Si les premiers jours d’avril sont venteux…

C’était le début du mois et pas moyen de retirer un peu d’espèces. Nous voici déjà dans le mois d’après qu’on peut pas piocher dans ce qui a été versé le mois d’avant. Faut bien des sous pour vivre dans ce monde. Ni une panne, ni une défaillance de carte bleue, encore moins une mauvaise farce. Ces premiers jours d’avril, on trouvait dans les 13e et 12e arrondissements, ainsi que dans le quartier bourgeois de la mairie du 18e, jusqu’à Pantin, Montreuil et Fontenay-sous-Bois, une quarantaine de distributeurs LCL, La Poste, Caisse d’épargne, BNP, BRED, etc. sabotés à la colle epoxy et à la mousse expansive. Parfois agrémentés de tags « H.S. » / « Non aux JO ». Cela a dû être agaçant pour qui avait besoin d’acheter quoique ce soit. Et comme c’est abject ce besoin imposé, sur l’autel duquel nos vies sont dominées et exploitées. Il ne sera plus nécessaire de se soumettre à l’argent lorsqu’on aura mis fin à son existence. Il se peut que ce beau geste emporté contre les DAB soit une revanche contre ce qui charpente la démocratie et le pouvoir, aux côtés des caméras qui les protègent et qui nous surveillent. Ou bien parce que certaines de ces agences sont tenues par le groupe BPCE, qui figure en place premium avec Orange, EDF ou encore Carrefour, parmi les partenaires de jeux de Paris, qui militarisent, dévastent, expulsent. Que La Poste est l’un de leurs supporteurs officiels. Peut-être que des flammes frapperont d’autres guichets sur leurs passages en France et partout dans le monde. Peut-être que ça ne tient qu’à un fil, pour que cette pluie rageuse d’avril devienne vent de tonnerre en mai, puis fasse belle moisson d’été.