Salut

j’suis rebeu et j’ferai pas la révolution avec toi, militant que tu sois alterprout ou anarchogloups mon nom est baby-blade

ben ouais j’madresse avec mes fautes, j’emmerde ta grammaire ton langage de maire, j’suis un barbarabe et j’emprunte tes canaux privilégiés et tu crois encore lutter contre le communautarisme

j’écrirai sans précaution pour toi quelle chance t’inquiètes pas si je prendrai pas trop la peine pour t’expliquer j’fais plus partie de ton monde c décidé la p’tite maison dans la prairie sonne mal dans l’histoire du béton t’as cru créer ton p’tit monde et pour ça tu tes déconnecté du « reste », tu l’as cru t’es en plein dedans comme on est en plein dans la merde j’taccorde que ce monde est un monde de merde tu y participes c beau hein la preuve que pour moi c d’avoir cru à la « révolution » dans ton p’tit monde alors que tu ne faisais que prolonger la construction qui m’animait depuis petit, ma métamorphose en p’tit blanc, ta photocopie en dépit de mon début dans les quartiers de la zone

le militantisme le squat-cassoulet tout ça c que le prolongement de la fac, un monde bien ordonné de la culture bourgeoise qui te parle de culture et qui te met des caméras de surveillance dans les allées, on sy entraîne à marcher en démocrate à 4 pattes

j’tinsulte là mais décroche pas maintenant tu verras ce seras encor plus mignon plus loin on a parlé de fac d’école alors là tu te prépares comme tout écolier à préparer la rentrée comme tout bon activiste t’as passé tes vacances de juillet-août en Corse, à la montagne, au Maroc, dans la maison de père-grand à Saint-Tropez et à l’AMP la vie rêvée des utopistes figure celle des stars de ciné ou de SPA, Sauve Parfait Amour

tas sûrement prévu dans ton programme scolaire qqs heures de rattrapage dans l’atelier « racisme et quartiers », un truc bien à la mode chez toi en ce moment alors toujours en train de chercher le train qui va t’emmener en banlieue, « rencontre p’tit nègre et p’tit arabe »

« Cherche histoires rocambolesques à remplir mon album vide » tu crois tout t’accaparer c ça être de l’avant-garde p’têtre c magique tas des solutions pour tout on dirait t’oublies les processus historiques dans lesquelles les choses s’inscrivent babs comment vas-tu réussir à faire pousser des fleurs dans du béton et l’univers rasé à la racine le processus historique de la bourgeoisie c de se consolider depuis des lustres histoire d’isoler les individus et leur dire qu’ils n’existent pas, le processus historique c de tuer l’histoire les histoires, le colon est son agent, des fois c pas un mal d’être isolés ça rentre dans un autre processus qui m’intéresse tu pourras me taxer de communautarisme, ça tombe bien j’en suis d’un, plus d’un puis j’dirai que tu parles comme un bourgeois républicain et tu vas encore t’étonner qu’un Noir d’l’Alabama n’entre jamais dans un bar où les stupides blancs font des blagues sur les lynchages

plus barbu comme missionnaire révolutionnaire ça te va bien comme définiton sur la comète, locon tan-mi, table de presse rime avec comptoir des colonies

indy-nantes chez les nazis j’ai vu des lapins en habit d’hyène et les autres se taire applaudir, balance ton flot de beauf « et maintenant si on faisait un truc contre la loi ceseda en colonne centrale pour s’occuper le blan oignon »

indy-nantes pire que l’eau de cologne, tu préfères voir les fous en psychiatrie mais j’ai cru dans un slogan tu m’disais qu’il fallait que je politise mes angoisses, fallait savoir que ça peut aller loin qu’tes limites d’anglo-saxon

et toi surfeur comme un grenoblois, tu veux m’apprendre la vérité, qu’il faut pas consommer et tu t’envoies 38 bières devant mes yeux, va boire le dégueuli des sorties de bars si tu veux pas d’déchets apprécie

et toi surfeur pire qu’un niçois, dès que tu vois un indigène tu culpabilises tu ressort ton badge antifasciste et tu t’mets à jacasser pour me séduire mais tu fais que m’vexer Wiltord qui fait de la pub pour l’équipe de france, le bon Black qui dit vive la france, tu t’emmêles et tu vas dire qu’il ya même des fascites chez les Blacks, t’es con en fait, tu jacasses sur un sujet déjà chaud pour nous indigènes, toi t’arrives en une heure avec tes grosses patoches, nous on est pris dans la schizophrénie des quartiers « le schizophrène se tient à la limite du capitalisme : il en est la tendance développée, le surproduit, le prolétaire et l’ange exterminateur » t’as pas d’excuse c deux Blancs qui ont dit ça, la schizophrénie des gens d’la zone ce sont des rêves d’embourgeoisement pour fuir les cafards qui remplissent les placards, des stratagèmes de prolos, des astuces d’enrichissement pour pas être que d’la merde, imiter les bourges, faire des études, s’intégrer en se sachant désintégrés, et quand on arrive chez les bourges on voit que ça pue le bourge et la propreté des convenances bourgeoises, début de la dépression j’vomis ma race toutes les 10 minutes jusqu’à devenir un figuier desséché, être crier fort quand on est pauvre face à ceux qui ont l’pouvoir c tout ce qui reste viens pas nous casser les reins, on a de ces dorsaux, ya qqs années quand j’ai écrit un texte sur des vigiles en grève, t’avais pas compris cette schizophrénie, naze, tu m’avais même insulté de p’tit bourgeois, j’aime pas les vigiles et ceux qui les soutiennent mais jamais j’oublie qu’ils sont le surproduit d’un système raciste, utilisé pour leur gueule elle m’est familière, pour leur parcours je l’ai frôlé, pour leur géographie j’y suis dessiné, compare pas avec les flics steup certaines sensibilités j’men balance j’suis pas humaniste en face ils rêvent de nous massacrer

« dans mon wampum, j’ai adopté le flingue que tu m’as donné, ce s’ra une chose pour venger les freaks qui ont dû se trahir parmi les bourges, ce flingue sonnera comme une éternelle menace pour les bourges, et pour nous comme un perpétuel tiraillement de cette trahison qui nous guette au-dessus des entrailles, ce flingue sera comme une amulette pour nous protéger de ce danger » par la grande barbe brouillonne du Grand Pitt-Bull créateur de toute chose grand esprit du béton armé tu vas la censurer celle-là parce que tu crois que c une bondieuserie indienne, p’tit-fils de colon t’es nargué

tu crois que tous les estrangers doivent finir en zonpri pour pouvoir t’attrister sur eux avec tes babines suintant la porcherie humaniste, désolé d’être fort, d’avoir évité la zon ou glander dans mon quartier, ya des gosses d’la zone qui rêvent que d’se payer tes vacances de militant dans l’Vercors sauf que même le stop leur réussit moins que toi

tu peux pas comprendre qu’une p’tite caille te pique ton portable dans une manif, à toi ou à ton semblable, deviens honnête et dis que tu milites que tas toujours milité que pour tes semblables, les toubabs les bourgeois et arrête tes plans cométiques sur la banlieue, les « métèques » ont pas besoin de toi pour ça les espaces sont tellement isolés les intérêts sociaux tellement différents que tu f’rais mieux d’aller prêcher chez les chèvres, ce que tu fais dans tes rêves et que tu finis par réaliser en tant de déprime, et ils eurent de beaux enfants dans les cévennes pour faire du surf en se disant que ça ressemblait à du smurf pour se consoler

« moi j’ suis un rat des villes, toujours prêt à faire un truc de débile » j’préfère rester en ville avec ceux qui sont dans la merde dans la déprime et qui peuvent pas la fuir le temps d’un printemps même si ya des risques structurels que rien n’se passe, les relations sont déjà toutes mortes d’avance, ce qui mintéresse ce sont des mots comme tribu des mots qui sonnent mieux à la campagne, qui sonnaient, ce temps est loin et ailleurs

utopiste sans imagination, l’imaginaire qui tient la route dépend d’une croûte sans quoi c que du delta-plane ça craint la panne, utopiste si tu veux l’utopie prépare aussi la guerre et le casse-croûte, tu veux fuir mais le reste du monde lui ne te fuit pas

j’ai vu comment même les pays arabes ont lâché les résistants d’Palestine et du Liban, on préfère compter sur nos propres armes quand les cités seront bombardées, rockets Katiouchka sur tes centres-villes, ces déserts urbains que tu privilégies quand tu veux ouvrir un squat, la preuve que ce qui t’importe c de créer du lien social avec les bourges n’importe quoi c plus pratique pour faire des courses, après tout ta logique est respectée, tu te mets là où tu viens, t’amuse pas à l’exotisme tu viens pas d’la zone

ya pas de « tousse ensemble » qui tiennent les poumons jusqu’au bout du sentier chuis pas sûr que le « tousse ensemble » soit valable pour être plus fort, blanc c toi qui sera toujours le plus fort si on s’intègre dans tes cortèges, t comme ceux qui veulent qu’on s’intègre dans c’pays, c nos couteaux qui vont s’intégrer dans les gorges profondément racistes façon halal, un des plus grands massacres s’est fait sur des étrangers qui se sont pourtant intégrés dans le sale monde européen, certains Juifs étaient plus français que les céfran, plus allemands que les germains, va demander à la famille Kafka préférable est le communautarisme façon d’se défendre contre des desseins sales, tu parles de m’intégrer dans ta révolution mais j’te fais pas confiance, toujours deux doigts flottants devant ma bouche, en tout cas pas me fondre dans ton moule, j’ai pas envie de composer le gâteau-savane et me faire bouffer dans un safari, j’peux juste me pervertir avec des freaks, mêmes quand elles portent des air max, mangent de la viande et vont à macdo, elles ont pas les moyens l’envie d’alimenter la p’tite industrie du bio, toi tu peux, toi tu veux, classe

c comme ton dogme du « formalisme », ça devient au final des outils qui servent des pouvoirs, ya que tes chefs qui savent les manier, alors que ce soit « spont » ou « organisé », ils sont toujours en force ceux-là pour se présenter, le seul truc avec ton dogme c que tas cru que le formalisme c’était organise et tais-toi, le consensus veillera tu cultives dans ton jardin utopique les ronces fleuries de la paix sociale, ça manque de conflit dans ton milieu khro khrti alors tu vas voir des psy mais c pas le psy qui a besoin d’entendre ce qui te plombe, j’ai rien à lui dire lui, j’le connais pas, les mots sont des formes, « on consomme les mots comme des m&m’s », d’la poésie d’guerre et d’amour, débrouille toi pour inventer les fleuves qui n’laisseront personne en rade du silence, les rades qui font croire que tu te libères et qui t’rendent radin

j’ai vu comment des antifa me parlaient « Mouloud hé Mouloud » en sachant très bien que je m’appelais pas Mouloud ils croient que j’allais rire à lagaffe, c nous qui allons vous sclap-hé on vous kidnappera le tps nécessaire pour que vous ayez une touffe suffisante à remplir nos trophées

militant d’chais plus quoi, pfff arrête d’imiter la vie, elle est remplie d’ cadavres, d’ projets d’colonie

…Kandjare-Bayn-Asnan bin Dull-Knife wa Baby-Blade (feat. Boob’s le Météor)…