Le 21 septembre a-t-il eu lieu?
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Places: Nantes
Alors que les plus jeunes n’ont pas connu d’autres mobilisations que « défensives » contre les agressions de l’État et des patrons, les plus anciens luttaient déjà en 1968.
Petit retour en arrière, histoire de rappeler la ligne de la CGT de l’époque. Dans son édition du 26 juin 1968, la Vie Ouvrière, l’hebdomadaire de la CGT, Robert Tellier écrivait ceci :
« […] il est clair que les groupes provocateurs qui ont sévi au Quartier latin et ça et là dans quelques usines, ces groupes qui ont travaillé à dévoyer le mouvement gréviste, ont été d’excellents repoussoirs, de précieux auxiliaires de la droite. C’est leur violence et leurs élucubrations extrémistes, leurs “katangais” et leurs désordres, savamment et largement exploités par une propagande habile, qui ont permis au pouvoir de se maquiller en défenseur de l’ordre.
C’est pourquoi la CGT les a tout de suite et fermement condamnés. Tout en défendant sans compromission et sans défaillance les revendications des travailleurs, elle a fait ce qu’il fallait pour que les groupes d’excités ne parviennent pas à entraîner les grèves sur le chemin de la violence. Elle savait que le pouvoir y guettait les travailleurs pour les isoler et les écraser. »
Suit pele-mele une dénonciation du PSU, de la direction de la CFDT et de « groupes gauchistes » ; un appel à « barrer la route à la réaction gaulliste » et, page suivante, à voter PCF au deuxième tour des élections législatives. (CGT et PCF étaient à l’époque très étroitement liés)
Dans son édition du 30 mai 68, l’Humanité, alors « organe central du PCF », titre : « De la Bastille à Saint Lazare 800 000 manifestants. Une seule volonté : Gouvernement populaire ». Suit une photo légendée « Ouvrant le cortège à la tête des centaines de milliers de manifestants, le bureau confédéral de la CGT ».
Un objectif et une méthode : un gouvernement populaire (comprenant des ministres communistes tendance PCF) obtenu dans le calme par des manifestations de masse (en tête desquelles la CGT) et des grèves générales.1
Lorsque l’on observe les actions et les écrits de la CGT en 2017, difficile de déceler un changement de ligne par rapport à 1968 :
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le speaker CGT qui appelle du haut de son estrade à bloquer l’économie « par la grève » ;
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le communiqué du secrétariat départemental2 qui utilise ses mots marqueurs (« sans débordements », « sans heurts », « dans le calme », …) et qui divise le mouvement en distinguant entre ses « camarades » et « d’ autres manifestants » (les successeurs des « excités » de 68 ?);
qui décrit un deuxième tour de manif « traditionnel » … pour mieux annoncer qu’il est souhaitable d’y mettre fin3 : « nous avions prévu de mettre fin au « traditionnel » second tour effectué par les révoltés et quelques forces cgt » ;
communiqué où il est affirmé clairement que les débordements ne doivent jamais (se) manifester ;
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le service d’ordre qui refait son apparition, chiffon rouge accroché au biceps ;
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Le 12 septembre la manif est ouverte par la banderole intersyndicale et les porte-drapeaux CGT. Le 21, par la fourgonnette CGT ornée (exclusivement) de ses drapeaux4 et entourée d’une cinquantaine de ses porte-drapeaux, (sorte de « bureau confédéral » départemental ?)5;
Il convient ici de faire une distinction de taille entre « le syndicat » en tant qu’institution et « les syndiqué-e-s » en tant qu’individu-e-s. Leurs discours et leurs actes sont souvent en opposition6. Un exemple à ce sujet est l’histoire des arracheurs de chemise ; d’un coté syndiqué-e-s en colère et bousculade, de l’autre hiérarchie syndicale qui tient un discours du type « je n’étais pas dans un esprit de violence, au contraire plutôt d’apaisement ».7 8
Le 21 septembre, le communiqué du secrétariat départemental défend du bout des lèvres ses syndiqués interpellés. Une étape de plus est franchie dans la répression à Nantes, qui frappe désormais aussi les manifestant-e-s organisé-e-s en syndicat. L’éternel débat refait surface : contre la répression policière, quoi protège le plus, cagoule ou chasuble ?9 (ou les deux ?)
Alors, ensemble dans l’action ? C’est tentant, surtout qu’on ne part pas de rien : jonction avec d’autres composantes de la lutte lors des piquets de grève au printemps 2016 (à Donges et ailleurs) ; multiples chasubles rouges de syndiqué-e-s dans les manifs révoltées lorsque les syndicats (pas tous) sont partis bloquer le périph.
Pesons donc le pour et le contre. En fait, les raisons du « pour » sont nombreuses et évidentes :
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en 2016, les drapeaux syndicaux dissuadent les forces de l’ordre de tirer dans les groupes de jeunes (une pensée pour les militant-e-s de Sud-Solidaires, plus présent-e-s dans les manifs que dans les comptes rendus de NR) ;
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le 21, la fourgonnette syndicale CGT passe les lignes de GM ;
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les révolté-e-s peuvent rejoindre les manifs nantaises sans avoir peur d’être molesté-e-s par le service d’ordre (“SO”) CGT comme cela se produit à Paris10, à Marseille11 et ailleurs12.
Passons donc au « contre » :
Problème récurrent de représentation démocratique interne dans les syndicats :
Martinez qui se retrouve chef en 2015 contre les mandats de sa base ; Thibaut qui appelle à voter “oui” au traité constitutionnel européen en 2005 contre les mandats de sa base ; Mailly en 2017 qui refuse d’appeler à manifester contre l’avis de sa base ; … un peu plus que des cas isolés ?
Ce problème dans le cas de la CGT, apparaît régulièrement dans leur positionnement en manif lors des prises de paroles à Nantes : le 21, ils sont les premiers à parler et décident à qui ils passent leur micro. Sur quels critères ? Mystère… mais on est encore loin de l’open mic.
Ce problème se double d’un problème de coordination avec le cortège de tête, équivalent à ceux dans l’intersyndicale classique : comment le cortège de tête peut-il se doter de représentant-e-s pour dialoguer avec les syndicats ? (le souhaite-t-il seulement ?13) La sono syndicale ne couvrira-t-elle pas toujours les slogans du mégaphone des révolté-e-s ? La parenthèse de la foule « qui ne s’organise pas dans une organisation »14 est-elle amenée à se refermer ?
Et si jamais l’on arrivait à s’entendre sur la finalité à atteindre et sur les modalités pour l’obtenir15 ? Nécessairement ce serait avec des moyens d’actions acceptés par toutes les parties prenantes :
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Exit donc les « groupes provocateurs » et leurs « élucubrations », les « excités », les « désordres », les « autres manifestants » non compatibles ;
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Exit la critique (pourtant nécessaire) du mode actuel de fonctionnement syndical dominant ; et une rhétorique qui va avec, « toutes les composantes de la manifestation », « toutes les composantes du mouvement »16 comme écrit NR, se retrouvant réduites au passage à l’éternel triptyque étudiants-ouvriers-paysans ;
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Exit donc tou-te-s les autres, les éjecté-e-s du système scolaire, les trop jeunes ou trop vieux pour étudier ou travailler, les réfractaires au salariat, au productivisme et celleux qui refusent d’être réduit-e-s à des agent-e-s économiques, celleux pour qui ça fera sens de devenir paysan-ne lorsque nos poubelles cesseront d’être pleines de bouffe, entre autres ;17
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Exit la spontanéité (les « surprises » semblent être programmées bien en amont des manifs), les actions contre le système en place18, l’utilité du cortège de tête (ouvrir la voie, défendre la manif, créer d’autres possibles). Exit les espaces et les moments de liberté durement gagnés (on se rappelle un slogan du printemps dernier : « on ne recule plus ! »)
Cela représenterait de lourdes concessions du cortège de tête quand la CGT, elle, n’a pas besoin de dévier de sa ligne.
Loin d’être renvoyées à leur inutilité fondamentale, puisque aucun débordement ne s’est manifesté, les forces de l’ordre reprennent leur mission là où elles avaient été obligées de l’abandonner. D’une part, la hausse de la (ré)pression policière : provocations au fenêtres de la Pref; fourgons de CRS paradant aux abords de manifs, arrogance de la BAC, pointeurs des armes policières sur les manifestant-e-s, infiltration du cortège, sabotage de banquets, interpellation de syndiqué-e-s … La liste est longue (et malheureusement non exhaustive) de tout ce qui pourrait arriver à l’avenir. D’autre part, une apparence plus policée de la violence du maintien de l’ordre par l’État (NR relève que pour la première fois depuis des mois, « il n’y aura pas eu un seul tir de grenade »19)
A Nantes, le cortège de tête se fond progressivement dans les manifs syndicales. Curieuse évolution, alors qu’ailleurs l’idée bruisse de plus en plus ouvertement parmi les syndicats (pas tous) que leurs syndiqué-e-s ont toute leur place dans le cortège de tête.
Pourquoi pas, après tout, défiler derrière les drapeaux rouges syndicaux. Pourquoi pas se parler et apprendre à se connaître, et faire confiance à l’intelligence collective (mais comment peut-elle déboucher sur des parcours de manifs si facilement flicables, souvent en contre-bas des forces de l’ordre et toujours dans leur ligne de mire ? D’autant plus depuis que les défilés ne sont pas déclarés à Nantes).
Le 21 septembre, des encagoulée-e-s orientent discrètement les banderoles renforcées afin de les remettre dans le droit chemin quand elles tentent de choisir une autre voie que celle tracée par la camionnette CGT. Le mot passe dans le cortège de « rester tranquille » jusqu’à l’action commune (le 21, un mur de parpaings au milieu d’un rond-point). En bref réapparaît cette intransigeance très cégétiste envers des moyens d’actions qui ne sont pas les siens.
Pour les raisons inverses de celles qui l’ont fait grossir, le cortège révolté perd des éléments. L’ordre reste facile à maintenir et l’action planifiée ne peut que se fracasser contre un mur (de flics en armure).
En attendant que revienne la tolérance de moyens d’action plus variés dans les manifs, en attendant que la manifestation déborde de nouveau, en attendant que refleurisse le cortège de tête en ouverture de manif à Nantes …
Notes:
1 De quoi faire tiquer une éventuelle « génération ingouvernable »… mais autant éviter les quiproquo le moment venu.
2 À trouver sur indy : https://nantes.indymedia.org/articles/38590
3 On se souvient encore au printemps 2016 des huiles départementales déclamant leur discours de fin de manif devant … personne, tou-te-s les manifestant-e-s prolongeant joyeusement le parcours officiel à la suite du cortège de tête.
4 Après avoir doublé le cortège de tête par la droite, sans franche opposition. Les autres représentants de l’intersyndicale semblent mis à l’écart.
5 Big up à NR qui réussit la prouesse de ne pas montrer une seule image du “carré de tête” syndical qui ouvre la manif et qui, de facto, met sur la touche le concept de “cortège de tête”.
6 Gardons à l’esprit la différence entre « syndicat » et « syndiqué-e-s ».
7 « « Chemise arrachée ». Le délégué syndical CGT a reçu sa lettre de licenciement », d’après la manière dont Ouest France relate l’affaire https://www.ouest-france.fr/economie/transports/air-france/chemise-arrachee-le-delegue-cgt-recu-sa-lettre-de-licenciement-4443660
8 NR n°0 nous rapporte (p.46) la vision de la classe d’en face : « Le sens de l’intérêt général des syndicats a été impressionnant pour canaliser le mécontentement. », prenant soin de vanter pour cela le « talent de l’état-major de la CGT », état-major qui n’hésite pas à siffler la fin de la récréation lorsque des sections deviennent trop turbulentes. Voir les propos de Martinez sur l’affaire de l’affiche Info’com – CRS…
9 L’avis du proc de Valmy Olivier D, « On fait ce qu’on peut avec ce qu’on a et, dans ce dossier, on n’a pas l’ADN du casseur, et on n’a pas le visage du casseur, alors [il] pourra toujours contester. », cité par lemonde.fr, Voiture de police incendiée : jusqu’à huit ans de prisons requis, par Henri Seckel, 23 septembre 2017
10 « Agression violente de 5 femmes à la manifestation du 12 septembre par le SO de la CGT », à lire sur Paris Luttes Infos https://paris-luttes.info/agression-violente-de-5-femmes-a-8683
11 « Violences sexistes et gazages de manifestant-e-s, le quotidien de lutte du SO de la CGT », à lire sur Mars Infos, https://mars-infos.org/violences-sexistes-et-gazages-de-2597
12 Le SO syndical ne pourrait-il pas plutôt avoir pour mission de défendre ses syndiqué-e-s ? (notamment contre les interpellations?)
13 « Le cortège de tête n’a pas de porte-parole », d’après NR n°0, p.5. On mesure facilement tous les risques de dérive que ça comporte. Un pensée pour la trajectoire politique de Daniel Cohn-Bendit, porte-parole en Mai 68 et admirateur de Macron en 2017.
14 NR n°0, p. 5
15 Et le spectre des possibles est bien large : « gouvernement populaire » ? Génération ingouvernable ? Commune ? Ou tout autre chose, qui émergera en le faisant ? Objectif ambitieux que de trouver un consensus à cette question…
16 21 septembre à Nantes : Macron au pied du mur », à lire sur NR, https://fr-fr.facebook.com/Nantes.Revoltee/posts/1455896277779874
17 « les précaires, intérimaires et autres RSAstes qui sont de facto exclus du syndicalisme à la française », dixit NR n°0, p. 6
18 Le net regorge d’argumentaires du type : si le but est d’abolir le système et si le système est réellement systémique (politique, économique etc mais aussi répressif et judiciaire) alors tout ce qui pourrait le détruire est interdit. Donc les actions illégales sont nécessaires pour le mettre par terre. Ce qui pour le syndicat fait « désordre ».
Notons qu’en 2017 les banques ne se barricadent plus. N’auraient-elles plus peur des manifs?
19 « 10 octobre à Nantes : construction de la victoire », sur le site de NR
Lu avec intérêt ce texte, qui pose un question qu’on doit être pas mal à avoir en tête en ce moment.
Après avoir été adepte d’une sorte “d’émeute systématique” en 2016, montrant un manque d’esprit tactique dont les conséquences répressives n’ont pu que finir par arriver (et être dur au vu de l’isolement que cela impliquait), on voit donc NR maintenant faire un virage et se retrouver à composer avec une CGT qui en profite bien pour calmer toute envie de débordements. On a pourtant déjà vu sur la ZAD ce que donnait le mythe de l’unité si cher aux appelistes… Une sorte de jeu de dupes, entre rapport de force et séductions, de tous les côtés…
Une ou deux remarques celà dit, pour participer un peu au débat :
D’abord le “cortêge de tête” est une invention très parisienne, comme rappelé par un certain nombre de texte diffusés dans d’autres villes. À Nantes par exemple, c’est un peu traditionnellement que les étudiant.e.s et lycén.ne.s prennent la tête de la manif quand iels participent à un mouvement social avec les syndicats. Pendant le CPE c’était aussi le cas, et parfois iels s’organisaient avec les sans-papiers pour que celleux-ci soient devant, en geste de solidarité. Rien de nouveau en soit donc.
Ensuite une des faiblesses de cette stratégie (outre le fait d’être là où on nous attends quand on l’utilise systématiquement), c’est que si elle permet d’être plus offensif.ve.s en manif, elle se concentre sur ce mode d’action, qui est pourtant connu pour être peu effectif. Une autre, c’est que c’est chouette de se croise le temps de quelques heures en manif, mais ce n’est pas ce qui permet de se reconnaître le reste du temps, de s’organiser et de réflechir ensemble aux suites, à la situation et aux stratégies à mettre en place. Et c’est clairement une des choses qui a manqué en 2016. Ce qui laisse aussi le champs libre à toutes les prises de pouvoir.
Ça vend bien le “cortêge de tête”, mais ça a ses limites, limites qui conviennent aux franges les plus autoritaires du mouvement (c’est ptet pas pour rien que lundi.am était un des plus fervent propagateur du concept).
Bon, effectivement selon un article de NR, le “cortêge de tête” n’aurait pas de porte parole. Cela dit, dans l’article qui fait une aude à Facebook (confondant souvent internet et ce réseaux social), on peut lire page 8 : “Une audience qui augmentera au cours du mouvement, transformant de fait la page en porte voix des agitations du printemps.” Façon de reconnnaître qu’en réalité, de fait, le cortêge de tête en avait un de porte-parole. Ce que les syndicats, aussi peu naïfs que la pref’ (et d’autres), ont actés comme on le voit en ce moment.
De toute façon il semble clair maintenant que NR n’est pas spécialement anti-autoritaire ou anar. L’article gerbeant sur la ZAD page 30 (qui n’existerait que depuis quatre ans apparement) dénonçant le “ghetto anarchiste” qui la menace au même titre que la “normalisation institutionnelle” (sic) finit de le démontrer. Semble-t-il tout n’est qu’embrouille de milieux de toute façon.
Salut,
je crois que cet article pourrait très bien déboucher sur une réflexion collective autour de la place de ce que j’appelle des forces d’encadrement du mouvement social et plus particulièrement des forces d’encadrement de ce qui a émergé du cortège de tête de 2016. Force est de constater que dans certaines villes où la frange “cortège de tête” du mouvement social a pris de l’ampleur, des forces d’encadrement de la contestation se sont formées ou se sont renforcées. Ce ne sont pas forcement des organisations, ni même des collectifs formels, peut importe la forme à vrai dire.
Au delà du simple jugement moral de ce phénomène (qui n’avancerait finalement pas à grand chose), une réflexion sur ses conséquences stratégiques et sur les réponses à donner serait intéressant. Je ne suis pas de Nantes mais le cas de ma ville est similaire; la (ou les) force(s) d’encadrement, autrement dit les avant-gardes locales ont une responsabilité implicite sur la dynamique du mouvement et donc peuvent, si des choix non tactiques ont été pris, être un obstable au développement de celle ci. Et ce que décris le texte semble bien correspondre à cela. D’ailleurs à Paris la même chose fut très notable lors de la première moitié de l’année 2017: une ou des avant-gardes ,ayant une prise sur une certaines dynamique du fait de leur puissance, peuvent la foute en l’air à cause de mauvais choix ou même à cause de non choix. Tout les embarqués de la nuit du second tour des élections présidentielles en sont une preuve
Bref tout ça pour dire qu’un débat sur la place qu’occupent les avant-gardes dans nos milieux (car il y en a, et se mentir à soi même ne fera pas avancer les choses) serait très intérressant, d’autant plus s’il est posé d’un point de vue stratégique et non moral comme beaucoup d’entre nous aiment faire.
Ciao.
C’est bien beaux les critiques sur NR mais les bichon-ne-s vous oubliez une chose:
L’assemblée OUVERTE Front Social. Vous y étiez pour participer? Pour construiiiire?
Parce que les leçons de moral de “spectateurs” quand on ne se bouge jamais pour faire avancer les choses c’est un peu trop facile… y’a plus qu’à taper sur celles et ceux qui se les farcissent ces réu dès que ça ne correspond pas un peu à sa vision, vision qui sera toujours réductible à ses affects et propres ressentis…
Stop à la consommation de la lutte,
les actions auront toujours plus de valeur que les paroles, même sages.
“Vous critiquez mais vous ne faites/proposez rien”
Bref, rien de nouveau depuis des années lorsque la pratique de certains se trouve remise en question. Ajouter à cela une dose d’anti-intellectualisme et d’introduction de la morale dans le débat et l’on a un parfait argumentaire type d’activiste. J’aimerais ici répondre à deux points soulevés par le commentaire précedent:
– L’action pour l’action n’a aucun intérêt, même chose pour “participer” à des initiative et pour “construire”. Si nous, en tant que militants/activistes, n’avons pas un minimum de réflexion théorique et donc ne sommes pas capable d’articuler théorie et pratique, c’est à dire aussi d’effectuer des autocritiques, le mur dans lequel nous fonceons va faire vraiment très mal. Dire que l’action vaut plus que les paroles, c’est à dire que la pratique est plus importante que la théorie, voir même que la théorie ne sert à rien, c’est verser dans un activisme névrosé où l’action possède toujours une valeur intrinsèque à elle même, peu importe son contenu, peu importe son contexte. Par l’action permanente, l’activiste rentre subjectivement dans la catégorie de “ceux qui font quelque chose” et peut alors se permettre comme dans le commentaire précedent de répondre violemment à tout “spectateur”.
D’ailleurs, j’aimerais inviter les gens me lisant à lire cette chouette brochure qui nous permettrait de questionner le rôle d’activiste ainsi que sa relative utilité vis à vis des luttes sociales : https://infokiosques.net/spip.php?article117
– Aussi présent dans le commentaire précedent, une moralisation du débat. Au final, les gens critiquant certains activistes locaux ne seraient que des “spectateurs” donnant des “leçons de morale” et donc ne jugeraient que par rapport à leurs “affects et propres ressentis”. Sauf que non, il y a une critique possible de ce qui se fait actuellement et ce n’est pas une critique morale mais une critique pragmatique. Les deux premiers commentaires ont montré que ce n’était une simple embrouille entre personnes mais bien une affaire d’ordre stratégique. Le ponpon reste quand même lorsque l’auteur du commentaire précedent dit que les critiques et analyses politiques ne seraient que des “affects” et des “ressentis” et donc implicitement que toute analyse politique se vaut plus ou moins, la position relativiste de base quoi. Je ne sais pas pour l’auteur mais dans la tête de pas mal de monde une analyse politique sérieuse c’est avant tout une analyse qui arrive à décentrer les affects et les ressentis pour laisser place à des raisonnement logiques, des sources, des connaissances objectives, tous ce qui fait d’un texte quelque chose d’épistémologiquement sérieux.
Et de plus avoir une approche pragmatique de la situation, ce n’est pas “taper sur celles et ceux” qui se bougent, c’est ouvrir le champ des possibles au niveau pratique en partant du niveau théorique. Pour preuve, je ne suis moi même pas d’accord avec le texte si dessus car celui semble avoir la nostalgie d’un cortège de tête où les pratiques offensives puissent s’exprimer, alors que je pense que le cortège de tête offensif ou pas est un obstacle à l’instauration d’un véritable rapport de force lors des mouvements sociaux.
C’est la galère pour être au courant des réus de ce “front social”. Si t’es pas dans les bons couloirs, pas moyen de savoir quand et où c’est. Parce que sinon je sais pas comment les gens font. Parlons meme pas d’etre inscrit à la liste. Moi j’appele pas ça ouvert. C’est pas grave, de toute facon ecouter les chefs se parler et negocier leur trucs (avec quand meme quelques autres interventions au milieu, c’est la democratie quand meme, puis ca changera pas grand chose au resultat de la negociation entre cartels), c’est pas tres interessant.
C’est super toutes ces réflexions, et la tension entre “critiques + ou – extérieures” et “défense + ou – de l’intérieur”.
Perso, ça fait des années que je peux me situer d’un côté ou de l’autre, selon les périodes, les moments, les luttes, et bien souvent je suis dans les deux à la fois, sans que ça ne soit profondément contradictoire. Je dirais même que c’est certainement la position la plus intéressante: pas de critique depuis une tour d’ivoire, et pas d’autosatisfaction depuis un rôle de vague leader non plus.
L’ennui, c’est que souvent il y a de part et d’autres des rivalités, et de l’idéologie. Les deux font la paire pour créer une plaie, un furoncle, un truc bien dégueu.
Essayer de sortir de ces banalités militantes, ça serait pas mal. Et de quitter les habits môches et sales du p’tit chef sur-actif autant que du critique-puriste du haut de sa tour d’ivoire, vraiment.
Et puis, bien sûr, essayer d’étayer ses critiques, parce que lancer des “constatations” basées sur des ressentis voire des hallucinations sur ce qui a été / serait possible, ça ne mène à rien.
Exemple pris dans un des commentaires ci-dessus:
“D’ailleurs à Paris la même chose fut très notable lors de la première moitié de l’année 2017: une ou des avant-gardes ,ayant une prise sur une certaines dynamique du fait de leur puissance, peuvent la foute en l’air à cause de mauvais choix ou même à cause de non choix. Tout les embarqués de la nuit du second tour des élections présidentielles en sont une preuve.”
Ce soir-là, il y a eu plusieurs dynamiques, plusieurs petites manifs sauvages, plutôt peu ou mal organisées, donc ça sert à rien de les fantasmer ou d’imaginer que des “avant-gardes” ont organisé le nawak et ouvert la porte à la répression. Il y a pas mal de spontanéité, et aussi de “on fait ce qu’on peut” quand la révolte sonne. Ce soir-là, j’étais dans la plus grosse manif sauvage – et on n’était pas si nombreux-euses – et ça me semble assez évident qu’il s’agissait, comme souvent, d’une agrégation de groupes affinitaires, d’individus voire de sortes-de-collectifs qui partageaient l’envie de foutre le bordel pour fêter ces élections de merde. Ce soir-là, les choix et non-choix ont été faits dans la spontanéité d’une manif sauvage et dans le resserrement répressif des flics qui se rapprochent. Comme souvent. Et c’est regrettable qu’il y ait des arrestations. Mais tant qu’il y aura des révoltes, des émeutes, des manifs sauvages, il y aura le risque d’arrestations. Tant qu’il y aura la joie de l’expression émeutière anti-pouvoir, il y aura l’ombre de la répression policière.
Et que ça se passe bien ou pas, qu’il y ait du beau chaos ou pas, des arrestations et des tabassages policiers ou pas, la responsabilité est collective.
Quand on va en manif sauvage, on n’y va pas pour suivre des GO (gentils organisateurs), et on n’y va pas non plus en espérant la présence d’un SO (service d’ordre) “protecteur”.
Mais, bref, je commence à divaguer un peu, désolé.
Le commentaire précédent évoque la soirée post-1er tour à Paris. Récit ici:
https://paris-luttes.info/recit-et-reflexions-a-propos-de-la-7965
Le commentaire critiqué parle de la soirée du 2nd tour, lors de laquelle, à Paris, il ne s’est pas passé grand-chose, les flics réussissant à tout cadenasser et à disperser les quelques tentatives de manifs sauvages.
Mais bon, le constat est le même: si ce soir-là fut un échec pour nous tou.te.s, ce n’est pas la faute à quelques prétendues avant-gardes militantes, mais bien à nous tou.te.s, ou plutôt, c’est la faute à personne. On a fait ce qu’on a pu, et au moins on était là dans la rue pour crier notre colère. On était à peine quelques centaines ce soir-là. On aurait dû être des centaines de milliers ! Alors jeter la pierre à de prétendues avant-gardes, aussi critiquables soient-elles, pour les rendre responsables de l’échec de ce soir-là, c’est n’importe quoi.
Aiguisons nos critiques, soyons précis.es, soyons autocritiques, ne nous contentons pas de baver sur des p’tits chefs. Organisons-nous, prenons de la place et des initiatives antiautoritaires.
C’est plutôt sain de débattre du mouvement social, des idées, des pratiques, de la manière dont on s’organise ou pas, de la manière dont se déroulent les évènements, des analyses qu’on peut en tirer.
Je vais passer sur toute la partie historique qui vise à démontrer que les bureaucraties syndicales… sont des bureaucraties syndicales, avec leur lot de tentatives de contrôle de mouvements sociaux. Ce n’est guère une nouveauté, ça ne l’était déjà pas avant 1968.
Que la CGT locale salue des manifestations « sans débordement » etc., pourquoi en être surpris ? La situation est-elle si chaude que les syndicats en viendraient à radicaliser leurs discours et leurs actions ? Non.
Depuis la rentrée la pratique manifestante s’est en partie décalée. Certain.es peuvent le regretter, d’autres peuvent trouver cela salutaire. Il ne faudrait quand même pas rester aveugle au fait que toute une partie de la population s’est désolidarisée des manifestations l’an passé – à tort ou à raison. Incompréhension sur les modes d’action, aucun espace de discussion pour en débattre et pour avancer.
Certains prennent l’initiative d’ouvrir et de nourrir un espace commun, ouvrant la voie à d’autres pratiques. Où est le problème ? Personne n’est forcé d’y participer.
A plusieurs manifs des gestes symboliques ont été pensés, préparés et accomplis. S’il y a une recette pour accomplir des choses à plusieurs, des « surprises », sans en discuter avant et les préparer il faudrait donner la recette.
Exit… rien du tout. Personne n’est forcé à quoi que ce soit, et si certain.es rappellent qu’à tel ou tel moment des actions plus émeutières pourraient compromettre d’autres actions prévues, encore une fois : rien de choquant. Et si elles sont tout de même accomplies, et bien c’est comme ça. Les premier.es se réjouiront de retrouver la joie émeutière, les autres auront la déception de ne pas avoir accompli ce qu’il.elles avaient imaginé.
Ce qui est entrepris aujourd’hui a des limites évidentes, en partie soulevées dans ce texte. Gardons en tête que les limites sont avant tout celles de la situation actuelle et des (non) possibles qui vont avec.
PS pour ceux qui cherchent “l’assemblée ouverte” : elle se réunissait dans la rue hier, la prochaine réunion a été communiquée.
“Il ne faudrait quand même pas rester aveugle au fait que toute une partie de la population s’est désolidarisée des manifestations l’an passé – à tort ou à raison. Incompréhension sur les modes d’action, aucun espace de discussion pour en débattre et pour avancer.”
Incompréhension… Faut oser dire ça quand même. Pleins de gens ont continué à venir en manif, malgrès la boule au ventre. Mais ouais, au fur et à mesure toute une partie de la population a aussi arrété de venir en manif, sachant venir au casse pipe permanent parce qu’une avant guarde se faisait son petit nom en ne faisant des manifs que des espaces de confrontation avec la police.
On l’aime pas cette police, mais l’enjeux n’était pas que là, et on ne construit pas un mouvement, une analyse et un discours politique uniquement là dessus. Pas en faisant ça tout le temps en tout cas, mode pavlovien. Ça fait des belles photos hein, jusqu’à ce qu’on se se fait chourer tous ses boucliers par la bac.
Des espaces de débats il y en avait en 2016 : des AGs après la plupart des manifs, organisées par l’AG interpro on bloque tout, qui ont donné plusieurs séries d’actions communes comme des blocages ou des visites de piquets de grêves (éboueurs par exemple) et d’autres trucs.
Y’avait aussi déjà avec ces interpro des espaces de rencontres et d’élaboration commune plusieurs fois par semaine entre syndiqué-e-s et autres composantes.
C’est sûr nantes “révoltée” et leur potos appelistes y participaient pas. Plutot concentrés sur la fac et le peu d’étudiants mobilisés. Chasse gardée sur un public facile à séduire et pas trop critique sur les postures. Mais c’est pas parce qu’on était pas à ces ags interpro (annoncées publiquement) que ça existe pas.
Y’a que quand l’amphi “occupé” (la journée hein) s’est fait expulser et que la répression a immobilisé le groupe qu’ils ont daigné venir se mélanger dans l’interpro aux autres composantes du mouvement. Et au final juste pour faire un truc stérile de “syndicat caca” (ça contraste avec la nouvelle position du groupe ces temps-ci d’ailleurs), et qui n’a mené à rien. Fallait bien poser son égo et sa radicalité. Trop les stars, gros titres dans la presse et interviews et tout. Bon c’est pas grave, c’était la fin du mouvement plus ou moins, mais faudrait pas non plus raconter n’importe quoi et dire qu’on invente l’eau chaude. Allo la terre.
En tout cas, les symboles ça marche pour les vendeurs de crémerie, pour se dire qu’on fait quelque chose, avoir plus de like sur facebook et recruter pour l’imaginaire du parti ptet, mais comme on le voit à part se la jouer ça sert pas à grand chose.
Enfin “et bien c’est comme ça”, hein, on à qu’à faire comme on nous dit.
Je n’ai rien d’autre a commenter a part : Ce texte m’a fait beaucoup rire ! merci aux auteurEs d’être aussi drôle ! franchement ce foutage de gueule va ptet falloir arreter… C’est bien beau de passer son temps a cracher sur la gueule de celles et ceux qui passent leur temps a vouloir créer, construire, expérimenter quelque chose de nouveau. Puis après arriver avec sa théorie pété et ses analyses à côté de la plaque, on peut s’en passer… mais bon tout est bon pour casser NR sur indymedia j’ai l’impression… Tampis, quand certain.e.s essaye de construire et d’organiser des bases de luttes communes, d’aller au dela de ces considérations anarachiste débile des syndicats et des autonomes, tandis que certain.e.s font preuve de solidarité entre toutes les composantes de la lutte, tandis que certains veulent recréer une nouvelle commune à Nantes, d’autres passent leur temps à chier partout, pleurnicher, diffamer et dire de la merde et des mensonges. En restant dans l’ombre Cacher a ne rien faire à part cracher des gros glaires dans la soupe… Odieux. Et franchement ce genre de procès, d’analyse politique … on aimerait s’en passer. On a deja assez de probleme avec les flics, les rg, les blessés et les patrons pour en plus s’ajouter ce genre d’individualiste stupide.
Salut,
Pour ma part j’ai participé à l’AG interpro, et aujourd’hui je participe au Frotn social (dont ce n’est plus le nom).
Je me fiche allègrement des histoires de querelles intestines du monde anarcho/autono/situationno et je ne sais quoi encore. Je vais là où il y a es gens prêts à construire, à faire avancer le mouvement, à renforcer notre camp.
Je trouve dommage que les gens qui ont oarticipé à l’AG interpro ne viennent pas, ou très épisodiquement au Front social. Je pense qu’ils pourraient y avoir leur place, même si ils ont des différents avec je ne sais quelle tendance, le champ des activités à réaliser est vaste, et tout le monde n’est pas obligé de travaillé avec tout le monde au quotidien, et pour autant on peut pousser dans le même sens.
L’affaire des réus dure à savoir c’est vraiement un très mauvais procès, on a fait tourner des listes pas mal de fois, il suffit de se signaler, et si ça n’a pas marché du 1er coup de se re-signaler pour être inscrit (y a eu quand même un paquet de manif dans lesquels on pouvait se croiser).
Après c’est pas immédiat, et oui chacun a sa vie, son taf, ses activités et personne n’est payé pour gérer la liste mail. Mais je suis persuadé que quand on veut, VRAIMENT, on, peut.
La prochaine réu a été annoncée à la manif, et sinon la liste mail a bien tuorné et était sur la table de la bouffe, donc tout ce qui veulent auront la date et le lieu.
Ceux qui sont dans un esprit constructif, et je dis bien CONSTRUCTIF, Welcome. Si c’est pour régler des vieux comptes politique, merci de faire ça ailleurs.
Enfin sur la question de la radicalité évoquée dans le texte de départ, je pense qu’on oubli juste de dire que si NR s’est tourné aussi vers d’autres formes d’actions et vers la composition, c’est aussi simplement parce que le mode d’action précédant n’était juste plus possible en raison je pense principalement du nombre de procès et interdiction de manif en cours, et des dispositifs policiers de plus en plus imposants.
Pour ceux qui était là jeudi, le cortège a quand même “chargé”, le cordon de CRS, avec une première ligne mixte mais très marquée CGT quand même, et je trouve que c’était un beau moment même si tout le monde savait qu’on avait peu de chance de percée la ligne “ennemie”.
Après les gazs dissipés, qui restait devant ? J’ai quand même vu pas mal de CGTistes… C’est pas du tout une critique, y avait beaucoup de blessés je crois et sans doute le plus sage était d’arrêter là, mais c’est simplement pour dire que je pense que la division, en termes de radicalité, cortège de tête /vs syndicats (en tout cas pour CGT et SUD) a de moins en moins de sens, et qu’il ne faut plus raisonner comme ça, mais raisonner collectivement sur comment marquer des points ensemble, et avancer ensemble.
Dernier détail, la BAC si je ne me trompe pas n’a pu faire aucune intervention PENDANT la manif (petu-être avant dans un tram par contre). Pourquoi ? Tout simplement parce que si ils peuvent intervenir à 30 pour taper un petit groupe isolé, lorsque la manif fait bloc, comme c’était le cas à Commerce, il ne peuvent pas grand chose, ou alors en prenant de gros risques…
Tout ce qui peuvent faire c’est faire les kékés avec leurs flashballs en nous braquant, et ronger leur frein de ne pas pouvoir intervenir pour “casser du gauchistes”. Ca personnellement, c’est déjà un petit plaisir auquel je goûte volontiers ! Mais bon chacun jugera…
A ceux qui veulent avancer, à très bientôt !
Merci de ne pas confondre l’auteur-e de ce texte avec Indymedia-Nantes.
La quasi-totalité des auteur-e-s des textes publies ici n’ont rien à voir avec Indymedia-Nantes, au sens où illes n’en font pas partie et ne connaissent pas les gens d’Indymedia-Nantes.
“Merci de ne pas confondre l’auteur-e de ce texte avec Indymedia-Nantes.”
Bizarrement, vu de l’extérieur, Indymedia Nantes a l’air d’avoir un sérieux penchant pour la publication de tribunes contre Nantes Révoltée, de commentaires injurieux et calomnieux, voire de tribunes d’agresseurs.
Mais bon, c’est tellement confortable de se cacher derrière une neutralité un peu factice. Courage camarades ! ;)
Article totalement mytho (quelques notes de bas de page ne garantissent pas le sérieux d’une analyse) pour quiconque se tient un minimum au courant de ce qui se passe à Nantes.
Vue la malhonnêteté hallucinante de cette exégèse frustrée des publications de Nantes Révoltée (un vrai travail d’enquêteur) et les commentaires rageurs sur l’absence présumée de gens de NR à l’AG “on bloque tout” (une expérience totalement pétée lancée par trois “radicaux” qui n’ont rien fait du mouvement loi travail), au moins, c’est pas difficile de voir d’où ça vient.
Je suppose que ce commentaire sera supprimé, puisque ce sont les mêmes qui calomnient et valident les publications sur ce site.
Ça fait sincèrement de la peine pour vous … Bisous
Pour what.
Oser dire incompréhension ? Ben oui j’ose !! On a même le droit d’oser se tromper.
Qu’un pan entier de gens ne venaient pas manifester car ils ne trouvaient pas leur place (à tort ou à raison, encore une fois) dans la forme émeutière l’an passé, c’est une simple réalité. Perso j’y venais, avec la boule au ventre comme tu dis. La plupart de mes collègues : non. Y compris les plus motivés à manifester ont fini par ne plus venir. A l’opposé le type de lutte a attiré d’autres personnes, et tant mieux.
Je n’ai pas tout vu, pas participé à tout, il y avait des initiatives communes c’est très bien, loin de moi l’envie de réécrire l’histoire. N’y ayant pas participé, cette image et cette dynamique ne ressortaient pas du mouvement alors (selon moi).
“C’est comme ça” tu l’as mal compris, c’était précisément l’inverse de “on a qu’à faire comme on nous dit”.
Pour tout le monde.
Les échanges sont emplis de rancunes et de guégerres bien stériles. C’est malheureusement assez normal, on baigne depuis 40 ans dans une période où la principale occupation de chaque groupe à “gauche” est de taper sur celui d’à côté pour bien montrer pourquoi on ne s’organise pas ensemble.
Peut-être arrive-t-on dans une situation où ce sectarisme va laisser à la place à du collectif. Moi je m’en réjouis, et je crois que cela correspond à une nécessité aujourd’hui.
on a masqué un commentaire non seulement insultant mais surtout sans aucune explication / justification de fond.
pour le reste, comme le dit “un lecteur”, merci de ne pas confondre l’auteur-e de ce texte avec Indymedia-Nantes.
pour rappel ce site est un media d’open publishing nous n’avons pas à retirer toute critique contre tel ou telle orga / groupe particulièrement quand des gens prennent le temps de faire un texte étayé… et cracher sa bile en commentaire n’aide généralement ni la réflexion, ni à approfondir le débat, encore moins à se rapprocher de la personne qui le fait.
Je confirme qu’il est difficile d’avoir des infos sur les réunions du Front social. Pendant le piquet de grève des facteurs de Saint-Herblain on m’avait présenté une personne “membres” du Front social. Cette personne m’a dit que le Front social n’existait plus sous ce nom mais que d’autres réunions allaient être posée. Cette personne m’a demandé mon mail pour que j’en soit informé. Je lui ai filé mais je n’ai jamais rien reçu. A un autre moment, j’ai demandé des infos sur la liste de l’assemblée de lutte. Personne ne m’a répondu… Quelqu’un au dessus dit qu’il suffit de se signaler. Mais se signaler à qui?
J’ai l’impression que certains voudraient que toutes celles et tout ceux qui rejoignent les assemblées se soit tous mis d’accord avant pour ne pas exprimer leur désaccord politique s et travailler sous les ordres de managers de lutte à la construction de l’union de la gôche. C’est énervant que des désaccords politiques soit réduits à des guéguerres stériles. On voit bien que le but de tout çà c’est de nous faire croire à une grande union du “Peuple” contre l’oligarchie des hyper riches. Toutes et tous unis derrière les classes moyennes et la petite bourgeoisie!
Y a un truc que ces managers de lutte oublient: c’est que de nombreuses personnes ne pouvaient pas faire grève ou venir au manifs et aux réu. Quand on est en interim ou en CDD, on ne perd pas seulement une journée, on est directement grillé. Prenez en compte le vécu des gens avant de sortir la phrase bateau: “Quand on veut on peut”.