[depuis une semaine, des chaînes de télévision palestiniennes diffusent dans
les territoires une campagne israélo-palestinienne en faveur du pacte de
Genève. Le concepteur : une entreprise de communication appartenant à deux
fils de Mahmoud Abbas)]

Genève sur les écrans de la TV palestinienne
par Arnon Regular
Trad : Gérard pour La Paix Maintenant

Pour le premier anniversaire de la signature du pacte de Genève, la
télévision palestinienne diffuse une campagne de publicité où apparaissent
des hommes politiques israéliens et palestiniens qui expriment leur soutien
à l’initiative.

La chaîne locale de Qalqilyah diffuse ce qu’on appelle une « campagne
miroir », faite d’un certain nombre de spots, et ce plusieurs fois par jour.
Six mini-spots, d’une minute chacun, d’Avraham Burg, Yossi Beilin (président
de Yahad), des députés travaillistes Amram Mitzna et Youli Tamir, et des
officiers de réserve Giora Inbar et Shaul Arieli, sont diffusés par les
chaînes locales dans les territoires. Les orateurs y expriment leur soutien
à l’idée de deux Etats pour deux peuples.
Parallèlement, dans des spots diffusés dans les cinémas et sur des portails
internet, des personnalités palestiniennes s’adressent au public israélien :
des premiers signataires comme Yasser Abed Rabbo (ancien ministre de
l’information et de la culture), et Kaddoura Farès (ministre sans
portefeuille), et des nouveaux partisans du pacte comme Jibril Rajoub
(ancien conseiller de Yasser Arafat pour les questions de sécurité), Saeb
Erekat (ministre chargé des négociations), Zahira Kamal (ministre chargée du
droit de la femme) et Abed al Kader al Husseini (fils de Faiçal al
Husseini).

« Il y a six mois, on nous avait demandé de diffuser cette campagne, mais
nous avions un très gros problème, parce que le public avait réagi très
négativement à des campagnes de ce type », dit Tariq Jabara, directeur de la
chaîne de Qalqilyah. « Aujourd’hui, les réactions sont moins dures. Il y a
ceux qui expriment des réserves, ou protestent, mais cela ne va pas au-delà
d’un débat normal ».

Tariq Jabara évoque avec sympathie les chaînes de télévision locales des
territoires qui ont tenté, il y a quelques mois, de diffuser les spots. Une
chaîne locale de Ramallah a été sabotée par des hommes armés, et a dû cesser
d’émettre pendant plusieurs jours après avoir annoncé son intention de
diffuser la campagne.

Après la mort d’Arafat, le vent a tourné. La chaîne de Tariq Jabara, et cinq
autres stations, ont entamé la semaine dernière la diffusion des spots.

Source : Haaretz, 22 décembre 2004
Copyleft pour la traduction de : Site web de La Paix Maintenant (France) : http://www.lapaixmaintenant.org/

Signez le Pacte de Geneve : http://www.2peuples2etats.org/

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Dépêche Ha’aretz (extraits)
Vendredi 17 décembre 2004

DES MILITANTS DE LA PAIX MAINTENANT INTERPELLÉS PUIS RELÂCHÉS PRÈS D’UN
AVANT-POSTE

par Lili Galili

Huit militants de La Paix Maintenant ont été arrêtés et interrogés, puis
relâchés par la police vendredi dernier à l’entrée de l’avant-poste de Nofei
Ne’hémia à l’est de l’implantation d’Ariel [en Cisjordanie]. Ces
interpellations sont intervenues au cours de la visite de trois avant-postes
des Territoires – Nofei Ne’hémia, Guivat Assaf et Migran – organisée par le
Mouvement pour 200 de ses membres.

Une fois les militants arrivés aux abords de Nofei Ne’hémia, ils se virent
retenus par un nombre inhabituel de soldats et de policiers déclarant les
lieux zone militaire interdite.

La police a tenté de refouler les militants par la force, bien que la visite
ait été organisée dès le départ en coordination avec les forces de sécurité.

L’armée et les forces de police n’ont pu obtenir de déclaration officielle
de l’état-major proclamant la région zone militaire interdite.

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[« La promesse est une chose, le clin d’œil une autre et la construction une
troisième ». Rappelant l’usage fait par le passé de cette méthode et les
intenses opérations de défrichement signalées en Cisjordanie (notamment par
l’Observatoire des colonies de Shalom Ah’shav), la rédaction de Ha’aretz
appelait le week-end dernier à la vigilance. Le retrait de Gaza doit être la
première étape d’un plan politique global menant à un accord sur la mise en
place d’un État palestinien aux côtés d’Israël, non un trompe l’œil
légitimant les implantations de Cisjordanie.]

PAS UNE COLONIE DE PLUS !

C’est peut-être la raison essentielle qui devrait pousser le parti
travailliste à entrer au gouvernement à tout prix : veiller à ce qu’Ariel
Sharon ne se laisse pas emporter par ses vieux réflexes, et ne cherche à
emplir la Cisjordanie de nouvelles colonies pendant que l’évacuation de Gaza
retiendra l’attention générale.

Nous écrivons ceci alors que l’État d’Israël vient de donner sa réponse
officielle à une plainte déposée devant la Haute Cour de Justice par la
localité de Nirit contre la construction de Nof HaSharon, une nouvelle
colonie comprenant 12 000 logements. Dans sa réponse à la Cour, le
représentant du procureur a affirmé que la « feuille de route » signée par
le gouvernement n’engageait pas ce dernier d’un point de vue légal, malgré
l’engagement pris de ne construire aucune colonie supplémentaire.

Un exercice d’acrobatie juridique aussi étrange révèle une attitude bien peu
encourageante au sein du gouvernement Sharon. Il n’est pas imaginable que ce
dernier exige des Palestiniens qu’ils respectent les engagements par eux
pris dans le cadre de la « feuille de route » en matière de lutte contre le
terrorisme, tout en ignorant les siens propres quant à l’arrêt de la
construction de colonies.

Le large soutien dont jouit actuellement Ariel Sharon vient de sa décision
d’ouvrir une nouvelle page politique. Mais ce soutien n’est pas
inconditionnel. Les raisons de suspecter Ariel Sharon demeurent réelles et
solides et nous avons eu plus d’une fois l’occasion de les exprimer dans ces
colonnes. Il est encore possible que le processus de désengagement de Gaza
ne soit rien d’autre qu’un exercice destiné à légitimer les colonies de
Cisjordanie. Le silence récent des dirigeants des colons est à cet égard
surprenant et l’on en vient à se demander si certaines promesses ne leur
auraient pas été faites en catimini.

Cette impression se renforce à la lecture des rapports d’observation publiés
par Shalom Ah’shav et d’autres organisations, qui notent l’intense opération
de défrichement de terrains en cours en Samarie, au Goush Etzion et à Maale
Adoumim, afin de poser de nouveaux faits accomplis. Et l’on suspecte le
gouvernement de chercher à créer une nouvelle carte des implantations juives
en Cisjordanie, avant que les Américains ne dressent la leur. De plus,
malgré la décision d’évacuer une centaine d’avant-postes illégaux, ceux-ci
existent toujours ; ils ont été reliés aux réseaux d’eau et d’électricité et
continuent de s’agrandir.

Il faut espérer qu’une fois entré au gouvernement le parti travailliste ne
s’en tiendra pas à de vains mirages quant à la nouvelle voie adoptée par
Sharon, et n’hésitera pas à soutenir fermement l’arrêt total des
investissements dans de nouvelles implantations et la fin du processus
d’agrandissement de celles qui existent, fût-ce au risque de provoquer une
crise et des élections anticipées. Le retrait de Gaza ne doit être que la
première étape d’un plan politique global menant à un accord sur la mise en
place d’un État palestinien aux côtés d’Israël.

La décision prise cette semaine par la commission des Finances de la Knesset
d’allouer 500 000 shekels à des projets touristiques dans les colonies est
rationnelle s’il s’agit de couvrir les frais des travaux achevés ; mais tout
investissement ultérieur dans le développement des colonies et de leur
environnement est totalement inacceptable. Cette mention, la plus
importante, devrait figurer en tête de l’accord de coalition conclu avec le
parti travailliste.

Ceux qui suivent de longue date l’évolution du projet de colonisation dans
les territoires occupés savent que celui-ci a procédé en bonne part par
degrés : « La promesse est une chose, le clin d’œil une autre et la
construction une troisième ». Cette méthode n’est pas inconnue de Sharon et
Il faut y mettre fin. Les colonies sont aujourd’hui le principal obstacle à
la conclusion d’un accord avec les Palestiniens. A cette injustice de
l’histoire, nous ne devons plus ajouter une seule colonie..

Copyleft pour la traduction de : Site web de La Paix Maintenant (France) : http://www.lapaixmaintenant.org/

Source : Ha’aretz, vendredi 17 décembre 2004
Éditorial de la rédaction de Ha’aretz
(trad. Amos Waintrater, Étudiants LPM)

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Dépêche Ha’aretz (extraits)
Vendredi 17 décembre 2004

DES MILITANTS DE LA PAIX MAINTENANT INTERPELLÉS PUIS RELÂCHÉS PRÈS D’UN
AVANT-POSTE

par Lili Galili

Huit militants de La Paix Maintenant ont été arrêtés et interrogés, puis
relâchés par la police vendredi dernier à l’entrée de l’avant-poste de Nofei
Ne’hémia à l’est de l’implantation d’Ariel [en Cisjordanie]. Ces
interpellations sont intervenues au cours de la visite de trois avant-postes
des Territoires – Nofei Ne’hémia, Guivat Assaf et Migran – organisée par le
Mouvement pour 200 de ses membres.

Une fois les militants arrivés aux abords de Nofei Ne’hémia, ils se virent
retenus par un nombre inhabituel de soldats et de policiers déclarant les
lieux zone militaire interdite.

La police a tenté de refouler les militants par la force, bien que la visite
ait été organisée dès le départ en coordination avec les forces de sécurité.

L’armée et les forces de police n’ont pu obtenir de déclaration officielle
de l’état-major proclamant la région zone militaire interdite.

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Un ptit explication en + : Le pacte de Genève ne sera peut-être pas l’accord de paix final entre Israéliens et Palestiniens, s’il doit exister un jour, mais il est d’ores et déjà devenu texte de référence. Qu’on l’approuve ou le rejette. Ce n’est pas seulement un espoir qui est né au travers de cette élaboration commune, c’est un outil politique exceptionnel livré clés en main, une arme de destruction massive des propagandes extrémistes de chaque camp. Ce pacte démontre que la paix est possible, il n’appartient plus qu’aux populations concernées de s’en convaincre d’abord, de s’en emparer ensuite pour imposer, par les moyens dont elles disposent, un nouveau cours à l’histoire. Mais ce qui est scellé dans un tel projet n’est pas seulement une promesse de destin commun entre Juifs et Arabes là-bas, c’est aussi un début de médication aux emportements et aux dérives que ce conflit importe ici. Le vent mauvais d’antisémitisme qui s’insinue dans certaines banlieues ou écoles, porté par les frustrations des uns et les manipulations des autres, a un rapport certain avec la guerre à outrance menée par le gouvernement Sharon. Le terrorisme islamiste à enseigne d’Al-Qaeda n’est pas né des affrontements israélo-palestiniens, mais il y a trouvé un prétexte, porteur de judéophobie dans les opinions arabo-musulmanes et, en retour, moteur d’islamophobie dans des franges de l’opinion occidentale. Que l’on soit plus sensible au sort des Palestiniens ou au péril des Israéliens, une issue commune semble pourtant ouverte dont on s’étonne qu’elle n’ait encore été perçue comme telle que par bien peu des militants et des intellectuels qui agissent d’ordinaire pour « une paix juste et durable » au Proche-Orient, comme il était écrit dans un texte final du dernier FSE. Le pacte de Genève n’est pas uniquement une chance pour la paix, il est aussi une mise en demeure à l’égard de ceux qui, pour régler des comptes obscurs, sont prêts à en découdre jusqu’au bout par Palestiniens ou Israéliens interposés.

Post By l’Ortographiste degeneré