Pratique inclusives / pratique excluantes
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Local
Thèmes : Actions directes
Lieux : Nantes
– premièrement l’action contre la police, le bris de vitrine vont avoir une conséquence sur l’ensemble des manifestants et pas seulement sur les participants à «la casse». Ces conséquences sont d’ordre physique et symbolique.
Du côté physique : l’ensemble des manifestants subissent le gaz lacrymogène, les coups de matraque, les tir de flash-ball, les cris, les pleurs et la peur.
Du côté symbolique : un certain nombre de manifestants ne veulent pas être assimilés à des manifestants «violents». Ce type de pratiques dégrade la représentation des manifestants car l’ensemble des participants sont assimilés alors a des «casseurs». Le message que ces personnes voulait porter publiquement en sort complètement obscurci pour ne pas dire complètement illisible.
Les manifestations pacifiques quant à elles n’ont pas une conséquence physique dangereuse pour les participants et une dégradation symbolique d’eux-mêmes. Tel est le premier point de différenciation entre ces deux pratiques.
Ceci dit rien n’empêche les partisans de l’affrontement envers les policiers et les vitrines d’organiser de grandes manifestations ayant pour thème « tout casser». Ils n’ont peut-être pas besoin d’attendre l’organisation de manifestation par des groupes politiques et des individus qui n’approuvent pas ce genre de pratique. Le respect des différentes pratiques politiques passe par leur séparation dans le temps et l’espace.
– deuxièmement, la différence entre les deux types de pratique est que la manifestation pacifique est inclusive et la violence contre la police est excluante. En effet, la participation à une manifestation pacifique ( ce qui ne veux pas dire non deter) est accessible a tous : parents avec poussette, personnes handicapées, personnes peureuses, vieux etc. Alors que l’affrontement est réservé à une certaine catégorie de personnes bien souvent des jeune hommes mettant en avant des valeurs de virilité. Ceux qui se font attraper lors des affrontements sont d’ailleurs les personnes qui courent souvent le moins vite, qui sont le moins organisé par groupe affinitaire, et ceux qui se sont laissé entraîner par l’emulation collective. Ainsi se distinguent des pratiques ouvertes à tous et des pratiques fermés à la plupart.
Voilà pourquoi il n’est pas possible de mettre sur le même plan la manifestation ayant un objet de mobilisation bien défini et les pratiques de bris de vitrines et d’affrontements avec la police.
– enfin, de manière plus générale, il faut réfléchir à l’opportunité des pratiques et a leur relation avec leur objectif. Le Front national n’a pas reculé , bien au contraire, suite aux pratiques de certains groupuscules ou groupes affinitaires. Interrogeons nous sur le rapport entre pratiques et objectifs politiques.
Néglige pas le fait que la police n’attend pas qu’une manif soit offensive contre elle ou du mobilier urbain pour réprimer.
Beaucoup de manifestation dite pacifique le sont également surtout quand la thématique de la manifestation ne va pas dans le sens des idées d’une grande partie de ce corp de métier.
“Le respect des différentes pratiques politiques passe par leur séparation dans le temps et l’espace.” ça la police elle connait pas !
Lol.
tu sais on t’attends pas pour tout casser, on casse aussi quand tu n’es pas là.
bisous de casseur… bouh!
Ce texte pose de vraies questions malgré quelques maladresses et il mériterait qu’on prenne certains arguments au sérieux, même si c’est pour les démonter.
Tout le monde va sûrement réagir à chaud comme le “casseur”, en disant “haha t’es ridicule on a raison”. Et ainsi personne n’y trouvera rien à redire. Et c’est ce qui se passe à chaque fois. Sauf à Nuit Debout où les non-violents étaient plus nombreux et il a fallu soudainement jouer de diplomatie.
Or la question de se retrouver dans les pratiques en manifestation et de la légitimité des participants est intéressante voire primordiale. Est-ce qu’on ne discute pas de savoir si on veut manifester aux côtés des partis et syndicats ? Des conspis ? etc ?
Ainsi on peut très bien se poser la question à savoir qui sont les participants du black bloc, quels sont leurs intérêts et leur idée politique. Et comment les différentes composantes des manifestations peuvent collaborer, ou pas.
Il semblerait que ces questions soient pour le moins gênantes pour ceux-ci, la classe sociale, le courant politique et les pratiques étant plutôt discordants.
Leur critique n’a jamais obtenu pour réponse que des moqueries précisément pour cette raison.
Effectivement la diversité des pratiques ça ne marche pas.
Alors je vais bientôt écrire un texte pour expliquer en quoi les paciflics décrédibilisent nos manifs.
Pour leur dire qu’ils devraient organiser leur propre sitting avec pour thème « nous on est gentils ».
Puis ensuite je dirai que c’est à cause de leur sitting de merde que le fn ne recule pas.
“Alors je vais bientôt écrire un texte pour expliquer en quoi les paciflics décrédibilisent nos manifs.
Pour leur dire qu’ils devraient organiser leur propre sitting avec pour thème « nous on est gentils ».
Puis ensuite je dirai que c’est à cause de leur sitting de merde que le fn ne recule pas. ”
==> ce texte pose simplement l’incompatibilité des deux pratiques dans le meme lieu et le meme moment. Rien n’empeche qu’il y ait des sit-in d’un côté et ailleurs, à un autre moment, une autre manifestation de cagoulés.
Si tu n’aimes pas les pacifistes tu n’es pas obligé de les attendre pour faire ta casse. Si tu penses que les syndicats sont des paciflics rien ne t’empeche d’aller voir ailleurs. Pourquoi faire une strategie du coucou ? Fait ta manif de ton côté.
“Ça passe et ça casse… Ou comment parler de casseurs pour tenter de casser le mouvement”
Texte collectif distribué et lu lors de l’assemblée Nuit Debout le 19 avril 2016 sur la place de la République.
À lire ici:
https://paris-luttes.info/ca-passe-et-ca-casse-5440
“Leur critique n’a jamais obtenu pour réponse que des moqueries précisément pour cette raison. ”
Des centaines de texte sont parus qui expliquent pourquoi cette approche “Cassez pas les vitrines après les policiers y viennent taper” est une impasse aussi bien intellectuelle que politique. Malheureusement ces critiques sont suffisamment pertinentes pour que la plupart des gens qui rationalisent leur trouille fassent comme si elles n’existaient pas.
Ah, et vous révoltez pas trop fort sinon y’a probablement quelqu’un qui va se faire taper dessus. Snif. En plus s’énerver c’est contre-PRODUCTIF et si on parle mal ON NOUS ECOUTERA PAS LA-HAUT !