Aider les raffineries à bloquer l’économie
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Nous pouvons les aider et avoir une action très efficace dans cette mobilisation.
Comment ?
En mettant en place des caisses de solidarité (financière) et en nous chargeant de collecter les fonds.
Chèques libellés à l’ordre de :
« CGT RAFFINERIE DE DONGES – action retraite »
Ou envoyer directement votre chèque à :
CGT, 4 r Marceau, 44600 SAINT NAZAIRE.
En organisant et en élargissant cette action (à la SNCF…) nous ferons la démonstration que la France peut faire preuve de solidarité et encore résister….
Nous pouvons tous ensemble être une force de négociation !
Faites “au maximum” suivre ce message à vos listes de diffusion…
Ce texte utilise une série de présupposés qu’il ne se donne pas la peine d’expliciter, mais qui sont lourds de conséquences :
– tout le monde parle de « paralyser la machine économique » ; qu’est-ce que ça signifie, et en quoi cela va-t-il faire plier le gouvernement, c’est ce que nous ne dit pas ce texte.
– Il y a donc d’après ce texte des grèves importantes, et d’autres qui le sont moins : les enseignants ou les postiers par exemple n’auraient pas le même pouvoir de nuisance et donc pas la même importance pour le mouvement que les ouvriers des raffineries ou les cheminots. Ce serait bien d’expliquer ça, parce que je pense personnellement que c’est faux !
– L’appel à la solidarité financière présuppose que la grève risque d’être longue ; en quoi une grève longue a-t-elle plus de chance de l’emporter qu’une grève courte, c’est ce que ce texte ne dit pas. Ce serait là encore bien de l’expliquer, parce que les arguments en faveur de cette idée m’échappent un peu…
De toutes les façons, alors que le mouvement a débuté le 7 septembre, l’appel à la grève des syndicats ne date que d’une semaine. Pourquoi ce décalage ? Voilà une bonne question à poser aux syndicats qui veulent à toute force nous faire partir en grève maintenant…
Le texte est lourd de présupposés ? Le commentaire aussi !
– “bloquer l’économie” signifie empêcher les flux de marchandises et d’humains de circuler. Cela peut faire plier le gouvernement sur deux fronts : 1° Les pertes d’argent seront telles pour les entreprises qu’il vaudra mieux lâcher sur cette “réforme”. 2° Voir la population s’organiser et lutter n’est jamais bon pour le pouvoir. Ce sont toujours des rencontres, des amitiés, des savoirs, des techniques qui vont et viennent, qui s’intensifient et se dispersent…
– si toutes les grèves sont importantes et nécessaires, force est de constater que le gouvernement envoie les flics pour débloquer les dépôts pétroliers plutôt que les lycées ! C’est donc bien qu’ils représentent une plus grande menace pour l’ordre existant.
– le soutien financier n’implique pas nécessairement une longue durée, mais juste que ce sont les dépôts pétroliers qu’il faut conserver pour l’intérêt stratégique de la lutte. Solidarité financière et morale.
Des grèves et des mobilisations ne se déterminent pas d’un coup de baguette magique. Il faut que les paroles, les contacts, les désirs circulent…
Mon commentaire est lourd de présupposés, c’est vrai.
Le principal est ceci : je ne pense pas que la « paralysie » de l’économie soit spécialement ce qui fait peur à la bourgeoisie. Le précédent commentaire a entièrement raison sur un point : voir la population s’organiser et lutter n’est pas bon pour le pouvoir. Mais pourquoi le mettre en second ? C’est là l’élément central du rapport de force !
Les pertes financières ? La bourgeoisie n’en a cure : elle a pu trouver des centaines de milliards pour compenser l’effondrement de son système bancaire – temporairement, c’est vrai – elle trouvera quelques picaillons pour indemniser les entreprises « victimes » de la grève. On manque d’essence ? L’État en achètera à l’étranger – c’est du reste ce que Thatcher avait fait avec le charbon en 1984, lors de la grande grève des mineurs en Angleterre.
Ce qui importe beaucoup plus à la bourgeoisie, c’est que la classe ouvrière ne s’organise pas toute seule, ne s’émancipe pas de la tutelle syndicale, n’unifie pas son mouvement. En ce sens, l’AG d’hier où les ouvriers de Donges ont été rejoints par les lycéens, les étudiants et les salariés des Chantiers de l’Atlantique ainsi que les enseignants de St Nazaire a nettement plus de poids que le simple blocage de la raffinerie.
C’est vrai que les blocages de lycées n’ont pas de poids économique ; mais ne compter que sur certains secteurs pour l’emporter est totalement suicidaire, puisqu’ils vont se trouver seuls face à l’appareil de répression – syndical et policier – face auquel ils n’ont pas la moindre chance de l’emporter. Les enseignants ont un poids tout aussi important que les cheminots ou les ouvriers des raffineries : ils ont une expérience de lutte, ils sont nombreux, ils peuvent faire grève plus facilement que les salariés des entreprises privées, et ils contestent de plus en plus l’encadrement syndical. Quant aux lycéens, il suffit de voir l’indignation que soulève l’usage des CRS contre eux pour comprendre que leur rôle n’est pas que faire nombre.
C’est pourquoi ce n’est pas « aider les raffineries à bloquer l’économie » qui importe, mais aider les salariés, grévistes ou non, à s’organiser et à étendre leurs luttes. Et c’est nettement plus difficile que d’organiser une caisse de grève !
La réponse précédente me va bien, j’allais faire un truc dans la même idée alors bon.
J’aillais aussi ajouter que ce qui me choquais plus dans le tract c’était ce passage “être ensemble une force de négociation”. C’est un peu éculé, mais bon, je le dis, j’ai pour ma part tout à prendre, et ce sans négociation. point. De l’autre côté ils se gènent pas pour le faire depuis longtemps.
On peut toujours ergoter sur la position des virgules sur un tract !
Aujourd’hui, j’étais sur le blocage du dépôt pétrolier de Donges.
L’occasion de discuter avec des gens qu’on a pas forcément l’habitude de rencontre (un chasseur briéron travailant dans le secteur pétrolifère discute rarement calmement avec un prof écolo (aaaaaarrrggghhhh tous ces pneus brûlés…) .!!!
Les luttes sont parfaitement convergentes!
Bref, on pourra toujours tenter de nous diviser par des discours ou de petits écrits, ce sera vain!
Désormais, sur la région, l’action c’est de tenir ce dépôt pétrolier!
Quelle que soit sa profession, on aura besoin de tout le monde!
Offensive policière décidée par l’Elysée attendue dans la nuit. La résistance est en place !
On s’engueulera plus tard !
Je ne suis pas sûr que le problème soit d’ergoter sur des virgules. Il nous faut discuter des besoins de la lutte D’ABORD, pour savoir ce que nous faisons ensuite, et pas l’inverse.
A mon boulot aussi les syndicats ont appelé à partir en grève. Mais dans quel but ? Selon quelles modalités ? Pour faire quoi ? Ça, c’est nettement plus nébuleux, et pour cause : ils nous demandent de faire d’abord, et de les laisser conduire toute la barque seuls.
Ceci dit, peut-on avoir confiance dans des syndicats qui ne sont déjà pas d’accord sur les revendications – ils l’ont étalé complaisamment en intersyndicale – et qui nous demandent de partir en grève UN MOIS après le début du mouvement ?
Peut-on avoir confiance dans des syndicats qui nous demandent clairement de partir en grève À L’AVEUGLE, CHACUN DANS SON COIN ?
La réponse, immédiatement, est que nous devons prendre nos luttes en main et les étendre. C’est nettement plus important que de suivre aveuglément des centrales syndicales qui nous baladent sans succès depuis un mois ! Et ça passe par appeler à des AG massives, sans condition d’appartenance à la boîte ou au secteur, sur le lieu de travail ou en fin de manif. Il y a des initiatives qui ont déjà été prises pour ça, à Paris, à Toulouse, à Tours. Saint Nazaire va aussi dans le bon sens. À mon avis, le sens du combat est là.