Deux mille personnes étaient réunies aujourd’hui sur le Cours des 50 Otages, à Nantes, pour démontrer leur soutien à la Palestine attaquée par l’État israélien ces derniers jours. La date était aussi symbolique car elle marquait les 73 ans de la Nakba, la catastrophe de 1948 où 800 000 palestinien-nes furent déplacé-es de force par Israël. Un peuple chassé de sa terre, 500 villages détruits, des vies brisées.

Après une heure de discours des associations organisatrices, une banderole démarre un cortège improvisé dans le centre-ville. La rue d’Orléans, artère commerçante habituellement verrouillée par la police, résonne de slogans «Libérez la Palestine», «Israël Assassins», «Macron complice». Traversant la place Royale sous les yeux des badauds, les manifestant-es sont presque surpris-es de l’absence de répression tellement la violence policière est ancrée dans les habitudes nantaises.

S’improvise alors un tour du centre-ville d’habitude interdit : Crébillon, Calvaire, Barillerie, rue de Verdun. Tout y passe ! Le cortège est jeune, animé, constellé de drapeaux palestiniens. Et tout est serein : les rangs ont grossi et ce sont maintenant plus de deux mille personnes qui manifestent avec détermination.

Après un passage sur le cours Saint-Pierre, le cortège repart dans les petites rues de Bouffay, mais se retrouve bloqué par un cordon de flics pour traverser la rue de Strasbourg. Pourtant aucun événement particulier ne justifie ce blocage à part que les flics en ont marre de se faire balader. La banderole de tête s’arrête, quelques personnes vont négocier pour passer. Nicolas Jolibois, le nouveau chef de la police nantaise, postillonne de colère mais accepte finalement un retour à Commerce par les petites rues. Bienvenue à Nantes Nicolas !

Rendue à Commerce, la manif se transforme à nouveau en rassemblement déterminé sur la croisée des trams, avec chants et prises de parole. Les manifestant-es repartent par petits groupes en se faisant une promesse : revenir tant qu’Israël continue à mener sa politique coloniale meurtrière avec la complicité de la France.