Plateforme étudiante de nantes du 28/11
Catégorie : Local
Thèmes : Archives
Lieux : Nantes
Plate-forme votée en AG le 28/11/03
Nous étudiants de Nantes, en grève depuis le 18 novembre, réunis en Assemblée Générale, considérons que les annonces de M. Ferry, ministre de l’Education Nationale, ne sont que des leurres destinés à briser une mobilisation qui prend de l’ampleur. En conséquence de quoi, rejoignant le mouvement universitaire européen issu de la contestation du processus de Bologne, nous exigeons :
L’abrogation des décrets concernant le LMD, le retrait définitif et inconditionnel du projet de loi sur la modernisation des universités qui instaurent des inégalités entre les étudiants (-es) et mettent les établissements en concurrence.
Un vrai service public d’éducation avec un budget à la hauteur des besoins (financement et développement du programme Erasmus, de la construction de logements étudiants, de la Recherche, d’emplois non-précaires de personnels enseignants, non-enseignants et de MI-SE, donc du retour de l’ancien statut des surveillants).
Des stages en entreprise sur demande de l’équipe pédagogique, véritablement qualifiant et rémunérés, à condition que ces stages ne pénalisent pas la création ou l’existence d’emplois non-précaires.
En ce sens, nous rappelons l’ensemble de la communauté universitaire à se mobiliser, pour le retrait pur et simple, sans amendement ni négociation, de ces réformes, et l’ensemble des universités à rejoindre le mouvement de grève.
Nous considérons que ces attaques font partie d’un plan d’ensemble, aussi nous appelons à soutenir toutes les luttes en cours et à venir (intermittents, chômeurs, France-Télécom, EDF)
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TOUS ENSEMBLE !
J’espérais trouver dans ce compte-rendu la réponse à cette question: quid des cours? Vous continuez à faire les zigs ou on peut retourner travailler? Merci de répondre, j’aime pouvoir dormir le matin, et déteste trouver les portes du CIL fermées avec un cerbère qui me sourit en me tendant un tract UNEF, censé illuminer ma journée de sa bonne parole… Bon WE
malheureusement on ne fait pas les zigs mais on essaie de faire passer l’information que ces réformes vont changer les objectifs de la faculté, les savoirs dispensés, élitisés la faculté, perdre nos acquis en s’alignant sur le modèle anglo-saxon où l’université n’est que l’affaire des plus riches ou alors il faudra investir sur sa formation en faisant des prêts.
le blocus sert, pour ma part, à se réapproprier la faculté, remettre le débat au goût du jour, qu’il ne soit pas l’apanage de quelqu’uns , que les décisions nous concernant doivent être décidées en concertation avec nous ( enseignant(e)s-chercheur(e)s, étudiant(e)s, personnels atos et iatos) .
aujourd’hui, on a affaire à un véritable choix de société et nous pensons qu’il va exclure plus qu’il ne va inclure de nombreux citoyens …
de ce point de vue nous estimons nécessaire de continuer ce blocus même si l’organisation est loin d’être parfaite…
si tu es contre ce blocus, pour ces réformes,contre les modalités d’action et bien tu es le bienvenu aux débats organisés à la censive tous les jours de 10 à 12 h… nous avons besoin de ces débats pour ne pas s’enfoncer dans un débat entre gens convaincus même si beaucoup de débats ne parlent pas des réformes en elle-même mais aussi les modalités d’actions, les leins avec les autres réformes libérales, qu’st-ce-que l’Europe aujourd’hui, des débats avec des professeur(e)s.. c’est le débat qui permet d’éviter les conflits et de comprendre les différentes positions…
Vous avez affaire, aujourd’hui, à un choix de société ?
Je pensais que ce choix avait été fait depuis un certain temps, depuis au moins le seizième siècle, si on ne veut pas remonter carrément à l’avènement de l’échange marchand…
D’ailleurs, vous en êtes aussi convaincus puisque votre plate-forme revendicative évoque des « stages en entreprise qualifiants ». Pour mieux vous intégrer au capitalisme, évidemment, et de façon honorable en fonction de la bonne idée que vous vous en faites.
Même dans le cadre de votre lutte corporatiste, je trouve que vous restez globalement très en-deçà d’une analyse sérieuse de votre situation et de votre devenir en tant qu’étudiant. Il me semble pourtant qu’une radicalité minimale n’est plus une exigence avant-gardiste, mais une vraie nécessité.
Faute que vous inscriviez rapidement dans vos débats et dans votre pratique « l’exigence de cette nécessité », 2003 risque d’être l’année du pire mouvement étudiant que l’on ait eu en France depuis 1848 !
Karl Von Clausewitz
C mal parti pour que ce mouvement soit le pire mouvement étudiant, si on en croit l’organisation des différentes actions, et en particulier la coordination nationale.
par contre on rencontre un problème quand il n’y a plus cours : les seuls qui viennent à la fac sont les convaincus et acharnés.
Pourquoi ne pas organiser des commissions de travail en même temps que les cours ? Cela permettrait de se poser de vraies questions, et non de perdre du temps sur la façon d’empêcher les cours de se faire.
un vrai choix de société ? je pense du fait que là nos chers capitalistes sont entrain de faire tout passer sous la coupelle de l’argent alors qu’avant seul les ressources étaient marchandisées mais là je pense que l’on va bien au-delà et surtout la planète ne le supportera pas. c’est pourquoi je pense qu’on est face à un choix de société, avec ou contre la nature, avec ou sans marchandisation de tous les biens et services, l’individualisation ou le collectivisme.
malheureusement ce mouvement étudiant n’arrive pas à mobiliser car à mon avis c’est un problème de revendication, de politisation et malheureusement ce n’est pas des débats, des commissions en dehors des cours qui vont le développer. les étudiant(e)s ayant leurs cours à travailler pour le lendemain , leurs activités extrascolaires, ne pourront que très rarement venir si ce n’est aucune envie du tout….
même si durant le fonctionnement normal de la faculté cela ne nous empêche pas d’en faire un lieu de vie avec des débats, des projections, des expositions. c’est à nous de réussir à s’organiser et ce blocus aura peut-être au moins permis cela…
quelle serait la ou les bonnes solutions
1 – Dans notre société, une seule ressource est « marchandisée » : le travail humain. L’extension généralisée du travail-marchandise constitue le fond problématique du capitalisme.
2 – Aucune lutte réelle contre les conditions existantes n’est possible sur le terrain étudiant, sauf à ce que les étudiants dénoncent la fonction même de leurs études et s’engagent résolument dans un processus de destruction de l’université. On peut toujours rêver…
K.V.Clausewitz