Depuis de nombreux mois, les médias font l’écho régulier des difficultés de fonctionnement des hôpitaux : fermetures de services d’urgences, de maternités, de lits, pénurie de soignant·es, restrictions budgétaires, déficit lié aux prix des fournisseurs et de l’énergie, etc.

En Bretagne, la situation craque de partout !
Dans le Morbihan, à Vannes, Ploërmel, Pontivy, et Lorient, le manque de moyens et de personnels fragilisent toujours plus la situation précaire des hôpitaux publics.

C’est dans cette ambiance qu’un nouveau directeur était nommée au Groupe Hospitalier de Bretagne-Sud, à Lorient.

Le 7 juin dernier, le Ouest-France reprenait, selon Le Télégramme, l’information suivante : «Jean-Christophe Phelep vient d’être nommé nouveau directeur du Groupe Hospitalier Bretagne-Sud (GHBS), qui gère les centres hospitaliers de Lorient, Quimperlé, Riantec et du Faouët (Morbihan) (…). Il prendra ses fonctions le 3 juillet».

Ex-directeur général du GHEF (Grand Hôpital de l’Est Francilien) regroupant les centres hospitaliers de Meaux, Marne-la-Vallée, Coulommiers et Jouarre (Seine-et-Marne) et comptant 5 500 professionnels de santé dont 900 praticiens, il avait quitté l’établissement sur un excédent budgétaire. Mais à quel prix ?

Depuis septembre, le personnel hospitalier lorientais s’insurge, et hausse le ton, face aux restrictions budgétaires réclamé par le nouveau directeur. Si aucune discussion n’a eu lieu avec les syndicats jusque-là, des bruits de couloirs et rumeurs alimentent les discussions. Au-delà des inquiétudes, des premiers signes alarmants ont commencé à apparaître dans l’hôpital : des affiches sondant le personnel sont apposées dans différents services, pour le passage aux 12h/jour. Cela signifierait une économie de 7 %, au détriment du personnel, du patient·e, et de la qualité des soins prodiguée.

Les nombreuses rumeurs se sont finalement concrétisées, avec de nombreux exemples.

Parmi ses exemples, on retrouve : la non-reconduction d’agent·es contractuel·les, la privatisation possible du service de bio-nettoyage réalisé par les agent·es de service hospitalier (les couloirs le sont déjà), le gel des titularisations, le recours au système d’ubérisation intérimaire (heures défiscalisées, et donc non cotisable pour la retraite), les primes non-versées, etc.

La solution miracle ? Développer l’ambulatoire, autrement dit l’opération de jour, ne va pas tout régler. Nombres de patient·es sont précaires, ou isolé·es socialement.

Si la politique d’austérité s’aggrave sur l’hôpital lorientais, quand est-il des EHPAD ?

Au niveau de l’hexagone, la situation des EHPAD est plus dramatique encore, selon la FHF (Fédération Hospitalière Française).

Mediapart, dans un article du 5 septembre, écrivait : «à l’inflation, aux augmentations de salaire non financées par la sécurité sociale, s’ajoutent pour eux les conséquences de la crise du Covid et du scandale Orpea, qui ont fait chuter leur activité, puisque les familles hésitent désormais à y placer leurs aînées. En deux ans, les ressources des EHPAD publics ont diminué de 1 milliard d’euros».

Plus localement, à l’EHPAD de Kerbernès, à Ploemeur, la situation est tendue. Le 22 décembre 2022, un aide soignant témoignait dans les colonnes du Ouest-France, il décrivait : «un personnel fatigué, usé. Des résidents qui trinquent. Depuis un an, il n’y a plus de remplacement au niveau des agents. On travaille tout les jours en sous-effectifs». Le manque de personnel, la vétusté des locaux, les chambres doubles, très souvent non-remplit, jouent sur l’organisation du site.

L’EHPAD du Faouët, situé en zone rurale, accueille près de 150 résident·es en hébergement permanent. Pourtant, il ne reste plus qu’un seul médecin intérimaire sur le site.

Le lundi 27 novembre, près d’un millier de manifestant·es dont Gérard, un résident de 92 ans, n’ont pas hésité à sortir pour soutenir «tous ces personnels compétents, très gentils qui vont perdre leur travail à la fin du mois ou du mois suivant». Sur des pancartes, on pouvait lire : «EHPAD en danger» ou «pas de noel pour nos résidents car pas de personnel». Gérard, comme de nombreux·ses résident·es n’auront pas de repas de Noël cette année pour cause de restriction budgétaire.

Personnel soignant·es, résident·es, syndicats, citoyen·nes, et élu·es ont exprimé leurs mécontentements, leurs revendications, et leurs unités, sur le parvis de l’hôpital lorientais, la semaine dernière. Une chose est sûre, la direction a réussit l’exploit d’unir un bloc intersyndical, ce qui est rare sur le pays lorientais !

Iels prévoient de nouvelles actions pour alerter sur la casse de l’hôpital public ! Il est devient urgent que tous·tes puissent se soigner dans la dignité !

La santé fait partie d’un des sujets les plus majeurs pour les citoyen·nes (57 % selon une étude du Ouest-France, et 70 % des répondant·es estiment que les services de santé se sont dégradés ces dernières années). Il est temps d’agir, et d’apporter notre soutien au personnel hospitalier ! La politique d’austérité doit cesser !