Lors de l’expulsion musclée du lieu alternatif autogéré « le CAT », deux personnes étaient interpellées. La première, qui s’était accroché avec les jambes à un poteau lors de son interpellation a été condamnée, en l’absence de son avocat, à DEUX MOIS DE PRISON FERME. La seconde, journaliste de primitivi, télé associative marseillaise, passe en procès le 15 octobre. Harcèlement policier systématique à l’encontre des squatters, intimidations et criminalisation des journalistes indépendants : ça suffit !
Tous au Tribunal de Grande Instance de Marseille le 15 octobre.
Petit rappel des faits : Le 28 avril 2003, le lieu autogéré le CAT était expulsé par un impressionant dispositif policier : CRS, BAC, etc… Rappelons que cette expulsion, ordonnée par le préfet, eut lieu quelques jours avant une audience qui devait statuer sur le renouvellement d’un délai d’occupation de six mois accordé au lieu au regard des innombrables manifestations culturelles et associatives qui s’y déroulaient. Toute l’histoire est abondamment racontée dans les pages info de primitivi : http://primitivi.com/spip/article.php3 ?id_article=34 et autres. Au cours de l’expulsion, qui dure plusieurs heures sous un soleil de plomb, 4 personnes sont interpellées. La première qui était montée sur le toit et avait refusé d’en descendre, sera jugé en comparution immédiate et s’en tire avec une amende. F., venu en soutien avec sa caméra est coursé par les policiers, passe la nuit en garde à vue. Sa cassette est détruite par les policiers. Il passe en procès le 25 aout et est acquitté. V., déja interpellé la même année lors de l’expulsion du MESS, un autre squatt, est sans doute « ciblé » par les policiers. Ils lui tombent dessus. Ils se laisse tomber à terre et s’agrippe à un poteau. Quatre policiers le relèvent en lui cognant dessus. La scène est filmée sous toutes les coutures. Les photos sont visibles à http://primitivi.com/spip/article.php3 ?id_article=35. Son procès a lieu le 25 aout. V. espère bénéficier d’un report, demandé par voie d’avocat, et ne se présente pas à l’audience. Un mois après, il apprend qu’il a été jugé par défaut et condamné, en l’absence de tout débat contradictoire, à deux mois de prison ferme pour outrage et rébellion ! ! Il devrait faire appel dans les jours qui viennent. On vous tiendra au courant. K., journaliste à primitivi, télé associative marseillaise installée dans les locaux du CAT est présent avec sa caméra, et filme l’arrestation de V. Il se fait remarquer des policiers, à qui il demande d’attendre l’arrivée de l’avocat, et subit un contrôle d’identité. Alors qu’il quitte les lieux, il est brutalement interpellé par plusieurs policiers qui le plaquent au sol. Il ne résiste pas et ne prononce aucune parole mais est accusé lui aussi d’outrage et rébellion. Les témoins de la scène sont tenus en joue par des policiers armés de flash-ball. Un photographe se voit préciser par un des fonctionnaires : « si tu appuies sur le bouton, t’as plus d’appareil, et t’as plus de tête ». Il passe la nuit en garde à vue, et les policiers lui confisquent une K7 qu’il n’a pu récupérer. N’ayant pu avoir accès à son dossier, il demande un report et fait verser huit témoignages au dossier. Son procès est reporté au 15 octobre. Cette affaire est symptômatique d’une stratégie explicite de harcèlement et de répression. La police prend aujourd’hui de plus en plus de libertés avec le droit et les procédures légales. Les procédures pour outrage et rébellion ont augmenté de 25% entre 96 et 2000 (chiffres syndicats de la magistrature) et deviennent la norme. Chacun peut être arrêté et mis en examen, à la discrétion de fonctionnaires de polices qui ne sont souvent même pas présents lors des audiences. La poursuite pour outrage et rébellion permet également de pousuivre systématiquement les journalistes non affiliés, bêtes noires des policiers qui subissent eux aussi un véritable harcèlement. L’exemple de K. a des précédents, mais chacun, dans son coin, préfère faire le dos rond devant le parcours du combattant que représente une plainte contre la police. Pression, intimidations, argent, les journalistes indépendants préfèrent souvent faire une croix sur leurs images et sur leurs droits. Filmer une manif ou une action devient ainsi une activité à risque, susceptible de se terminer en garde à vue ou devant un Tribunal. QUE FAIRE ? Ecrire un témoignage, si vous étiez présents, ou une lettre de soutien, si vous avez croisé PRIMITIVI ou le CAT sur votre chemin, ou si leurs démêlées vous rappellent quelquechose. Nous voulons poser une table de presse devant le TGI et on aimerait bien qu’elle déborde sur les trottoirs ;-)). Nous réfléchissons aussi à la création d’un collectif large susceptible de porter plainte contre la police pour abus de pouvoir. En attendant nous ferons de ce procès l’occasion d’une campagne d’information et de soutien aux inculpés, et nous voulons constituer un dossier géant. Envoyer des sous, pour les frais de justice. Pour l’un ou l’autre : Primitivi, 56 rue Jaubert – 13005 Marseille ou nico@primitivi.org