Bzh- des mots pour des maux régionaux
Catégorie : Global
Thèmes : Anti-répressionArchives
A l’heure ou 1 militant de Bemdez est emprisonné pour avoir taggé et qu’un appel a été formulé suite au procès des militants bretons, la répression étatique ne faiblit pas…
Des mots pour les maux régionaux
Soif d’autonomie, expression d’indépendance, diversité culturelle, quête d’émancipation, l’énergie issue des régions est mal représentée dans le paysage politique français. De l’autre coté des Pyrénées, en développant un sentiment anti-basque, le gouvernement est lourdement sanctionné par la population lors du dernier scrutin électoral dans une psychose sécuritaire. En se sacrifiant à la logique impérialiste du grand frère gringo, l’Etat espagnol qui renoue avec l’héritage du franquisme s’est mis à dos l’essentiel des régions autonomes. Le contexte des élections si particulier conduit à reconsidérer notre analyse des singularismes, des mouvements d’expression régionaliste et au sein même de l’hexagone.
Simultanément, le procès des 11 autonomistes bretons dans un scrutin régional morose rompu aux logiques nationales et qui voit l’affaiblissement des revendications issues des spécificités régionales, nous ramène sans cesse aux préoccupations d’intégrité nationale. Passé sous silence par les média, ce procès qui met en lumière une série d’attentats imputés à l’ARB 1 vise à annihiler l’expression d’autonomie politique sur le territoire en décapitant Emgann 2 et dissiduant par la même les autres mouvements de revendication d’autodétermination.
Coup d’arrêt symbolique d’une cour d’exception qui réprime au nom de la raison d’état afin de préserver la cohésion nationale. Centralisme récurrent qui malgré la volonté de décentralisation de 1981 des socialistes perdure encore aujourd’hui. Après le jacobinisme ambiant développé par les années chevènementistes, la République est la tour d’ivoire des intérêts nationaux au mépris des droits des minorités (Breizh, Euzkadi, Corsica…).
Comment peut-on criminaliser les nationalismes régionaux quand il est communément admis ailleurs ? Quelle menace pour la démocratie ? Vus de Paris, les mouvements d’émancipation culturelle sont dans l’œil du cyclone, l’amalgame est omniprésent, l’autonomisme est ridiculisé, absorbé par les partis traditionnels. La question du droit des peuples est minorisée, balayée d’un revers de la main par les mêmes républicains, les aspirations identitaires sont freinées.
Et pourtant à l’heure où les altermondialistes s’attendrissent sur le quotidien des indigènes du Chiapas, nul ne s’offusque du sort des militants bretons, pour certains emprisonnés près de 4 ans sans avoir été jugés. La CARB 3 dénonce les détentions arbitraires, le mépris et la stigmatisation du mouvement régionaliste.
Lors du FSE, le volume des ateliers consacré au droits des minorités en Europe était insignifiant, la globalisation poursuit son chemin inexorablement, le laminage des minorités se poursuit au profit du formatage ; les petits partis régionalistes (Occitanie…) sont phagocytés et noyés dans les préoccupations des plus forts ayant une vision plus globale. Le fédéralisme peut clamer sa légitimité dans une Europe des régions plus favorable, le centralisme politique a de beaux jours devant lui en France.
Pour autant le vote nationaliste progresse en Espagne sans faire de vagues, la gauche républicaine indépendentiste catalane (ERC) compte 8 sièges, elle devient la 4ème force parlementaire, les « modérés » peuvent gouverner au pays basque. La dérive néo-franquiste d’Aznar est sévèrement critiquée lors du scrutin post-11Mars, ETA est blanchi, les Démos non-violents continuent leurs actions de rue…
L’héritage historique de dévalorisation de l’identité régionale, l’humiliation des « provinciaux » et les disparités de développement sur le territoire national accentuent la rancoeur des populations éloignées des grands centres urbains dans un pays qui a encore du mal à ratifier la charte des langues régionales. L’Etat français sera rattrapé à nouveau par la cour européenne des droits de l’homme, le droit au secours des divers nationalismes, puissent les revendications culturelles trouver un interlocuteur dans un monde qui aspire les différences sans les digérer. L’obsession centralisatrice à la française à l’heure des autonomies et des fédérations (Lander) dans une Europe éclatée se poursuit, la région vient souvent en aide à l’Etat-nation.
Quand particularisme rime avec droits de l’hommisme et fertilité des différences loin des clichés folkloriques dégradents, c’est un premier pas vers la reconnaissance. L’enrichissement mutuel par les disparités n’est pas une simple carte postale ; de même les initiatives auto-gérées localement issues des compétences régionales, la reconnaissance des identités participent à la valorisation d’un capital humain tant apprécié en dehors des frontières pour une population qui aspire à une représentation politique digne, juste et respectueuse de la multiplicité des voix. La droite libérale s’est attribuée les bénéfices de la décentralisation récemment, la gauche doit marquer son ouverture à l’expression plurielle et avancer vers des propositions d’autonomie pour éviter la marginalisation et la tentation extrémiste des mouvements radicaux.
La clémence des juges dans le dossier breton ne fait pas oublier le climat de terreur qui s’est installé à l’heure où les manipulations et le terrorisme d’Etat se diffusent largement restreignant l’espace d’expression pour les régions, méprisant les acquis de gestion territoriale.
Fustigeant les dérives fascistes et sectaires telles les campagnes menées en Alsace, la cause régionale par la défense d’un patrimoine commun et des langues participe à l’émulation communautaire et aux ouvertures dans un projet « décomplexé » lié au renouveau régional et ses perspectives d’émancipation. La fierté d’appartenance ajoutée à l’acceptation de la diversité des cultures sont des éléments essentiels à la résistance antilibérale dans un environnement globalisé.
Quand la mondialisation opprime, l’éveil des minorités se manifeste et l’affirmation culturelle devient le seul rempart commun bien loin des images terroristes que nous font passer en boucle les mass media.
1-l’Armée Révolutionnaire Bretonne à qui est attribuée des vols d’explosifs et une série d’attentats (17) de 1993 à 2000) dont le Mc Do de Quévert qui a fait une victime -non revendiquée, nié par les participants au procès TGI Paris 03.2004 et déculpabilisés par le verdict-
2- gauche révolutionnaire bretonne (combat en breton)
3- Coordination anti-répression en Bretagne, un de ses membres s’est vu poursuivi par la DNAT(anti-terroriste) pour avoir rédigé un chèque à La Poste en breton
korrig
La mise en page et le contenu.
et vu les scores électoraux des nationalistes et les pratiques culturelles en déclin dans la région je doute fort que les nationalistes bretons soient représentatifs d’autres chose que d’eux mêmes…
La fierté d’apartenance est globalement quelque chose de puant. Chaque personne peut et doit choisir sa culture certes, mais sans frontières, sans nations et sans obligations d’apartenance.
Ca me ferait bien chier sous prétexte que j’habite dans la région de devoir parler une langue inutilisable dans la totalité des endroits du monde juste parce que des gens ont décidé de réaprendre une langue morte au nom de je ne sais quelles racines… on croirait des mystiques d’Israel.
Moins il y aura de langues différentes et plus il sera facile de communiquer, vivement qu’on ne parle plus Français non plus!
pff
un peu impoli comme commentaire : je note chier, puant…
et puis abandonner nos racines, nos langues pour quoi faire, pour parler anglais ou chinois selon les fluctuations économiques?
pantin va
Landru, kae da sutal… N’out ket evit kompren tra pe dra !
Ha da gentañ tout n’eo ket marv hor yezh.
Da eil, pezh a lavarez evit ar brezhoneg a zo gwir ivez evit ar galleg koulskoude !
Landru, tu n’est qu’un minable petit jacobin sans cervelle.
Premierement cette langue n’est pas morte. ce n’est pas parceque tu ne fréquente que les boites de nuit super hype de Nantes qu’il n’existe rien d’autre alentour.
deuxiemement, ce n’est pas les différences de langue qui empêchent la compréhension… Parler une même langue ne signifie pas « entente ».
Moi par exemple je parle la même langue, cela ne m’empĉhe pas de te dire que ton fascisme linguistique tu peux te le mettre où je pense. Par contre, je m’entend tres tres bien avec des camarades kurdes, etc… qui ne parlent pas le français mais avec qui je partage de nombreuses idées communes.
La guerre ne nait pas de la différence, mais du refus de celle-ci.
Ta pauvre argumentation me rappelle salement des autocollants du FN ou du MNR disant qu’il n’y aurait pas de racisme s’il n’y avait pas d’immigré.
de plus, on peut parler breton sans fiereté d’appartenance il me semble. Par contre le refus de certains (dont tu fais partie) de nous laisser avoir les moyens pour nos langues de se développer encouragent ce replis tant craint.
Je ne vois pas en quoi parler breton ou corse ou tchetchene serait plus dangereux que de parler italien, allemand ou français.
Bref, pour terminer Je pisse a la raie des sales flics linguistiques francocentristes qui n’ont aucune notion sociolinguistique. Ma rerv gant mignoned Chevenement.
Pas de culture forcée … Pas de frontière…Pas de crédibilité dans la violence …
De là à annihiler l’histoire d’un pays, sa langue, ses traditions et ses coutumes…Pourquoi la quête d’emancipation et de diversité serait-elle si génante ?
On peut quand même se respecter et affirmer son identité. On peut être différent et communiquer avec le reste du monde, je vois pas le problème au contraire, je veux pas vivre dans un monde de clones.