« fauchage » de bornes moneo: réponse au crous d’orléans -tours…
Catégorie : Local
Thèmes : FaucheursResistances
Lieux : Tours
Le Collectif des Faucheurs Moneo le 07-12-2007
http://collectifdesfaucheursmoneo.hautetfort.com
cfmoneo [at] yahoo.fr
— Communiqué n°2 —
Réponse au CROUS d’Orléans- Tours – Clarification de notre position.
Le Mardi 6 novembre nous revendiquions par mail dans un communiqué le « fauchage » de 8 bornes MONEO installées au sein de la faculté de Tours. Le lundi 12 novembre, on pouvait apprendre par l’intermédiaire de la Nouvelle République que le CROUS d’Orléans- Tours venait de déposer plainte. Nous rappelons ici que nous assumons pleinement le caractère illégal de notre action. Dans ce même article le CROUS réfute plusieurs points de nos « accusations ». Nous tenons ici à répondre au CROUS et à clarifier notre position:
1- Le CROUS affirme « la méconnaissance de ceux qui se cachent lâchement derrière l’anonymat ». Pour parler de « méconnaissance », encore faudrait- il avoir à disposition des connaissances relative au fonctionnement et à la question de l’anonymat des transactions faites avec le système MONEO!! Or nous souhaitons dénoncer ici l’absence de transparence de la part du CROUS, du PUCVL et de la société BMS gérant MONEO. En effet ce n’est pas le site internet du CROUS (www.crous-orleans-tours.fr), ni celui du PUCVL (www.univ-pucvl.fr), et encore moins celui de MONEO (www.moneo.net) qui communiquent la moindre information à ce sujet.
2- Selon le CROUS, « la carte […] a été faite […] en concertation avec les élus étudiants ». Nous sommes désolés d’affirmer cela, mais les élus étudiants ne représentent qu’eux même! Aucune information concernant le lancement cette année scolaire de la carte étudiants multiservice n’avaient été communiqué par ceux ci à l’ensemble des étudiants.
3- Selon le CROUS, la carte d’étudiant multiservice « n’est pas reliée à un compte bancaire et les paiements se font en local, par transfert entre la carte et le terminal. Aussi, les paiements ne peuvent être tracés car le détail des transactions ne remonte pas aux banques qui ne connaissent pas l’identité du porteur de la carte ». Si cela est vrai dans le cadre de l’université (nous attendons des preuves…), cela ne change en rien le fond du problème. On ne peut pas traiter de la question du porte- monnaie électronique MONEO juste au niveau de l’université, sans la relier à ce qui s’y passe à l’extérieur. MONEO n’a pas comme unique cadre les universités. De même ce système de paiement n’a pas comme unique cadre la France. A terme, dans nos sociétés, « le porte -monnaie électronique est appelé à remplacer totalement l’argent liquide » comme l’affirme le journaliste spécialiste des questions de surveillance et de terrorisme, Jean -Paul Ney. MONEO n’a pas du tout séduit les français, puisqu’en 2004 seulement 1,2 millions de personnes l’utilisaient. Et pourtant… aujourd’hui 16 CROUS sur 23 utiliseraient ce service. Nous ne pouvons donc en conclure qu’une seule chose: la société BMS gérant MONEO tente à nouveau de répandre le déploiement de MONEO à l’ensemble de la population, mais cette fois en utilisant comme « cheval de Troie » la catégorie des étudiants. Et si tenté qu’au sein de l’université le système protège l’anonymat de l’étudiant, que se passera t-il lorsque celui- ci finira ses études et, étant habitué, continuera d’utiliser MONEO?!
4- Selon cet organisme, « Moneo est la seule carte de paiement à garantir le complet anonymat des dépenses ». Cette phrase telle quelle nous apparaît plus qu’ambiguë. Cela est absolument FAUX hors de la faculté! A chaque utilisation, le montant, l’heure et le lieu sont stockés dans un ordinateur en étant associés à vos coordonnées personnelles. Selon l’UFC -Que Choisir, « il [MONEO] permet aux banques de nous suivre à la trace ».
5- « Par ailleurs, il est faux de dire que le rechargement nécessite une carte bancaire car il a été mis en place un terminal de paiement en espèces ». UN SEUL terminal de paiement en espèces pour 23000 étudiants…
Il est facile de parler de « méconnaissance » lorsqu’il y a si peu de transparence! Il est facile aussi d’affirmer comme l’a fait la Nouvelle République (dans son édition du 8 novembre, à travers la plume de Thierry Noël): « Et revoilà le vieux mythe « parano » de Big Brother! ». Nous faisons simplement le constat que de nombreuses technologies couplées à l’informatique ont pour conséquence de réduire nos libertés individuelles! C’est le cas de MONEO, comme c’est le cas du téléphone portable, des cartes de crédit, d’internet… autant de technologies qui nous sont si familières. Cela est incontestable! Nous constatons de plus que le développement de ces technologies semble se faire de manière autonome en échappant au contrôle et au débat démocratique, et que celles- ci ne sont évoquées qu’en terme de progrès. Or toute technique aussi pratique soit elle, doit être appréhendée et évaluée autant par ses aspects positifs que par ses aspects négatifs. Concernant la téléphonie mobile, par exemple, doit on continuer, sous prétexte qu’elle constituerait un formidable progrès, à ignorer la contradiction que constituent les nombreuses alertes en terme de santé publique? Autrement dit, jusqu’à quel point la téléphonie mobile mérite t-elle que l’on mette notre santé en danger? De la même manière jusqu’à quel point sommes nous prêt à sacrifier nos libertés individuelles? Notre opposition au porte- monnaie électronique MONEO se situe dans ce cadre. Alex Türk, sénateur et président de la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL), est-il lui aussi « parano » lorsqu’il affirme que « nous sommes confrontés à une situation d’extrême urgence », et que « deux vagues menacent pourtant nos autorités de protection des données et libertés qu’elles ont pour mission de protéger », la première étant « d’ordre technologique », la seconde « de nature normative »?!!
– Nous demandons au CROUS d’Orléans- Tours une preuve de bonne volonté de leur part en nous communiquant dans les meilleurs délais toute information prouvant le non traçage des paiements.
– Nous venons par ailleurs d’interpeller directement les principales sections syndicales étudiantes de Tours et d’Orléans (SUD- Etudiants, l’UNEF, l’UNI, et la Confédération Etudiante), afin de connaître leurs positionnements.
Parce que la question de l’université ne peut être traitée en terme de microcosme, nous maintenons avec fermeté notre exigence: LE RETRAIT PUR ET SIMPLE DES BORNES MONEO!
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