Nantes: occupations d’amphis en soutien à toulouse
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Local
Thèmes : Luttes étudiantes/lycéennesMouvementResistances
Lieux : Nantes
Pas de flics sur nos campus !
PS: 600 personnes en AG ce midi
Pas de flics sur nos campus !
PS: 600 personnes en AG ce midi
Après quatre jours de blocage de l’université de Nantes, plus de 600 personnes se sont retrouvées à 12h dans l’amphi 2 de Censive pour organiser la suite du mouvement. Après un rapide rappel sur le contenu de la loi ORE et la précarité généralisée qu’elle cherche à instaurer, on revient ensemble sur la répression subie pendant la manifestation du 15 mars et on vote le soutien inconditionnel aux personnes interpellées par la police. Quelques personnes qui se sont rendues à la Coordination Nationale des Luttes à Rennes ce week-end résument les discussions qui s’y sont tenues, l’appel qui en émane (et qui est disponible ici –> https://paris-luttes.info/depuis-la-cnl-de-rennes-9756) est largement adopté par l’assemblée.
Des lycéen-ne-s en lutte expriment ensuite les difficultés à mobiliser dans leurs bahuts et la répression policière subie sur les blocages lycéens et demandent le soutien des étudiant-e-s pour la journée du 22 mars. Une AG avec les lycéen-ne-s est fixée pour le lendemain à 18h à la fac pour organiser la solidarité!
Alors que le point concernant l’organisation de la manif du 22 mars doit être abordé, une personne interrompt l’AG: l’Université de Toulouse, bloquée depuis trois semaines et où les AG réunissent plus de 2000 personnes, vient d’être mise sous tutelle du rectorat par la ministre Vidal, l’autorité du président lui a été retirée et la police doit intervenir dans les prochaines heures pour mettre fin à la grève et expulser le bâtiment occupé depuis un mois et demi. Brouhaha dans la salle. Le principe d’un blocage a chaque intervention policière sur un campus avait déjà été acté il y a plusieurs semaines, quelques anti-grévistes demandent à ce que la proposition soit revotée, et c’est à une large majorité qu’il est décidé de bloquer à nouveau la fac dès mercredi en soutien à Toulouse! Face aux inquiétudes du personnel de l’Université, un accès sera cependant ouvert aux BIATSS pour les prochains blocus.
L’heure tourne, il est presque 14h, pour être sûrs d’avoir accès aux bâtiments pour l’AG lycéenne de demain, il est décidé d’occuper les amphis D et E pour la nuit, tout le monde se lève et les quelques 300 personnes encore présentes investissent l’amphi E et mettent fin au cours qui s’y tient. Après un temps de flottement l’AG, plus dissipée, reprend: les derniers points à l’ordre du jour, à savoir l’annexion de la principauté de Monaco et la socialisation de ses moyens de production ainsi que la guerre à la Turquie et la libération d’Afrin sont actés à l’unanimité!
L’AG est terminée, n’hésitez pas à nous retrouver tout l’après-midi dans les amphis D et E pour participer aux différentes commissions (action, univ’ pop’, organisation et communication) et à ramener vos duvets et de la bouffe ce soir pour l’occupation nocturne: projection de film, jeux, discussion, venez on sera bien!
Pour que vive l’université en lutte: nous venons d’apprendre que la faculté du Mirail à Toulouse vient d’être placée sous tutelle du rectorat, son président perdant tout pouvoir, tandis qu’une intervention officielle des CRS s’annonce imminente.
A Dijon, la police a arpenté les couloirs de l’université gazeuses à la main, menaces à la bouche, en toute impunité.
A Nantes, le président souffle le chaud et le froid, tente d’opposer les étudiant.es entre elleux à grand renfort de communication vide et irresponsable. L’université est un des rares lieux où le pouvoir policier ne pouvait s’exercer que dans des conditions extrêmement limitées. Alors que dans le reste de la ville, ce pouvoir s’abat impunément envers toute personne ne rentrant pas dans le moule, déclarée comme indésirable que ce soit pour sa classe ou « couleur » sociale, à l’université une sorte de répit pouvait être trouvé.
Pas pour tout le monde évidemment, car les différentes réformes et le projeeeettt des élites dirigeantes tendent de plus en plus à vouloir transformer ce lieu de partage des savoirs, en citadelle sélective n’abritant plus que les représentant.es d’un ordre social excluant. De fait, les statistiques prouvent que fort peu de jeunes issu.es des classes sociales les plus basses peuvent atteindre, et rester, à l’université.
Alors que se passe-t-il en ce moment à l’université ? La création et la recherche d’un autre monde, que les « élites » techniciennes veulent à tout prix éteindre. Ce que sont en réalité les blocus, les AG, les revendications, c’est l’arrivée triomphante de pratiques de démocratie directe. Avec leurs limites bien sûr, mais toute démocratie se doit d’être pratiquée pour exister.
S’il est une chose dont on parle peu quand on mentionne l’université, c’est bien la façon dont son organisation est détachée des étudiant.es qu’elle accueille. Différents conseils sous la direction de président.es et des décisions prises entre adultes « avisé.es », qui mènent leur barque d’en haut et sont en réalité peu concerné.es par la vie quotidienne de l’université qu’iels régentent.
Or, en demandant, revendiquant, exigeant que ces Messieurs-Dames des instances dirigeantes quittent leurs bureaux bien capitonnés et viennent débattre d’égal à égal en AG avec leurs « administré.es », les jeunes procèdent à un renversement complet de l’ordre établi, que le gouvernement ne peut laisser passer. Il lui faut châtier cette jeunesse rebelle qui rêve de solidarité, de démocratie et d’égalité. Qui rêve d’un monde meilleur, un autre monde.
Nous appelons à nouveau à défendre l’utopie qui veut se concrétiser: l’énergie, la détermination de ces jeunes portent nos luttes, ne les laissons pas en payer le prix seul.es!
L’université de Toulouse est bloquée depuis trois semaines contre la loi ORE et un projet de fusion qui s’inscrit dans la tendance à privatiser les universités (un projet similaire de fusion avec l’École Centrale est en construction à Nantes). C’est plus de 2000 personnes qui s’y réunissent régulièrement en AG et tout un étage d’un bâtiment qui y est occupé depuis près d’un mois et demi. Face à cette contestation, la ministre Vidal a ordonné hier la dissolution des conseils de l’université et sa mise sous tutelle afin que l’État puisse y faire intervenir les forces de l’ordre, déclarant l’université du Mirail « ingouvernable ». Face à cette menace d’une intervention violente pour casser la grève, la fac de Nantes est bloquée aujourd’hui en soutien, pour qu’il ne soit pas possible pour l’État de casser en force une mobilisation;
N’hésitez pas à nous rejoindre toute la journée, la fac est bloquée mais pas fermée!
Au programme de la journée:
– 8h: Jeu de Loi
– 9h: Réunion sur les inégalités scolaires
– 10h: Comité de mob’
– 12h: Formation: « De windows à Linux, protège-toi! » (amène ton PC)
– 14h: Présentation d’une école alternative, le lycée expé’
– 16h: « Regard sociologique sur les inégalités scolaires » et atelier d’autodéfense en manif’
– 18h: AG étudiante et lycéenne
– 22h: Projection de film!