Refusez le débat, il reviendra au galop !

Suite à de nombreuses indélicatesses inacceptables de la part de membres du collectif indymedia Paris, je communique publiquement les nombreux griefs qui sont reprochés à ce média qui, de part ses méthodes, n’a rien à envier aux médias marchands qu’il se plait tant à décrier. Les militants réellement engagés dans les luttes sociales ont le droit de savoir où ils mettent les pieds.

Pour situer les choses, tout commence le dimanche 28 novembre 2004. Alors que je m’apprêtais à poster une contribution traitant d’écologie. Le site est envahi de nombreux textes validés sur le thème de prédilection d’IMP, à savoir : Israël/Palestine. Pas moins de dix «articles» sur vingt sont consacrés à ce thème. La propagande fait rage dans les deux camps, l’intifada virtuelle est à son paroxysme. Haine et nationalisme sont de rigueur. De nombreuses insultes à caractère raciste sont présentes dans les commentaires, tant à l’encontre des «arabes» qu’à celle des «juifs». Dans ces conditions, vous comprendrez bien que je n’ai pas envie de publier sur ce support. Je prends alors du temps pour rédiger un texte à l’attention du collectif et des utilisateurs du site en espérant qu’ils prennent conscience qu’un tel comportement à la limite du supportable envoie à terme IMP directement droit dans le mur. Mais on va y revenir.

1) Sur IMP, tous fichés !

IMP ne prend même pas le soin de mettre vos IP en lieu sûr !!!

Bien que connaissant personnellement les membres du collectif IMP pour avoir participé à plusieurs réunions ainsi qu’à l’Hackt1, je ne peux pas dire pour autant que la transparence dont ils se réclament à cor et à cri soit monnaie courante. Du coup, suite à de nombreux dérapages, vu qu’il n’y avait pas de réponse satisfaisante du collectif après plusieurs demandes restées lettre morte – hormis la sempiternelle litanie comme quoi personne n’est responsable de rien. Je décide d’y voir plus clair en m’intéressant à la face cachée des choses. Étant cyberHacktiviste en retraite, ce genre d’opération est plutôt routinière qu’autre chose. Et là, c’est la stupéfaction ! Je découvre que les adresses IP des commentaires sont accessibles au public. Elles sont visibles sur toutes les archives du site. Le moindre enfant de cinq ans qui sait faire un copier/coller est en mesure de ficher tous les utilisateurs d’IMP. Pourtant, à plusieurs reprises, dont une fois en réunion, j’avais dit ouvertement que le site avait de graves failles de sécurité et m’étais proposé pour donner un coup de main. Cette offre de service n’a récolté que raillerie, d’après môssieur technique du site (Romain), IMP serait fiable à 100% – ce qui n’a pas empêché IMP de se faire hacker à plusieurs reprises. Bon, qu’à cela ne tienne, après tout, qu’ils se démerdent, ce n’est pas mon problème. Devant tant de vanité, je n’ai pas insisté plus longtemps. Voilà en tous cas de quoi étayer en partie l’accusation de parisianisme. Sachez le, chez IMP, c’est les meilleurs. C’est la tête de gondole des médias libres.

Le gros problème c’est que je ne dois pas être le seul à connaître le truc. Et ça, c’est assez inquiétant, car cela veut dire que les adresses IP des contributeurs et des commentateurs sont toutes quasiment publiques et qu’il y en a qui ont du se régaler avec. Si vous pensez que ce n’est pas grave, détrompez vous. S’il est vrai que nombre de personnes ne savent pas quoi faire d’une adresse IP, ce n’est pas le cas de tout le monde. Avec un petit niveau en hacking et un logiciel adapté, on peut déjà vous localiser géographiquement sans la moindre peine. Pour un site qui donne la parole aux activistes, c’est vraiment pas le top. Les RG ont dû bien remplir leurs dossiers sur tout le monde. Ensuite, avec un peu plus de compétences on peut faire des trucs un peu plus poussés avec une IP, obtenir des infos précises sur les internautes ou faire de l’intrusion informatique, mais je ne vais pas non plus rédiger le manuel du parfait petit cyberHacktiviste en douze leçons maintenant, ce n’est pas l’objet de ce communiqué. Je veux bien que l’anonymat à 100% n’existe pas sur le ouèbe, mais de là à pouvoir être suivi à la trace par le premier venu sur un site qui devrait faire le maximum pour garantir cet anonymat, c’est un comble ! Bravo, vous êtes les meilleurs IMP.

Le problème c’est que si je donne le truc maintenant, le site va être en vrac dans les dix minutes après la parution de cette contribution. Alors vu que je ne tiens pas à précipiter la chute de ce média (son collectif le fait mieux que moi), je vais donner trois jours au collectif pour remédier à ça et faire le nécessaire pour que nos IP ne soient plus accessibles au premier venu. Soit cet état de fait est le fruit d’une nullité absolue, soit c’est un geste délibéré pour que quelqu’un puisse avoir accès à des données que ce site ne devrait même pas récolter. Au lieu de blablater, il serait peut être temps d’agir. Refaire le monde avec des belles paroles ça va cinq minutes, personnellement j’ai halluciné quand je me suis aperçu qu’on pouvait pister tout le monde à partir de ce site.

De plus, le collectif IMP prétend ne pas être en mesure de pouvoir bloquer les spammeurs d’articles et commentaires racistes et/ou fascistes qui déversent leur venin continuellement sur ce site. Selon eux, il serait impossible de mettre un filtre à cause des IP dynamiques. C’est bizarre ça… Comment se fait-il que les autres y arrivent sans difficulté ? Complaisance ou incompétence ? Je penche plutôt pour la première solution.

2) IMP balance les IP des contributeurs

Non seulement le collectif balance les adresse IP aux flics, mais en plus il n’a pas peur de s’en vanter. Lire à ce sujet leur communiqué. Alors oui, effectivement, la demande de la dernière affaire en date finit par : « On ne peut pas ». Comprenez par là, on ne peut pas cette fois-ci. Comprenez aussi, on ne peut pas tant que vous ne montez pas trop le ton. Le courage s’arrête dès que la menace de cassage du jouet IMP se fait sentir. Pas question pour certains membres du collectif de perdre leur faire-valoir.

A l’heure où de nombreux sites du réseau indymedia proposent de pouvoir poster des articles via un lien et une interface qui sont sécurisés, IMP ouvre gentiment ses fichiers logs aux pandores, comme le confirme la phrase extraite du courriel adressé au collectif par la brigade de délinquance contre la personne : « Nous souhaiterions que vous nous communiquiez les données techniques permettant d’identifier l’auteur des faits, que nous pourrions consulter à l’adresse habituelle, avant suppression du texte.

Veuillez nous confirmer l’emplacement de ces données à l’adresse http://paris.indymedia.org/registre/ protégé par l’identifiant et mot de passe habituel.

». C’est on ne peut plus clair, il y a bien collaboration entre flicaille et les Gilles (les Gilles c’est le nom qu’ils se donnent pour se désolidariser d’indymedia en cas de problème. C’est très pratique, si le bateau doit couler, ça sera de la faute d’indy, pas de celle des Gilles. Toujours la même logique : ils ne sont responsable de rien, courage fuyons). De là à penser que d’un coté le collectif dit un bien timide « On ne peut pas », mais que de l’autre les IP sont visibles pour qui connaît le truc, il n’y a qu’un pas… Au même titre qu’il ne faut pas prendre la parole des médias classiques pour argent comptant, il en va de même pour les médias libres. C’est la meilleure façon de ne pas se faire avoir et de garder son esprit critique en toutes circonstances.

Alors évidemment, ce genre d’histoire, ça fait désordre vis-à-vis des utilisateurs d’IMP, du coup le collectif laisse à penser que tout ceci n’est qu’un non-évènement. Et pour ceux qui en doutent, on lâche Félix (membre du collectif) sur tout le réseau indymedia francophone afin qu’il éteigne l’incendie avant qu’il ne se propage par le biais des commentaires. Ses arguments sont ténus, mais suffisent à laisser penser que ce n’est pas grave. Pourtant, il s’agit bien de lancer en pâture aux brigades villepites le rédacteur d’une contribution validée. La solidarité d’IMP envers ses utilisateurs s’étiole donc à la première injonction policière. Avant de savoir s’ils peuvent ou non balancer les logs, une bonne semaine s’écoule, comme si la question devait se poser. Toujours la même sale mentalité, on veut bien pousser sur le bouton mais après on n’est responsable de rien. Le plus important c’est de conserver son label indymedia. Cette attitude est à comparer avec celle d’indy Nantes qui, jusqu’au bout, n’a pas cédé aux injonctions du FBI. Là au moins on peut parler de courage et de militantisme. Félicitations à eux. Il faut signaler en plus que la contribution validée en question n’est qu’un ramassis de haine. Son auteur relève plus des services psychiatriques que des services de police. Mais un modérateur y voit un coté surréaliste emprunté à Breton. Mouais…

Alors tout ça, c’est un peu facile. IMP n’hésite pas à afficher son cyberactivisme (exclusivement sur internet car plus grand monde ne veut les inviter dans les raouts militants), mais d’un autre coté, il publie tout et n’importe quoi en se souciant bien peu de sa charte qui n’est là que pour faire illusion, tout comme les références à Gènes et autres icônes de l’altermondialisme. Et quand ça dérape, s’il faut balancer un contributeur ce n’est pas un problème, alors qu’en s’en tenant à la charte se genre de problème n’arriverait jamais. Bonjour le média libre. Bonjour la mentalité. IMP, n’aime pas la critique. IMP n’aime pas le débat. Le voici servi. Cette fois ci, lâcher Félix ne suffira pas, il va bel et bien falloir vous expliquer.

3) Le cas de Gils

Puisque attaques personnelles et publiques il y a eu à mon encontre de la part d’un membre du collectif IMP, je répondrais donc de la même manière.

Suite à la contribution que j’ai postée le fameux dimanche 28 novembre, le lendemain, le climat de tension s’était calmé… Mais s’était sans compter sur la perfidie et le goût du conflit de la part d’un certain Remi qui a cru bon de valider une énième contribution hors charte contenant des attaques personnelles et aucune information. Il a cru bon aussi d’enfoncer le clou en la publiant en page d’accueil dans la rubrique réservée aux informations militantes sur Paris alors que bien entendu, il n’y avait aucun rapport. Elle a été ensuite retirée par Paddy, puis revalidée par Gils (c’est mon p’tit doigt qui me l’a dit).

Mais le meilleur reste à venir.

Vu que j’aime bien savoir par qui je suis insulté, je me suis permis d’entrer dans l’interface de modération d’IMP et d’en faire une copie.

A VISUALISER ICI

Comme vous pouvez le constater, non seulement à la fin des commentaires le dit Gils se permet de me traiter de balance, mais en plus il censure sans aucune raison tous mes commentaires (ainsi que d’autres) alors qu’ils faisaient partie intégrante du débat. Pour une fois qu’il y avait un début de communication entre utilisateurs et modérateurs s’en était sans doute trop pour certains esprits staliniens.

Alors mon très détestable Gils, je n’ai qu’une chose à te dire : Avant de traiter les autres de balance, commence par ne plus en être une toi-même. Quand on fait partie d’un collectif qui balance des adresses IP de contributeur aux flics on se la met en veilleuse. Tu n’as rien à foutre dans un média libre, ta place est plus au sein du KGB ou d’un polit bureau avec ton camarade Romain. D’ordinaire je suis plutôt cérébral, mais dans ton cas je pense sincèrement qu’un bon coup de pompe dans le train s’impose.

4) Article censuré

Le 6 décembre je poste sur IMP le chapitre 4 d’un dossier sur le biodiesel. Il est mis à la trappe par un courageux modérateur anonyme. A ce moment là, j’ai bien une vague idée du motif de la censure, mais je suis loin d’en être sûr. Pourtant, la certitude viendra de Gilles via la liste ouverte (par un message qui en a disparu, mais que j’ai bien fait de conserver). La contribution a bel et bien été écartée parce qu’elle contenait un lien vers le site Bellaciao pour pouvoir consulter la suite de l’article. Bravo encore. Belle marque de respect envers un site ami et un travail sous copyleft. Suite à un coup de gueule bien légitime de ma part, l’article finira par être validé. Bien sûr, là encore, aucune excuse de la part du collectif. C’est normal, c’est encore une fois de plus de la faute à personne.

5) Campagne de dénigrement

Durant toute cette période où les rapports auparavant cordiaux avec IMP se sont dégradés, j’ai mainte fois tenté d’ouvrir le dialogue que ce soit par le biais de contributions, liste ouverte, ainsi que de nombreux échanges de mail. Résultat : rien, silence radio, langue de bois… Bref, que du mépris (ce fameux mépris dont de nombreux utilisateurs se plaignent). Et tout ça, pour qu’au final je prenne connaissance d’un mail envoyé à plusieurs personnes par Romain, appelant notamment à me laisser braire et disant que le collectif IMP saurait m’accueillir lorsque je viendrai assister à une prochaine réunion. Entendez par là, violence physique. Dans ce mail, le refus du débat n’est même pas suggéré, c’est carrément un ordre. C’est impératif. C’est marqué dessus en ces termes : « Je préconiserai de ne

*SURTOUT PAS*

répondre. Si je mets en gras et majuscule c’est que c’est un point que je défends mordicus. » C’est bien connu, quand il y a un problème la meilleure méthode c’est de ne pas en parler et de laisser pourrir la situation. A quoi sert la liste ouverte dans ce cas ? Pourquoi dire aux utilisateurs qu’ils peuvent dialoguer avec le collectif par ce biais ? Pourquoi ne pas afficher en toutes lettres que seul les éloges ont le droit de recevoir un écho ?…

Alors bien sûr, venant d’une personne qui fait de beaux discours sur l’horizontalité et qui n’est même pas foutu de s’exprimer par le biais de la liste ouverte comme le voudrait la philosophie d’indymedia, ça fait sourire. Les beaux discours tombent en poussière et le stalinisme jaillit. Il ne faut surtout répondre à aucune critique. L’essentiel étant que l’outil IMP soit là pour servir les ambitions personnelles de môssieur Romain. Pour preuve, ce triste sire qui se pense bon linuxien (pingouin-manchot), mais n’est pas capable de sécuriser un site, s’est présenté aux élections régionales IDF sur la liste du parti communiste sous l’étiquette indymedia. Preuve ici. Ça aussi, c’est très fidèle à l’esprit d’indymedia. Bonjour l’indépendance.

6) Conclusion

Je ne vais pas m’attarder plus longtemps sur ces individus. Je n’ai pas l’habitude de discuter longtemps avec les brouettes, mais plutôt de les pousser. Les motifs et exemples pour prouver qu’IMP ne respecte pas sa charte sont légion. Les motifs et exemples pour prouver qu’IMP n’est pas dans l’esprit d’indymedia ne manquent pas non plus. Les motifs et exemples pour prouver que certains membres du collectif méprisent une bonne partie des utilisateurs sont légion aussi. Alors je ne vais pas perdre plus de temps que ça, j’ai en partie dit ce que j’avais à dire. Maintenant, que le collectif d’IMP prenne acte qu’on ne peut pas se foutre de tout et qu’il serait bon qu’il fasse un peu le ménage dans ses rangs avant de finir de perdre le peu de crédibilité qui lui reste. Après la fermeture d’Indymedia France pour cause de nombreux dérapages, IMP prend le même chemin. A croire que comme pour les dauphins, de mauvaises ondes le poussent parfois à venir s’échouer lamentablement. Espérons tout de même que si échouage il y a, cette fois-ci le collectif ne se tirera pas avec la caisse. Même motif, même punition, mêmes trublions. Alors c’est vrai, il y a des personnes correctes dans le collectif d’IMP, des personnes dont j’apprécie le dévouement malgré leur naïveté. A elles de reprendre la barre ou de sombrer avec les stals.

En tous cas, je trouve qu’avec ces conneries j’ai perdu énormément de temps en publiant sur un site qui claironne à qui veut l’entendre qu’il est là pour faciliter la publication et qu’il est ouvert au dialogue. Bilan : avec tout ça je suis très en retard dans la publication de mes contributions, mais ne regrette pas d’avoir pris du temps pour montrer le vrai visage du cyberactivisme parisien version indymedia. Tous les parisiens ne sont pas atteints de parisianisme, certes, mais force de reconnaître qu’à IMP il y a de beaux spécimens qui confondent le monde du libre et la logique du monde marchand. Par son fonctionnement, ce média est pire que le dernier des derniers des organes de presse au service du pouvoir et de l’argent. Il n’apporte rien, sinon des emmerdes.

J’aurais pu faire entendre ma voix par l’entremise de collectifs qui partagent ce triste constat et se montrent plus que solidaire, mais je suis assez grand pour me défendre tout seul. Ce ne sont pas trois ou quatre mickeys révolutionnaires de salon qui se contentent de faire du pousse bouton qui vont m’impressionner. Je tiens à préciser en dernier lieu que ceci n’est pas une critique du réseau indymedia, je reste bien entendu attaché à ses valeurs, il s’agit bien d’une critique destiné à indy from Paris exclusivement. Pour éviter que de tels agissements puissent se reproduire, je suggère que des personnes motivées reprennent indymedia France, ce qui reléguerait de fait IMP à sa position de média local qu’il n’aurait jamais dû quitter. Ça éviterait aux utilisateurs de devoir subir la domination parisienne sous la même forme que dans les médias marchands qui sont tous concentrés dans cette ville. Pourquoi ne pas envisager qu’indymedia France soit géré par les différents IMC locaux ? La question est posée.

Indymedia from Paris, trop c’est trop !