Tarnac, chacun de nous est concerné

Le 11 novembre, plus de 150 policiers cagoulés sont mobilisés pour des perquisitions et des arrestations à Tarnac, Paris et Rouen dans le cadre d’une enquête sur les sabotages des caténaires de la SNCF. Au final, 9 personnes seront gardées à vue dans les locaux de la SDAT (Sous-Direction AntiTerroriste) sans aucun élément assurant leur culpabilité.

Après que la presse ait parlé de gilets pare-balles, de cocktails molotov, de fauxpapiers, et d’échantillons ADN retrouvés sur les lieux des sabotages, à la fin des 96 heures de garde à vue, le procureur ne citait aucun de ces éléments pour justifier la prison préventive pour 5 d’entre eux (et le contrôle judiciaire pour les 4 autres). Sans parler de montage médiatique, auraient-ils vu en l’espèce de pulls en laine et de pots de confiture ces éléments à charge ?

Sur le paisible plateau des Millevaches, ces jeunes gens avaient pourtant ramené un peu plus de vie au village. Ils avaient repris l’épicerie, un bar dans lequel se tenaient des bals et des soirées à thèmes, et avaient monté une bibliothèque. Il s’y trouvait peutêtre le livre L’insurrection qui vient, que l’on trouve dans toute bonne ou moins bonne librairie. Il fut élu livre du mois par la FNAC en 2007, encensé dans un article du Nouvel Obs1 intitulé « Pour l’insurrection », maintenant dans le top des ventes sur Amazon… On essaye aujourd’hui de nous faire croire à un brûlot
terroriste.

A Tarnac, la population s’est fiée à ce qu’elle vivait, et non à ce que les médias en ont dit. Une très grosse partie du village s’est organisée en comité de soutien2, alors que la France entière semblait succomber à la peur du terrorisme annoncée au 20 heures.

Depuis plusieurs années dans le monde, et depuis quelques temps en France, l’épouvantail terroriste stigmatise chaque contestation, chaque vélléité de révolte, et grâce à ce dispositif, le pouvoir s’affranchit de toute contrainte. Désormais, rien ne protège le justiciable. Régime d’exception, pouvoir d’exception, injustices d’exceptions.

A Tarnac, Rouen, Nancy, Tulle, Limoges, Bruxelles, aux USA, Rennes, et Paris, des collectifs de soutien se sont constitués.

Aujourd’hui, si nous voulons dénoncer, nous devons nous organiser.

1 http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2216/article….html
2 http://www.soutien11novembre.org/