs années La CNT-AIT, savait pour l’occasion rediffusé un texte, rappelant son rôle dans le réveil des consciences et
appuyant le mouvement en cours en appelant à la méfiance les salariés et familles de résidents vis à vis de structures syndicales qui non seulement n’avaient rien fait depuis des années mais avaient à l’époque enfoncé madame CT. Nous avions parmi d’autres revendications demandé à l’époque que les injustices dont elle avait été victime soit réparées et qu’elle obtienne la reconnaissance qui lui est due, après que sa parole ait été pendant si longtemps mise en doute Ce qui fut fait, en ce qui la concerne !
Et lorsque elle repris son travail en 2002, le ton avait changé, elle n’était plus « la folle », on lui dressait un accueil chaleureux Est-ce pour autant qu’un changement concret dans l’organisation institutionnelle des prises en charges était à l’oeuvre et au delà de la mise en avant de quelques unités modèles utilisées comme vitrine de l’établissement ? En fait non. Le cours des choses repris Toujours est-t-il que les notations d’années et
années s’avérèrent très favorable au travail de CT. De la direction: « Madame, je vous félicité d’avoir su vous réintégrer dans la structure du FMN. Tout le monde devrait pouvoir apprécier vos qualités de réflexion et votre engagement à satisfaire les besoins des résidents » _ Ceci n’endormit pas la vigilance de CT, en ce qui la concerne puisque elle tenta sans succès (entre Octobre 2004 et Janvier 2005) d’obtenir son dossier personnel et bien qu’elle en ait le droit, toutes ses tentatives échouèrent CT ne fut non moins vigilante sur la
protection des résidents Et inquiétée par le fait que de trop nombreux arrosage aient lieu sur les lieu de travail et puisse nuire à la qualité des prises en charges elle contacta, pour conseil, la présidente d’une association
d’anciens alcooliques (La croix d’Or). Cette dernière était une ancienne salariée de Mindin, qui transmis le courrier à la chef de service de CT. Le 4/2/05, CT fut donc convoquée à une « réunion », en urgence qui se révéla être un véritable tribunal où 25 personnes l’accablèrent verbalement de reproches, lui mirent la pression « Si elle ne supportait pas la convivialité de l’alcool, elle ne correspondait pas au projet du foyer », « Que le fait qu’elle fasse des remplacements dans les différentes unités de Mindin était du voyeurisme », « Qu’elle parlait à un membre du personnel qui lui aussi était sur la touche »..
_ Très choquée psychologiquement, CT s’est retrouvée quelques temps en en arrêt maladie
_ Bien sur ces pressions n’ont été que verbales, aucun n’écrit ne pouvant venir contredire les bonnes notations qu’elle venait de recevoir
C’est pourquoi la CNT-AIT demande que cessent les persécutions dont CT est l’objet, elle exige que CT puisse obtenir son dossier personnel comme elle en a le droit
Sur le fond de la dernière affaire: La CNT-AIT ne remet pas en question le fait que les personnels se détendent et célèbrent entre eux différents événement conviviaux, tant qu’il n’y a pas de retentissement négatifs sur les
résidents Mieux encore, il est possible et thérapeutique pour les personnels d’organiser des événements festifs et conviviaux avec les résidents, comme des repas collectifs _ Dans l’unité ou en dehors de l’unité Là où cela se
pratique, c’est à la fois profitable aux résidents et au moral des équipes et cela participe du développement d’une ambiance bénéfique dont les retombées sont évolutives et préventives en matière de violence Cela met de la vie dans des lieux toujours menacés de sclérose morbide
Si la convivialité permet par ailleurs d’associer dans des festivités institutionnelles, les résidents, cela ne peut que contribuer à leur épanouissement et à mettre de la vie dans des lieux dont le risque permanent est la sclérose et la relégation Les rares endroits où un travail d’ambiance et de convivialité soignants/soigné se fait, les retombées sur la qualité de vie des résidents (ou des patients) et sur le moral des équipes profite à tout le monde, surtout lorsqu’il s’agit de personnes très dépendantes Par contre lorsque les équipes se replient sur elle même, trop souvent, pour échapper aux résidents exprimant leurs désaccords par des troubles du comportement, le risque est d’accroître un climat préjudiciable pour tous Un engrenage involutif.
Effectivement, les conditions d’hébergement, de soin, de vie des personnes démunies concernant l’outil de travail doivent intéresser au premier plan le syndicalisme Et que cette question intéresse la nécessaire réflexion de fond
sur ce type d’établissement Des personnels formés, motivés, conscients de leur tâche, en nombre suffisant (créations de postes), mais aussi respectés dans leurs droits et leur dignité. Il est nécessaire de désenclaver et d’ouvrir au monde extérieur et au mouvement de la vie ce type de lieu de vie, afin qu’ils ne s’enferment pas dans une logique de relégation Chaque résident est un individu à part entière ayant droit à être considéré dans la dignité et non un anonyme se confondant dans une masse informelle et démunie gardée à l’écart du monde La société dans son ensemble est concernée, tant il est vrai, que ce type de lieu de vie reste la conséquence du fait qu’il n’est pas possible pour les proches de ces personnes handicapées de vivre avec elles au quotidien Ce ne sont ni les proches, ni les personnels qui ont choisi de s’occuper de ces personnes, qu’il faut questionner, mais l’ensemble de la société sur son fonctionnement et la place qu’elle assigne à certains de ses membres lorsqu’ils ne s’inscrivent pas ou plus dans le système de la productivité/consommation ordinaire
Il ne s’agit pas d’accabler les personnels: s’occuper de personnes complètement dépendantes (toilette, habillage, alimentation, hygiène intime) au quotidien pendant des années sans autres perspectives que de les maintenir dans un état de tranquillité et de satisfaction, en dehors
d’épouvantables souffrances, est extrêmement difficile. C’est avant tout une question de thérapie institutionnelle Nous connaissons l’engrenage institutionnel de la violence
_ Un nombre de personnel insuffisant, une situation de lieu fermé, une absence d’ouverture des lieux vers des activités des sorties, une absence de travail de réflexion collective institutionnelle (psychologues,
médecins) font que ce travail quotidien peut progressivement virer au cauchemar Pour les équipes et donc pour les résidents.. Il s’agit de personnes complètement dépendantes, mais tout à fait existantes, et la charge de travail est énorme Alors que de véritables relations et enjeux humains se jouent et se nouent comme partout Lorsque les travailleurs n’en peuvent plus
qu’ils n’arrivent plus à créer une ambiance conviviale dans ces lieux de vies
_ Cela devient déroutant, déprimant, un sentiment d’échec, une envie de se replier entre salariés et c’est
l’engrenage les personnes handicapées utilisent ce dont elles disposent pour se faire entendre rajoutant de la pénibilité au travail Le pensionnaire devient alors sans l’avoir voulu le persécuteur des travailleurs, ce qui
facile les passage à l’acte sadique à leur encontre par les plus à bout, les plus fragile..
_ Comment briser ce cercle vicieux est la vraie question ? Comment avancer en ce sens, se mettre sur la voie puisqu’il y a beaucoup à faire ? C’est justement cela reprendre en main l’outil de travail Bien que ce soit une tache ardue, elle n’est pas insurmontable avec temps et ténacité, travail collectif, temps de réflexions et d’échanges, temps de parole, visites et échanges avec
d’autres institutions..
_ Par expérience de certaines institutions, encore trop rares, qui ont pu le mettre en oeuvre et le maintenir Cela marche !
Or Mindin n’a pas le personnel en nombre pour, ni assez de psychologues cliniciens rompus aux techniques de thérapies institutionnelle, ni suffisamment de médecins habitués des patients très dépendants … Mindin ne
fonctionne pas habituellement comme cela, il faut donc qu’une réflexion collective à l’initiative de membres du personnel (hors hiérarchie, car il est difficile de s’exprimer librement en présence de ceux qui notent même
lorsqu’ils vous assurent de leur bienveillance, et il faut savoir « cadrer le cadre »), puisse se mener par des rencontres entre personnels de mêmes unités et d’unités différentes pour échanger ensemble sur les difficultés, de les besoins, de les désirs En sachant que les résident sont une population de personnes complètement existantes souvent intelligente, dont le développement psychosocial a été bloqué, envahi, souvent à la suite de graves traumatismes de le toute petite enfance, mais dont le
principal problème se situe autour de la capacité à communiquer et dans son rapport à l’autre Souvent sans paroles, à la structure du langage délabrée ou mal construite, sans être muets, ils n’en sont pas moins des êtres sensibles qui ont en fonction de leurs possibilités leurs propre stratégies La plus grandes difficulté pour le personnel, en dehors d’un strict gardiennage qui mène, lorsqu’il se limite à cela, de toute façon à des situations pénibles pour tout le monde, est de chercher à donner un sens avec le langage à des signes infraverbaux adressés par le résident Tenter de les comprendre c’est
créer de la « prothèse institutionnelle », et lorsque cela marche cela permet de remédier à des problèmes le plus souvent, et après coup d’une simplicité déconcertante … Et d’améliorer la vie quotidienne des résidents comme des personnels
_ Discutter de tous ces sujets est un préalable incontournable qui pourrait se faire à l’initiative des salariés, même s’ils ne sont que quelques uns au début.
Il faut aussi dans les moyens alloués à l’institution, demander médecins et psychologues.. Demander que deux lieux pour les sorties et pour l’habitat soient possibles pour chacune de ces personnes car elles ont besoin , comme tout le monde, d’évoluer dans plusieurs lieux, même si une certaine ritualisation des activités a un effet rassurant et répond avec adéquation à leurs
problématiques profondes Des prises en charges individualisées et « sur mesure » doivent pouvoir se réaliser pour leur épanouissement individuel Même dans les limites de handicaps lourds liés à des dégâts structuraux irréversibles mais fixés, il y a toujours deux possibles en évolution: la souffrance de l’angoisse envahissante et de la relégation ou bien le bonheur de la tranquillité et de la plénitude de sois, qui contient parfois ses surprises évolutives.. Il est temps de choisir!
La CNT-AIT, dans une démarche intercorporative, interprofessionnelle et interrégionale, reste vigilante quant aux suites données à ces différentes revendications
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Tract réalisé par des militants des syndicats:
CNT-AIT Bourse du Travail, place Aliende 44600 St Nazaire
et du Syndicat des Travailleurs, Chômeurs, Précaires de Paris, BP 352 75526 Paris cedex 11.
Vous pouvez avec ce bon demander à ces adresses, un abonnement gratuit de deux numéros au bimestriel de la CNT-AIT : Le combat syndicaliste
Mindin retour Juin 05
Impossible de donner un avis dans ce type de situation conflictuelle…faut connaitre le dossier etc.
Mais une chose primordiale doit étre faite dans le respect : l’accompagnement des usagers. Si dysfonctionnement grave il y a, il faut effectivement mettre un « coup de pied dans la fourmilliére ». Il existe des institutions dites « toxiques » où le salariés est dans une forme de stéréotypie, enclavé donc dans un fonctionnement répétitif qui finit par porter préjudice à la personne (handicapée, inadaptée etc.). De plus, les coups portés au secteur médico-social ces 4 derniéres années en matiére de financement (la droite UMP n’aime pas ce secteur professionnel et ses acteurs…qui coutent en dépense publique) fait que de plus en plus de personnes non-formées donc moins couteuses (ce qui ne signifie pas non compétentes…pas de généralisation) travaillent en masse dans les structures. Ce défilé de CDD est en lui-même un non respect de l’usager. Par exemple, je pense à des jeunes IMC qui lors d’un de mes stages se plaignaient, sans étre entendus, d’étre lavés (toilette intime) par tout un panel de personnes qui changeaient tous les deux trois mois. C’est aussi à mon sens un dysfonctionnement institutionnel et une forme de maltraitance !
Et, il faut le rappeller, il existe aussi des salariés caractériels qui ont des troubles de la relation (entre collégues et/ou supérieurs hiérarchique) et qui portent en eux une forme d’intolérance. Intolérance à ce qu’il ne peuvent intérioriser, vivre dans le plaisir (dans les pots entre collégues….il y en a toujours qui ne viennent jamais) pour mille et une raisons parfois respectables. Liés à l’éducation, au parcour personnel etc.
Bref, ça va étre chaud comme lutte dans cette institutions que je connais…un peu. Un truc : jamais étre seul contre tous. C’est une des régles dans ce type de conflit. Si maltraitance ou toxicité il y a, d’autres ES/ME/AMP/Psy etc. de la structure doivent étre dans le même type de ressentis (empathie, empathie…). Et n’osent peut étre pas dire. C’est peut étre vers eux qu’il faut aussi chercher une certaine…solidarité. Une folle, c’est une chose, mais 4 ou 5 dans la même structure, c’est plus trop crédible comme « argument », et si c’en est un, c’est bien petit de la part de la direction !!
Bon courage.
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