1. commentaire du commentaire à la contrib de Louise concernant l’interdiction édictée par la mairie de Nantes de vendre de l’alcool après 21h dans certaines épiceries de nuit « réservé[es] à une population de classe moyenne ou bourge qui en a les moyens (…) »

Les raccourcis sociologiques vont bon train! Perso, j’connais pas mal de érémistes qui vont dans des épiceries de nuit avant qu’elles ferment quand ils ont encore envie de picoler et qu’il n’y a plus rien au frigo, on se cotise, c’est ça les moyens qu’on a si on veut pas aller se coucher tout de suite sur une patte…
Et puis on paye plus cher, mais on a pas de voiture pour aller faire les courses le samedi (et ça c’est économique!), en plus on prévoit pas nos cuites 3 semaines à l’avance, et quand y a quelquechose, on boit souvent tout, sauf quand on est raisonnable ou qu’on a du shit (auquel cas on est dématé plus tôt, sauf si on fait à donf la nouba sur le dance-floor). Et puis ça devient très cher de se bourrer la gueule dans les bars en France, et là-dessus ça fait déjà un moment qu’ils ont commencé le nettoyage: en sortant laissez l’ambiance là où vous l’avez trouvée! Parlez à moins de 62 db SVP.

2. En fait, je m’inquiète comme Louise de l’aseptisation de la ville et de la vie à Nantes (depuis quinze ans que j’y suis et que je peux donc m’inquiéter à ce propos ;-), et le pseudoradicalisme embourbé dans la mauvaise foi (cf S. le premier commentaire à l’article de Louise « Un bon petit article poujadiste comme on en fait plus […] etc.) qui voit dans sa contribution-info une défense poujadiste du petit commerce mérite des coups de boule antivaniteux. En plus assimiler une contribution sur Indymedia à indymedia (l’entité), c’est débile et bien mal comprendre ce que c’est.
Quant à la critique du risque « libéral-libertaire », si elle est parfois à propos (contre la hyène Dany Cohn-Bendit par exemple), là pour Louise ça me semble complètement à côté de la plaque. Il faut apprendre à lire, et l’intention de Louise était évidemment plus noble et plus intéressante que ce que tu sais si mal en comprendre, Mr ou Melle S.. T’es comme mon metit fils avec ses éruptions de boutons. Je ne saurais te conseiller une sorte de biactol mental,car la publicité procapitaliste est interdite sur Indymédia et mon petit fils qui aimerait bien y participer et en rencontrer les chefs (blague) me ferait le reproche de lui foutre la honte.
Pourtant, moi aussi j’en ai eu des boutons! Mais je ne vous dirais pas il y a combien de temps!

j’me disais: faudrait rester humble dans ce qu’on dit, éviter les grandes généralisations abusives, et tout ça… les positions abstraites, et les tons définitifs des je-sais-tout et je-suis-le-plus-pur, surtout qu’on sait bien que souvent on se trompe, qu’on se fait mal comprendre ou que soi-même on a mal compris. Stop à l’arrogance idéologique ou on ne changera rien. Mais voulez-vous changer le monde ou l’image que vous vous faîtes de vous-mêmes dans ce monde? Je psychologise, veuillez m’excuser… :-)

3. Pour en revenir aux petits commerces, ils sont peut-être quand même la manifestation, d’un tissu urbain où le lieu d’habitation et le lieu d’approvisionnement ne sont pas séparés et fonctionnalisés (ce qui ne signifie pas que je défends les petits commerçants en général, ce qui ne voudrait rien dire).
En contrepoint, qu’a-t-on? Pour simplifier: Lotissements-pavillons-cités-dortoires (dodo), zones industrielles, « pôles économiques et clubs d’entreprises » (boulot bureau), zones commerciales-parkings (conso), et zones commerciales de loisir (kino), vastes déserts grouillants ou dormants, mais rationnalisés, fonctionnalisés et pacifiés à grande échelle par des plans d’aménagement macro-urbain, interconnectés par le plan de circulation (auto-métro)… j’avoue que si ne tripe pas particulièrement sur un retour aux « vrais métiers » artisanaux (comme ceux qui se font les apologues d’un retour aux sociétés précapitalistes « où tout était plus authentique » style les réacs de l’Encyclopédie des Nuisances), je n’ai pas non plus d’amitié pour l’hypermodernité capitaliste, qui organise la dépossession massive du pouvoir sur nos vies, la diversion culturelle, le chantage moral au travail, l’ennui sans répit, la colonisation marchande intérieure et extérieure, etc…

4. Et bouffer tous les midis dans la galerie d’Atlantis, ça me navre!

5. Quand à Jean-Marc, tous les protagonistesde ce débat semblent s’accorder. Pour moi, c’est un aménageur et donc un chacal, de premier ordre qui plus est, puisqu’il oeuvre sur tous les fronts de la fabrication de cette merde, n’hésitant à brosser dans le sens du poil le sécuritarisme et l’hygiénisme social et spatial ambiant.
Il est bien connu que quand on chicane ou jalouse son voisin, les vieux les jeunes (et lycée de Versailles), on ne pense pas à décapiter le maire (c’est une façon de parler vous m’aurez comprise)!
C’est sur la peur que le système se paie notre tête. Et Jean-marc est le sarkoflic en chef du coin! Alors, ce devrait être une cible privilégiée pour des nantais. A mon avis.

6. Si on va faire un petit tour à Bruxelles (une fois qu’on a budgétisé le truc j’veux dire… ;-) ou à Berlin, où si on se rappelle de l’ancien Paris « d’avant que les poètes aient disparu » (Lisez « L’Assassinat de Paris » de Louis Chevalier – Ivréa-, conseillé par les dinosaures pro ou post-situs), on se rend vite compte ce que ça a de plus un quartier vivant à toute heure, où les pauvres ne sont pas tous relégués à la périphérie dans des boîtes, quand le bar ferme à l’heure où le serveur en a marre, et qu’après on va au nightshop chez les « Pakis’ (tanais) », pour s’acheter des clopes et des bouteilles de Jup’ (iler) de 75 cl pour finir la nuit dans une cave aménagée, si le coeur nous en dit.
Là-bas, on ne mesure pas seulement tout ce qu’on aurait perdu ici à Nantes et ailleurs, mais aussi tout ce qui est encore possible de convivialité non programmée.
On se rappelera alors à juste titre que dans un bar, on peut rencontrer des êtres humains.

Alors défendre le commerce soit-il petit, bien évidemment non! mais, dans la mesure où le capitalisme sera encore là le prochain soir où cela nous prendra de vouloir nous bourrer la gueule avec mes potes, je préfère qu’il y ait une épicerie de nuit dans le quartier et tant qu’à faire si ses prix sont raisonnables, on en prendra plus, et tant qu’à faire si il ou elle est sympa on lui dira merci, puisque nos parents nous ont bien élevé (on va me suspecter d’être de la classe moyenne ;-)… y a pas à chercher minuit à 14 heures…

7. Voilà sinon je remercie Louise pour sa vigilance, d’autant plus que je suis moi aussi abonnée au Bulletin Officiel du Conseil Municipal, mais que je n’ai jamais le courage de le lire, ni de le décortiquer ;-)

La Mamie du Sabre (qui écrit décidemment plus que son petit fils…:-)