Vendredi, plus de 10 000 jeunes défilaient dans les rues de Nantes, dans un cri d’alarme contre le réchauffement climatique.
A l’exception de certaines manifestations de soutien à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, c’est la plus grosse manifestation pour l’environnement qu’ait jamais connu Nantes. La jeunesse n’a jamais été aussi mobilisée. Ce premier pas est une réussite, à mettre massivement au crédit des organisateur·rice·s.
A la suite de cette grande et belle manifestation rassembleuse, pacifique et joyeuse, il est grand temps de passer la vitesse supérieure…
Car rassembler et mobiliser ne peut être qu’une première étape. Il faut désormais passer le bon message : le réchauffement climatique n’est pas un fléau divin. Il a des causes et des conséquences, et il y a des moyens de le combattre.
Les conséquences, d’abord. Les scientifiques sont clair·e·s : si nous ne changeons pas radicalement et immédiatement notre mode de vie, nous allons droit vers un effondrement écosystémique et sociétal mondial. Il ne nous reste que quelques dizaines d’années avant de le vivre. Le XXIème siècle sera marqué par des exodes, des guerres, des famines et des pandémies. Massivement.
Les causes, quant à elle, sont identifiables, et identifiées. Depuis le début de l’ère industrielle, nous sommes entré·e·s dans une logique consumériste, avec un mythe de croissance infinie dans un monde fini. Le gâteau étant de plus en plus petit, à se partager entre plus en plus de gens, ceux qui ont le pouvoir s’accaparent de plus en plus les richesses restantes, creusant les inégalités, et entretiennent les mécanismes destructeurs de l’environnement.
Aujourd’hui, peu de personnes remettent ces constats en question.
Là où les consensus est moins évident, c’est sur les moyens de lutter contre les causes pour éviter les conséquences.
Depuis le début des années 70 et le rapport Meadows du Club de Rome, nos dirigeant·e·s politiques sont au courant que ce qu’ils prônent creuse notre tombe, et n’ont depuis rien fait pour que cela change. Suggérer que l’on peut compter sur ces personnes pour que le changement arrive enfin n’est qu’utopie. De la même façon, nous n’avons plus le temps d’attendre que tout le monde prenne conscience et change ses propres habitudes pour forcer les industriels à changer. Sans oublier le fait que la majorité de la population ne consomme que le minimum vital. Répandre l’idée que l’on peut « sauver le monde » grâce à des petits gestes du quotidien, c’est rendre service aux politiques qui cherchent à déresponsabiliser les industriels et les banques.
A ce sujet qui englobe tous les autres, nous n’avons plus le temps de demander gentiment un changement à celleux qui n’ont pas d’intérêt à ce qu’il y ait du changement, et qui sont prêt·e·s à tout pour défendre leurs privilèges.
Nous avons besoin d’une révolution populaire, et celle-ci ne pourra pas se faire qu’en marchant avec des banderoles ou en dansant avec le sourire. Nous sommes, de fait, dans une guerre, que nous le voulions ou non. Celle-ci nous est menée par celleux qui ont le pouvoir politique et économique, pour qui tout va bien. Et tant que nous refusons de la mener, nous la perdons.

Pendant ce temps là, le projet de décret « Bienvenue en France », mené par la ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Frédérique Vidal, est toujours là. La multiplication par 16 des frais d’inscription pour les étudiant·e·s extra-communautaires de Licence et de Master sera effective, dès la rentrée prochaine, dans les 3/4 des Universités françaises, qui n’ont pas acté d’exonération ou pour qui la limite fixée de 10% des inscrits n’est pas suffisante.
A Nantes, cette promesse d’exonération n’est effective que jusqu’à la fin du mandat du président Olivier Laboux, en 2020.
Doit-on arrêter notre lutte parce que nous avons obtenu satisfaction à une échelle temporelle et spatiale très réduite, après tout ce que nous avons mis en œuvre pour que cela arrive ? Alors que le nombre d’étudiant·e·s étranger·e·s inscrit·e·s sur la plateforme Campus France est en baisse de 26% par rapport à l’année dernière, mettant à mal le seul argument du gouvernement ? Nous ne le pensons pas.
Au contraire, allons jusqu’au bout du combat, et faisons annuler ce décret !
Mardi 19, une intersyndicale, suivie par les Gilets Jaunes, appelle à la grève et au blocage économique du pays. Les revendications sont larges et convergentes, et une manifestation est prévue à Nantes à 13h30 à Commerce. Nous devons en être.

Fin du monde et fin du mois : mêmes adversaires et même combat !
La jeunesse est en danger sur les deux plans, mobilisons-nous !
Faisons tomber le Capitalisme, dont la recherche de profits à tous prix pour une minorité entraîne la perte de tou·te·s les autres, à toutes les échelles et dans tous les secteurs.

Organisons la riposte.

Préparons la journée de mardi. Préparons la suite du mouvement. Préparons l’avenir.