Soirée anti-carcérale
en soutien à L’Envolée et Casse-Murailles
Projection – discussion – concerts

Le 1er Juin, nous organisons une soirée de soutien aux luttes anticarcérales. Il s’agit de récolter des sous pour les besoins de L’Envolée et Casse-Murailles, et de visibiliser la volonté d’abolir la prison et le système pénal.

Après l’évasion du 14 mai dernier, les gardien·nes de prison ont lancé un mouvement de grève d’une semaine. Iels ont mené des journées « prison morte » qui, comme à chaque fois, ont des conséquences catastrophiques : les prisonnier·es sont bouclé·es en cellule 24h/24 sans parloir, sans promenade et sans activité, iels n’ont plus accès aux cantines (le magasin qui permet de commander les cigarettes par exemple) ni aux consultations médicales pas plus qu’à leurs traitements médicaux. Celleux qui ont fini leur peine ne sont pas libéré·es : quand on sait ce que représente la sortie à la fin d’une peine, ce prolongement est une torture supplémentaire.

Les revendications des maton·nes pour des conditions de détention toujours plus humiliantes de meilleures conditions de travail, c’est à dire pour plus de moyens répressifs, sont un crachat à la figure de chaque prisonnier·e, tandis que leur mouvement est une punition collective de grande ampleur : par cette grève, iels se présentent comme les victimes, alors qu’iels sont des sociaux-traîtres, payé·es pour incarner la violence de l’enfermement au service de l’ordre et du pouvoir. Aujourd’hui près de 80 000 personnes sont enfermées par l’administration pénitentiaire et donc sous le joug de cette grève, en plus de leurs proches qui trinquent aussi, puisqu’iels sont également privé·es de parloir.

La prison reste un angle-mort de la société capitaliste, tout en étant l’un de ses piliers fondamentaux. Grâce à elle, les classes possédantes et dirigeantes (par le biais de l’État) maintiennent le système d’exploitation généralisée en place et continuent ainsi à vivre grassement sur le dos et la sueur des travailleur·euses. La réalité des prisons est dérangeante et aurait tendance à écailler le vernis démocratique dont le pouvoir pare la société capitaliste : ainsi il cherche à repousser cette réalité le plus loin possible dans les banlieues et dans les esprits et construit en parallèle une figure de paria pour quiconque s’y trouve confronté·e ; les prisonnier·es devraient rester marqué·es à vie quand leurs proches devraient se murer dans la honte.

L’Envolée est une émission de radio et un journal qui a pour objectif de construire un discours anti-carcéral à partir du témoignage de toustes celleux confronté·es à la prison, en favorisant un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons. Ces outils permettent ainsi d’informer les prisonnier·es de ce qu’il se passe d’une prison à l’autre et des luttes individuelles et collectives qui y sont menées. Les sous récoltés serviront à financer le journal qui est notamment distribué gratuitement aux prisonnier·es.

Casse-Murailles est un collectif nantais qui cherche à soutenir les prisonnier·es dans leurs combats face à l’administration pénitentiaire et à ses sbires. Nous cherchons à visibiliser la réalité vécue par les prisonnier·es en relayant leur parole et en permettant qu’iels puissent garder un lien avec leurs proches en dehors du contrôle de l’administration. Nous avons besoin de sous pour acheter un téléphone, entretenir des correspondances, payer l’adhésion à la radio et nous rendre à des parloirs. Par ailleurs, si la démarche vous parle, rencontrons-nous pour discuter d’une éventuelle implication à nos côtés. Les besoins sont énormes et nos moyens encore trop limités.


Au programme :

  • 18h – Ouverture des portes / accueil / infokiosque anti-carcéral
  • 18h30 – Projection du film The gentleman bank robber (La braqueuse gentleman – en anglais sous-titré français) : ce documentaire de 45 minutes retrace la vie de rita bo brown, une militante anticarcérale état-unienne, via le témoignage de ses années de lutte au sein de la George Jackson Brigade (GJB) puis des années de prison qu’elle a purgé et de la poursuite de son engagement anti-carcéral ensuite. La GJB a soutenu différents mouvements sociaux entre 1975 et 1978 par des actions armées, et s’organisait horizontalement en s’appuyant des bases communistes, anarchistes, anti-racistes, anti-impérialistes, féministes et queer aux États-Unis.

    (Film et descriptif en VO – anglais :

    https://julieperini.com/The-Gentleman-Bank-Robber-The-Story-of-Butch-Lesbian-Freedom-Fighter)

    La projection sera aussi l’occasion de présenter une première traduction française de la brochure Queer Fire, qui donne notamment des éléments de contexte sur la GJB et certain·es de ses membres, mais surtout sur des luttes qui ont été menées par certains de ses membres contre les quartiers d’isolement et la culture du viol dans la prison de Walla Walla (État de Washington, USA).

    (Brochure en VO – anglais : https://files.libcom.org/files/queer-fire.pdf)

  • 20h – Repas et ouverture du bar (prix libre en soutien aux luttes anti-carcérales)
  • 21h – Concerts de rap
    • Hiziya & Vortex
    • Limaille
    • Ratur
    • Shaihulud
  • 00h-2h – DJ Set par Mehdee (disco – house – minimal)

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