Sur la réforme des retraites, et l’idéologie du travail.

Le débat qui occupe toutes les têtes en ce moment semble être la réforme des retraites.

Comme si d’ailleurs, c’était nouveau. Comme si on découvrait quelque chose. On ne peut pas mettre les pieds au travail, dans une faculté, à Pôle emploi, dans soirée, un métro, un diner de famille, un repas du soir, une salle d’attente, allumer la télé, sur internet, un blog ou un forum, n’importe où, sans en entendre parler à un moment ou un autre. Restez dans n’importe quel lieu public, et vous finirai pas en entendre parler. Même les plus muets sur le sujet y pensent si fort qu’on peut presque les entendre :

“A oui tiens, c’est vrai ça, et ma retraite ?”.

Souviens toi de la grève, camarade usager…

Quand en 2008 les cheminots bloquaient les trains pour tirer à leur manière la “sonnette d’alarme”, toutes les petites âmes égocentriques, les poujadistes improvisés, toujours au garde à vous dès potron-minet, les réacs d’opérette, et même les casseurs de grève à la petite semaine se sont réveillées. Ici encore, les médias dominants ont fait oeuvre de propagande. On se souvient de ces “usagers” qui exultaient, poussés au vif tout les soirs par le tribun Jean-pierre Pernaut à 20h00 au JT.
Et comme ça toute la journée, et pendant plusieurs jours d’affilée. Et des jeunes et moins jeunes cheminots, l’accueil et autres salarié-e-s des gares, insulté-e-s sur leur lieu de travail, alors que certain-e-s évidemment, ne pouvaient même pas faire grève (problème financiers, contrat précaire, apprentissage, etc).

Souvenez vous de ces lancinants “La France en a Marre, les-gens-en-ont RAS-LE-BOL”.
En psychanalyse, c’est ce qu’on appelle de l’introjection : même lorsque ce n’est pas le cas à la base, vous finissez par devenir “anti-gréviste” à force d’entendre que vous en “avez marre” et que “c’est inadmissible”.

Et puis tout les jours, la même rengaine pendant plusieurs semaines : “Ah je vais être en retard à mon boulot, MOI qui ai choisi de bosser aujourd’hui, MOI qui ne suis pas un paresseux, MOI qui travail plus pour gagner plus (la fable sarkozienne fait encore des émules). “Tout ça à cause de ces privilégiés de la SNCF-RATP, en plus”.

Privilégié-e-s ? Les cheminots appelé-e-s en pleine nuit pour aller assurer les voies pour que les citoyens sarko-stakhanovistes puissent aller joyeusement se fracasser la vie sur le marché du travail, le titre de transport validé entre les dents, et la fleur au fusil tout les matins.

Privilégié-e-s ? Les esclaves du rail qui crèvent écrasé-e-s entre deux wagons à l’aube, parce que les règles de sécurité n’ont pas été observées, parce que pas assez de moyens pour ne pas risquer sa vie tout les jours ?

“Privilégié-e-s” ceux et celles qui n’ont pas de vie sociale car toujours en déplacement, et qui ont signés pour en suer jusqu’à devenir trop vieux et trop vieilles pour être exploités ?

C’est étrange pourtant, aucun enfant à qui l’on demande “qu’est-ce que tu veux faire plus tard ?” ne répond “Cheminot”. A part peut être … leurs enfants ? Pas si sur.

Evidemment, leur sort n’a inquiété personne tant que les cheminots restaient les seul-e-s concerné-e-s par la fameuse “réforme des régimes spéciaux”. Finalement, pas si spéciaux que ça.

“Souviens toi, souviens toi de la grève des cheminots, camarade usager”.

Notre tour est venu. A tous et à toutes. La nouvelle réforme concerne désormais tout le monde. “Vous ne vivrez pas votre retraite”. Voilà, en substance, le message que doit assimiler une large partie la société. Pour la majorité, c’est au moins “Vous ne la vivrez pas longtemps”…

Travailler sans vivre…

Pendant les premières manifestations contre le projet de loi des retraites, on a parfois entendu le dérisoire et folklorique slogan “la retraite à 20 ans, pour baiser il faut du temps !”.

On a aussi pu entendre des choses telles que “Qu’est-ce que j’en ai à foutre moi de la retraite ? De toute façon je ne la toucherai jamais”. Ou alors “je serai sans doutes déjà grabataire. Et encore, si je crève pas à un mois de mon pot de départ”. D’autres ont peut être été tenté-e-s de se dire “encore un débat foireux où la gauche caviar va tenter de se faire une jeunesse -relevez le paradoxe-, sur fond de raquette électoral.” La première réaction qu’on peut avoir en entendant parler “l’opposition”, c’est souvent d’éprouver un profond rejet. On se demande ce que ces gens peuvent bien savoir de la pénibilité du travail dans leurs tours d’ivoire ? Que savent ils des mutilé-e-s, et des mort-e-s du travail ?” Des TMS (troubles musculo-squeletiques) : premières maladies professionnelles, 40 000 nouveaux cas chaque année en France.

En fait, la faiblesse des oppositions parlementaire est si flagrante, et ses sorties si médiocres qu’elles semblent participer au sentiment de résignation de la population. La raison en est bien simple : elles n’ont pas beaucoup d’alternatives à offrir, sur ces questions comme sur les autres. Elles semblent au final s’ajouter au reste. Dans tout les cas, une majorité semble s’accorder à penser qu’elle n’aura pas de retraite, ou une bien maigre.

Et c’est là tout le problème, du point de vue idéologique. Car c’est d’abord une bataille idéologique que mène aujourd’hui le gouvernement, et depuis le début. Une large partie de la population semble avoir parfaitement intégrée l’idée résignée qu’elle n’aura pas de retraite. “Que c’est dans l’air du temps. Que c’est ainsi”. Preuve que la “pédagogie gouvernementale” fonctionne.

Pour laquelle a d’ailleurs été investi beaucoup d’argent : “communication gouvernementale” à travers des “publicités” dans tout les grands journaux (à l’exception de quelques uns qui l’ont refusé), “opérations de com” sous des noms tels que “tout comprendre sur la réforme des retraites 2010” et tout un lot d’illustrations à message (dont l’essentiel se résume à de la vulgarisation et des questions de rhétorique). Enfin, un site internet “retraites2010.fr” pour gérer tout ça. Au total, pas moins de 7 Millions d’euros investis dans cette campagne de propagande.

Décidément, de l’argent, il y en a…

En autre chose, l’un des grands mensonges de le propagande libérale consiste à nous faire croire que les retraites sont “le produit du travail de chacun” afin de toujours pousser les gens à travailler plus. Or, il n’y aucun rapport entre le fruit du travail et le niveau des retraites. Ce serait vrai si nous mettions chaque mois de coté une somme d’argent que la banque garderait dans un “tiroir”. En bref, le système de l’épargne. Or, ce n’est pas le cas. Le principe de la retraite par répartition, telle qu’elle a existé en france et dans d’autres pays jusqu’à aujourd’hui, consiste précisément à ce que les retraites soient financées par les taxes sur le capital et les cotisations sociales des salarié-e-s. Parce qu’un tel système est plus égalitaire. Il tend à recouvrir l’intérêt général.

Celà signifie donc que les “prestations” des actuels retraités sont financées par les salaires actuels. C’est aussi pour celà que la lutte pour l’augmentation des salaires est si “mal vécue” par le patronat et plus généralement la bourgeoisie, qui ne veulent pas payer ni pour les salarié-e-s, ni pour la majorité des retraité-e-s : qui sont pour eux une même classe antagoniste dont il faut extraire toujours plus de profits. Ce qui signifie aussi que là où il y a de l’argent pour les retraites, il y en a pour les salarié-e-s, les chômeurs et les chômeuses : en bref, pour tout le monde.

Ce qui signifie aussi en définitive que même si le système par répartition tel qu’il existe tend à être plus égalitaire que tout autre système de retraite en l’état actuel, il ne remet pas non plus en cause le système capitaliste qui fera que toujours la classe dominante tentera de se servir de ses forces, et notamment de l’Etat pour faire pencher la balance de son coté. Et c’est d’ailleurs le gouvernement socialiste Jospin, qui, il y a plus de 10 ans, lançait déjà une première offensive contre la retraite par répartition avec ses propositions de “fonds épargne-retraite” pour palier une répartition déjà amputée. “Mi-figue, Mi-raisin”. Mais au prétexte de “trouver un compromis”, ces mesures du précédent gouvernement socialiste ont en réalité ouvert la voix à l’actuelle réforme.

En temps de crise économique, on sait ce que ces fonds de pension et leurs “investissement à court terme” deviennent lorsque la bourse s’effondre. Comme les subprimes ( voir crise des subprimes) aux Etats-Unis : en laissant des milliers de personnes sur le carreau, ruinées et pour beaucoup contraintes de dilapider leurs seuls biens pour survivre (maison, voiture, meubles, etc).

Celà pose également question quant aux arguments avancés par les économistes, qui prétendent souvent que la retraite par capitalisation (Epargne individuelle, “tiroir à la banque”) serait préférable car il n’y aura peut être “pas assez d’argent” pour financer les retraites à l’avenir.

Or, rien n’est moins faux. Selon cette hypothèse, la retraite par répartition n’est valable que si il y a “assez d’argent pour financer les retraites”. Mais en cas de crise économique majeure, et si il n’y a donc “plus assez d’argent” : Que se passera t’il lorsque chacun viendra récupérer son “tiroir” dans les banques ? Elles seront contraintes de revendre les actions (puisque les “tiroirs”, épargne-retraites, de chacun sont pour elles autant d’investissements, souvent prétendus “sans risques” -comme les subprimes-). Mais en cas de crise, plus d’acheteurs. Donc plus de retraites.

Conclusion : Si il y a”assez d’argent”, il faut garder le système par répartition.
Et si il n’y a pas assez d’argent, il vaut mieux choisir … le système par répartition.

Dans tout les cas, le système économique imposera toujours de nier l’évidence.
C’est pourquoi outre cette question des retraites, qui est liée, on le voit, à celle du salariat, c’est le capitalisme et l’Etat qu’il faut abattre.

… Et mourir avant de vieillir.

On entend souvent les partisans du “travail jusqu’à ce que mort s’en suive” nous raconter que les retraités sont de plus en plus nombreux. En autre énormité, on doit en déduire qu’il faut “travailler plus longtemps”. Mais si le passage de la population paysanne de 15 millions en 1945 en france à 1,5 million aujourd’hui pour une population totale ayant doublée n’a pas aboutit à une famine totale en 2010 : c’est parce que les gains de productivité le permettent. Parce que le travail, et notamment en france, est plus productif qu’auparavant. Là aussi, l’argument économiste est donc bancal.

On entend aussi dire que l’espérance de vie s’allonge depuis 1945. Mais si elle s’est allongée, c’est notamment parce que les conditions de travail ont été changées, et que l’accès aux soins s’est un peu “démocratisé”. Mais on oublie aussi de préciser que ces “aquis” ont surtout été obtenus au fil des luttes sociales : et qu’ils sont aujourd’hui remis en cause. Et notamment l’accès aux soins, avec les fermetures de certains centre hospitaliers, et de centre IVG, seuls véritables garants d’un droit à l’avortement libre et gratuit.

En effet, l’espérance de vie s’est sensiblement allongée.
Vous aviez cru pouvoir en profiter ? Grossière erreur, là aussi, la réforme vient vous “sauvez”. Elle vient vous arracher aux bras de mère paresse. Oui mais : Pas pour trop longtemps non plus. Pourquoi ? “Parce que tu es poussière, tu retournera poussière”.

Car en effet, et malgré “l’amélioration des conditions de travail” : tout les jours, le travail tue. Directement ou indirectement, le travail va tuer ou mutiler une bonne partie des lecteurs et lectrices de ces lignes. En 2003, rien qu’en France il y a eu 759 980 accidents du travail dont 48 874 avec incapacité permanente et 661 décès (chiffres de la CNAM). Ces statistiques ne prennent évidemment pas en compte les cancers, les accidents cardiaques et les ruptures d’anévrisme sur le lieu de travail, liés au stress du travail souvent précaire ou à la mauvaise “hygiène de vie” qui y correspond, mais aussi les empoisonnements à l’amiante (100 000 décès estimés d’ici 2025, à partir de 1996, selon l’Inserm), les empoisonnements au plomb et autres intoxications mortelles, mais aussi avant elles, autre maladie du travail : la silicose (100.000 à 150.000 morts en France depuis 1945 selon des estimations patronales qui, pour des raisons de définition juridique, ne peuvent être que très inférieures à la réalité www.silicose.fr). Sans compter non plus les accidenté-e-s de la route : 4262 morts en 2009, et 4000 autres mutilés à vie (“blessés avec séquelles graves”). Car combien se rendaient au travail ? Combien en revenaient ? Qui a vraiment besoin d’une voiture sinon pour chercher, trouver ou entretenir un travail ? Mais aussi les maladies psychiatriques liées au stress, à la dépression, l’isolement, l’anomie liées au travail. Plus généralement, le travail abime le corps, dégrade, fatigue, abrutit et réduit l’espérance de vie de ceux et celles qui y survivent.

Et comme d’autres l’ont déjà trop dit : on est pas “le pays champion des consommateurs d’antidépresseurs” et en même temps de “l’une des mains d’oeuvre les plus productives et qualifiées au monde” par hasard. Et donc évidemment, toutes ces statistiques ignorent enfin les suicidé-e-s pour des raisons liées directement au travail : estimés à 300 à 400 morts chaque année. Soit un par jour minimum. Et les “missions d’écoute”, cellules psychologiques et autres “dispositifs préventifs” n’y pourront pas grand chose.

Tant que le travail restera ce qu’il est : du “travail mort”, selon la vieille expression. Parce que tant qu’il y aura des patrons, il y aura des salarié-e-s payé-e-s toujours à un prix à peu près équivalent au coût de production, et la pénibilité du travail augmente toujours à mesure que le salaire baisse. Tout ça pour quoi ? Pour que la plus-value que les capitalistes extirpent du travail continue d’augmenter comme elle n’a cessé d’augmenter depuis 30 ans. Comme ça n’a en réalité jamais cessé depuis la naissance du capitalisme industriel. Les fameux “gains de productivité”. Et c’est encore avec cette plus-value, fruit aussi du labeur de tout-e-s ces mort-e-s et ces mutilé-e-s, que la réforme des retraites va être financée.

Et d’abord parce que 1/4 des décès en france surviennent avant 65 ans (source : Insee). Les exemples dans l’entourage de la plupart des gens foisonnent. 1/4, ça fait quand même beaucoup. Alors autant dire tout de suite que même si la retraite était avancée à 55 ans pour tout le monde, nous serions loin du compte… A moins peut être d’indemniser les morts ?

Travailler ? Pourquoi faire ?
Autant dire que la question s’adressera de toute manière à des gens qui n’ont plus le choix des armes. Même lorsque l’envie nous ronge : refuser le travail équivaut très vite à un suicide social pour l’immense majorité. Ce pour quoi nous devrions nous battre, c’est d’abord ce qu’on nous vole partout : du temps.

Pas en complément du “temps travaillé”, mais contre lui. Contre ce temps partout imposé du travail comme monnaie d’échange de la survie. Et pour celà, d’une manière ou d’une autre, il faut s’organiser. Il faut lutter.

Le syndicalisme, qui se fixait comme but à l’origine d’abolir le salariat en est aujourd’hui quasiment réduit (à quelque notables exceptions) à un syndicalisme de co-gestion, de propositions, de compromis et donc de défaite pour la classe ouvrière dans l’histoire.

Car la lutte sociale n’est pas une fin en soi, mais un moyen vers l’émancipation. Ou alors elle est vaine.

Lorsqu’on sait que l’organisation actuelle du travail repose sur le principe du parasitage, dont l’existence même des patrons, propriétaires, banquiers, actionnaires, héritiers et rentiers dépend :

Y a t’il une seule bonne raison, sans hypocrisie aucune, pour préférer le travail à n’importe quelle autre prestation sociale ou source de revenue ? Travailler, même 6 mois par an, n’est pas un choix, même lorsqu’on vit dans un squat ou une ferme autogérée : c’est une obligation de survie à court ou moyen terme pour l’immense majorité.

Alors pourquoi travailler plus que nécessaire ? Si on veut nous faire payer “nos retraites” en plus de payer celles des riches, la première réponse collective doit être l’arrêt de travail. La grève.
La grève générale même : c’est la seule riposte conséquente qui a été trouvée contre cette réforme en Europe, celle de la Grèce. Parce qu’elle est le seul moyen pour s’opposer massivement et directement au gouvernement. Et parce qu’elle permet de faire le lien avec tout le reste. Et notamment le travail et son idéologie.

“Travail, consomme, vote et crève”.

Car il faut s’en convaincre : ce qui a rendu possible l’ascension de la clique Sarkozienne au pouvoir est une longue entreprise de sape idéologique jusque dans l’esprit même des “contestataires potentiels”, et ne visant pas à autre chose que le “rétablissement de la valeur travail”, et l’affirmation éhontée du mensonge selon lequel “le travail libère l’individu”. Si ce gouvernement n’avait pas été élu, un autre se serait chargé du sale boulot à sa place. Si il a réussi à obtenir le soutien de la grande et moyenne bourgeoisie : c’est parce qu’il est le plus qualifier pour défendre ses intérêts. Le travail comme “valeur d’émancipation” et comme “éthique” des rapports humains : deux axiomes parmi d’autres de la propagande néo-libérale depuis le début des années 1980, que la plupart ont continuer d’ignorer jusqu’à ce qu’elle redevienne l’idéologie dominante. Le travail ne libère pas l’individu. Et il ne peut être libre qu’à la condition qu’il soit le fait de la libre association, sur des bases égalitaires, et que tout les fruits du labeur reviennent à l’individu directement ou lui profitent comme bien commun le cas échéant. Car il ne peut y avoir de réelle “réparation” ou de “justice sociale” dans un système où on est obligé de trimer pour survivre jusqu’à espérer toucher une retraite misérable, si on vit assez longtemps, et toujours inférieure au salaire correspondant.

Et le résultat de cette propagande, c’est donc le retour triomphal de l’éthique du travail, et la consécration qu’a finit par en faire la gauche d’aujourd’hui, en allant jusqu’à flatter cet “esprit de discipline de l’ouvrier”, ou plus précisément sa soumission à l’ordre hiérarchique de l’actuelle division sociale du travail, produit de l’industrie. Tout ça pour nous ressortir encore les vieilles recettes keynesiennes recyclées sur l’Etat providence, la taxation du capital, comme si ça allait suffire. Lorsque celà n’avait pas suffit après le krach de 1929 à New York. Afin de limiter la casse : La retraite par répartition et la taxation du capital sont nécessaires dans l’immédiat, mais ne suffiront pas. Parce que tant que nous resterons administré-e-s, nous n’aurons jamais le mot de la fin sur les décisions. Tant qu’il ne sera pas question de tout mettre en commun et d’autogestion généralisée: il n’y aura pas de véritable répartition. Et la gauche politique et syndicale s’entête à ce sujet jusqu’à en oublier la vieille opposition travail-capital pour la réduire à un simple troque entre “entrepreneurs et partenaires sociaux” (entendez “capitalistes et socio-libéraux”) : c’est à dire en oubliant que le capital, c’est du travail. Du travail mort, certes, mais du travail quand même. Car en effet, c’est bien cette propagande là qui achève les mémoires, à propos de cette vérité fort simple et pourtant trop souvent occultée :

Dans l’enfer capitaliste et étatique, chaque jour travaillé est un pas de plus vers notre propre mort.

Okapi,

pour le Cri Du Dodo

voir aussi :

– La série documentaire “la mise à mort du travail” :
http://programmes.france3.fr/mise-a-mort-du-travail/
– Les documentaires “Attention danger travail” de Pierre Carles.
– Le dossier d’analyse “Le Hold-up tranquille” du Site FAKIR, sur la réforme des retraites.
– “Un pas de plus vers la privatisation” article paru dans “Infos et analyses libertaires”,
journal de la C.G.A.
– Entretien avec Bernard Friot à propos de son livre “L’enjeu des retraites” publié dans le journal de l’Alternative Libertaire.