Guinée : non au régime militaire !

Le 28 septembre à Conakry, les militaires guinéens tirent sur nos compatriotes manifestant pacifiquement dans un stade de football pour le respect de la constitution guinéenne et le retour à une vie normale, et opposés à la future candidature du chef de la junte, le président-dictateur Moussa Dadis Camara, aux futures élections de janvier 2010.

Les manifestants ont été piégés, brutalisés, violés, humiliés, poignardés, violentés et tués par des escadrons de l’armée. Des femmes et des jeunes filles ont été déshabillées, violées, les canons des fusils introduits dans leurs parties génitales, tout ceci sous les yeux de la hiérarchie militaire. Bilan : plus de 157 morts et des centaines de blessés.

Cette barbarie inhumaine, déshonorante, belliqueuse et insupportable préparée contre des innocents constitue des atteintes graves à la dignité humaine. Devant la gravité exceptionnelle de la situation, l’association des ressortissants guinéens à Nantes s’incline pieusement devant les dépouilles mortelles et exprime sa profonde douleur face à cette tragédie délibérée. Elle exprime sa solidarité aux familles de toutes les victimes.

L’association des ressortissants guinéens à Nantes exige de la junte et de son gouvernement :

– La restitution immédiate des corps des victimes de leurs massacres, afin que les familles puisent enterrer dignement les leurs.

– Le recensement exhaustif des disparu-e-s.

– La prise en charge médicale complète de tou-te-s les blessé-e-s.

– La libération immédiate et inconditionnelle des détenu-e-s; la libération et prise en charge immédiate des femmes violées et encore séquestrées.

– La réparation immédiate des domiciles saccagés; la restitution des biens dérobés.

L’association des ressortissants guinéens à Nantes:

– Lance un appel pressant à la CEDEAO, à l’union africaine et au Groupe International de Contact, pour organiser en urgence l’envoi en Guinée d’une force de paix chargée de protéger les populations guinéennes contre ses forces armées déchainées, que le chef de la junte lui-même dit de ne pas pouvoir contrôler.

– Lance un appel aux citoyen-ne-s et organisations spécialisés pour la préparation immédiate d’un dossier d’accusation afin de traduire les responsables et commanditaires identifiés des massacres de nos populations devant le Tribunal International pour crimes contre l’humanité.

– Décide de réunir rapidement une concertation nationale pour installer un organe consensuel et efficace devant mener la transition vers des élections libres et transparentes, en raison de la désormais disqualification du CNDD et de son gouvernement en tant que force dirigeante responsable d’un Etat unitaire respectant les droits humains les plus élémentaires.

Manifestation Samedi 10 Octobre à 15 heures, place du commerce