Et je suis furieuse (j’en ai marre, je passe les trois quarts de mes journées dans un état de colère indescriptible en ce moment). C’est plus fort que moi.

Dès que je pose le pied par terre le matin, ma tension monte d’un cran. Suffit que j’écoute la radio, que j’allume la TV, que je jette un oeil aux journaux, bing, ça loupe pas, je suis véner.

En Italie, même un Veltroni (vous savez l’ex du PCI qui n’a « jamais été communiste » sic) et son parti « démocrate » (avec lesquels je n’ai quasiment aucune affinité) méritent quand même plus de respect que les fantoches politiques qui prétendent nous représenter ici….

Il y a une culture de la mobilisation, de la manifestation, que nous semblons avoir complètement perdue ici.

Il y a quelques jours, c’était les étudiants, ou encore, Rifondazione Comunista, qui parvenaient à mettre des centaines de milliers de personnes dans la rue.

Aujourd’hui, le parti démocrate et les forces affiliées, qui auraient amené presque 2 millions d’Italiens à manifester.

Et en France????

En France RIEN.

NADA. MAKACHE. NIENTE. NICHTS.

Pas un frémissement. Pas une paupière, pas un cil qui bouge.

Ni chez les communistes, ni chez les sociaux-démocrates, ni chez les sociaux-libéraux.

Rien du PCF, rien de la LCR, rien du PS, rien des Verts, et évidemment, rien du Modem (je précise pour la bonne bouche, rien non plus du soi disant mouvement « antilibéral et altermondialiste »).

Eh oh où êtes vous? ! Y’a quelqu’un? Qui va la prendre, l’initiative unitaire nécessaire et salutaire que nous attendons toutes et tous?

Soyons clairs : on ne vous demande pas de vous mettre d’accord sur un programme de gouvernement (là ppffff….je crois qu’il vaut mieux demander la lune justement, on aura plus de chance de l’avoir) on ne vous demande pas de vous mettre d’accord sur qui serait Ministre du truc et secrétaire d’état aux machins (franchement tout ça, c’est un peu du bidonnage s’il n’y a pas la démocratie prolétarienne).

Non on vous demande juste de faire votre boulot, votre « minimum syndical » quoi.

Le seul point commun qui caractérise toute cette « opposition », c’est sa passivité et une volonté de ne pas agir (je pèse mes mots). On préfère se disputer des lambeaux ( je dis bien des lambeaux) de petit pouvoir médiocre, continuer à renforcer la bureaucratie, l’esprit électoraliste, plutôt que de faire son boulot de base.

Ah ça, pour les querelles intestines, les enculages de mouche, pas de problème y’a du monde au portillon !

S’il faut trouver 500 personnes pour faire une réunion de constitution d’une « nouvelle force politique de gauche » à Saint Denis, par exemple, ou 1000 pour constituer tel truc, là oui y’a aussi du monde.

Pour savoir qui des stalinistes ou des trotskistes ou des anarchistes ou des maoïstes ou des léninistes ou des altermondialistes ou de je ne sais, qui serait le plus « pur », le plus « à même de », le plus « légitime », celui qui est le plus beau, le plus fort , le plus intelligent…. ça y’a pas de souci, on a des volontaires pour se taper sur la gueule entre nous jusqu’à l’écœurement complet de celles et ceux qui nous regardent (encore).

Les uns et les autres ont toujours de bonnes, d’excellentes raisons pour expliquer le pourquoi du comment on ne fait rien.

Je cite en vrac : « les manifestations ça ne sert à rien » (ah bon?), « les Français ne sont pas prêts » (re-ah bon? des preuves, je veux des preuves que nous ne serions pas prêts), « nous n’avons pas trouvé de points d’accord pour nous réunir » (alors là j’en suis baba ! normalement là ça ne devrait pas manquer). »Ca doit venir de la base » (putain, elle est bonne celle là).Et j’en passe, le plus souvent, c’est d’ailleurs silence radio.

Mais qu’est ce qui les tétanise à ce point, tous ces dirigeants et porte parole « de gauche »? Qu’est ce qui les retient? De quoi ont ils peur? De quoi ont ils besoin?

J’en prendrai volontiers un pour taper sur l’autre, si vous me passez l’expression. Ça commence VRAIMENT à me gonfler (et je ne suis pas la seule).

Le message au fond c’est quoi? « Travailleuses travailleurs démerdez vous tout seuls »?

Merci bien, mais dans ce cas, à quoi servent nos cotisations et notre implication quotidienne dans la vie de nos organisations politiques?

A rien. Ok, ça c’est reçu 5 sur 5.

Et après, ce sont les mêmes qui vont s’étonner de ne pas faire plus de 10 % tous réuni-e-s ou de se prendre des œufs pourris dans la figure? ! Mais faut pas s’étonner !

On va me dire « vous – les militants- ne devriez pas attendre que…. » sauf que, désolée, dans l’état actuel des choses, ce ne sont pas les militant-e-s qui ont le contrôle de leurs appareils (et ça va falloir que ça change sérieusement et vite).

Je pense que si c’était nous les adhérents (et pas juste quelques uns d’entre nous) qui avions la possibilité de faire un communiqué de presse, de préparer des affiches, des tracts, de lancer une campagne nationale pour mettre en place cette mobilisation de masse unitaire… ça irait plus vite.

Bien sûr, il ne s’agit pas « d’appuyer sur un bouton » – j’entends déjà les critiques des bureaucrates acharnés de tout bords qui vont s’en donner à cœur joie pour fustiger mon soi disant côté « gauchiste » !

Pourtant, nous sommes des milliers à vouloir défiler ENSEMBLE, contre le capitalisme, contre la bourgeoisie, contre l’État policier, POUR UN AUTRE MONDE ! Nous rongeons notre frein comme des lions en cage. Tout ne peut pas reposer sur les syndicalistes !

La haine contre vous, les dirigeants, le ressentiment montent en nous violemment, car au delà de l’inaction imposée, de la bride serrée autour de notre cou, ce que nous sentons plus ou moins confusément, c’est que vous voulez nous déposséder de la politique, c’est que vous contribuez à notre dépolitisation, à la dépolitisation de notre classe.

Et ça c’est impardonnable.
Camarades, compagnons, amis, SOYONS RÉALISTES, DEMANDONS L’IMPOSSIBLE ! … Demandons à nos organisations politiques de faire leur boulot.

Tout simplement.