Répression policière soudaine place des Terreaux
Alors que la manifestive se déroulait sans problèmes et allait quitter la place des Terreaux, 5 à 6 policiers de la BAC qui s’étaient cachés derrière une voiture ont sauté sur une personne au sein de la manifestive.

Impossible de les reconnaître, ils ne portaient ni brassards ni signes distinctifs. La réaction immédiate des personnes environnantes a été d’extraire cette personne des mains des policiers, ce qui a produit une petite échauffourrée. D’autres manifestants, dont la jeune fille qui a été arrêtée quelques minutes plus tard, croyant que c’était une simple bagarre sous cette chaude après-midi, ne sachant pas que c’était des policiers déguisés en manifestants, sont venus s’interposer de façon toute à fait logique humainement. Ce n’est qu’au moment où un flasball est sorti qu’on a compris que c’était des policiers. Ils ont alors sorti les matraques qui s’abattaient ici et là, au hasard. Ils n’ont même pas hésité à lancer des grenades lacrymogènes en pleine place des Terreaux, où se trouvaient, pas seulement des manifestants, mais aussi bon nombre de badauds et des bébés dans des poussettes.

Incroyable ! Cette fête se passait bien, dans une bonne ambiance, jusqu’à cette provocation policière, qui a fait de nombreux blessés innocents, par les coups de matraques, coups de pieds des policiers, flasball, bouteilles lancées maladroitement, et les gaz lacrymogènes. Le sérum physiologique a été beaucoup apprécié. Mais une personne âgée, qui se trouvait sur la place des Terreaux a été comotionnée par les gaz et est tombée en s’évanouissant. Elle se retrouve à l’hôpital avec une fracture ouverte, dûe à la police.

Toutes les personnes ont pu être extraites des mains de ces policiers de la BAC par d’autres manifestants, sauf cette jeune fille sur laquelle les policiers se sont vengés. Elle était présente tranquillement au sein de la manifestive, avec ses copains, depuis le début. Elle a simplement voulu s’interposer pour éviter que des problèmes ne s’enveniment. Et c’est elle qui a ramassé. Les policiers se sont déchaînés sur elle. Elle a été matraquée. Elle a reçu des coups en pleine figure, alors qu’elle était à terre et menottée dans le dos. Puis elle a été traînée par les cheveux sur une trentaine de mètres. Elle avait les genoux en sang. Elle aurait même reçu un coup de taser, ç’est à dire une décharge de 50 000 volts, avant d’être emmenée au commissariat central Marius Berliet. Certains moments ont été filmés.

Les flics ont continué les arrestations dans la soirée
N’ayant sans doute pas eu leur lot d’arrestations, les CRS, alors que les sons étaient coupés vers 19h15 et la fête devant se poursuivre ailleurs, ont chargé vers 20h les quelques groupes qui restaient encore sur la place St Paul, et qui avaient du mal à partir, malgré les conseils de membres du collectif des résistances. Il y a eu un peu d’excitation. Mais à ce moment-là, une seule personne aurait été interpellée. Ce n’est qu’un peu plus tard que les CRS ont quadrillé tout le quartier et ont arrêté au moins quatre autres personnes qui rentraient tranquillement, et peut-être plus.

Un groupe est allé aussitôt le soir-même au commissariat central Marius Berliet prendre des nouvelles de la jeune fille et des autres personnes arrêtées et mises en garde à vue.

Le dimanche soir du 1er mai, les personnes en garde à vue n’avaient apparemment toujours pas été libérées.

Le 2 mai:
Les six personnes qui ont été arrêtées lors de la manifestive de samedi
sont passées en comparution immédiate lundi 2 mai, mais en fin de
soirée, les uns après les autres. Il était près de 21h pour le délibéré.
Tous ont demandé que le procès soit repoussé pour préparer la défense.
Pour certains ce sera le 25 mai, d’autres le 26 mai.

Mais ce qui est terrible c’est que Virginie va aller à la prison Montluc
jusqu’au procès, le 25 mai. C’est vraiment dégueulasse. Est-ce que les
flics l’ont tellement esquinté qu’ils veulent la cacher, pour qu’elle ne
puisse pas prendre de photos de toutes ses blessures ? Elle semblait
vraiment très traumatisée ce soir. Il faut la soutenir.

Sur les 5 autres qui ont été arrêtés après la manifestive, 3 restent en
prison. Deux autres sont libérés sans pouvoir sortir de leur quartier :
c’est Luis et Christian.

Mardi , nous voyons avec l’avocate pour préparer la défense. Que tous
ceux qui veulent témoigner nous contactent. Nous devons préparer une
riposte à cette répression sans nom, et à l’article mensonger du
Progrès. Nous comptons sur l’appui de toutes et tous.

temoinslyon@free.fr