15 heure: y a un peu de monde place Royale. Des manifestants avec pleins de beaux drapeaux, des badauds qui regardent les manifestants, et des flics. Beaucoup de flics. Au bas mot une dizaine de cars en tout, sans compter les civils un peu partout. Après la défaite du FC Nantes les pauvres pandores n’ont malheureusement pas eu la présence d’esprit de s’organiser une petite partie de roulette russe dans les salles de Waldeck pour nous soulager un peu de ce fardeau.
Pour ce qui est du nombre on est un peu déçu vu l’effort de diffusion qui a été fourni. Enfin on fait avec, on est quand même 100 ou 200, de quoi effrayer la bourgeoisie Nantaise. Ni une ni deux, les commerçants ont peur! Il faut dire que les flics avaient fait le tour des petits commerces pour expliquer que la manif serait un 25 avril bis. Résultat on s’engage dans la rue Crébillon, le temps de cramer un fumigène, tirer un petit feu d’artifice plusieurs rideaux de fer se baissent (ce qui provoque l’hilarité des manifestants). Une fois place calvaire on retrouve un camion sono qui, au final, ne servira pas à grand chose vu qu’on entendait rien de ce que crachait les enceintes.
Une fois place Graslin on file directement à la prison. Là on gueule « pierre par pierre, mur par mur, nous détruirons toutes vos prisons », on tire des feux d’artifices, on a le droit à un petit bonjour d’un prisonnier. La bonne ambiance. A partir de là quand on descend vers la rue du clavaire la pression policière commence à se faire plus forte. Les robocops qui étaient restés tranquillement à nous suivre dans leur (5) camions, en descendent et commencent à nous suivre (une trentaine je dirais) et à encercler la queue de la manif. Un cortège à l’allemande en somme. Pas terrible.
De toute façon on se doutait que ça allait être ça au vu des organisations qui appelaient (la plus à droite c’était RUSF). A ce propos, on peut souligner la responsabilité d’organisations officielles type NPA qui ont refusé de signer le tract (certains étaient venu en tant qu’individu tout de même). Ces attitudes exposent les jeunes à la répression et contribuent à alimenter le spectre de l’anarcho-autonome briseur de vitrine. Cette attitude est d’autant plus déplacé qu’il y avait des manifestants sans papiers (peu, certes, certains ayant été prévenu de la présence massive des keufs).
Une fois la place du calvaire descendu (ça fait quand même toujours chier de voir qu’un samedi aprèm’ y a 3 fois plus de gens qui font du shopping que de personnes soutenant les sans papiers).
Les slogans fusent: « notre identité, n’est pas nationale » « français, immigrés même patron même combat » « C’est pas les immigrés qu’il faut virer, c’est le capitalisme qu’il faut éliminer »…). On sent la frayeur chez les passants les plus craintifs: « quoi des jeunes avec des visages masqués et des fumigènes qui hurlent contre le racisme d’état? Mais c’est l’anarchie! ». Non malheureusement on y est pas encore.
Une fois sur le cours 50 Otages ça se calme au niveau des slogans (la fatigue touche aussi l’anarchiste, tout être exceptionnel qu’il est) et on va tranquille rue de Strasbourg, et c’est la que les flics font vraiment chier. Ils sont super visibles partout. On est entouré de camion et c’est super stressant. Ca cherche visiblement la bagarre. Belle connerie. Je ne vois pas qui pourrait se lancer dans un face à face avec un rapport de force aussi défavorable.
A ce titre le commissaire Veta a fait une nouvelle fois des sienne. On avait put voir son inénarrable bêtise lors du procès des camarades bretons en début de semaine mais là il est vraiment très fort. Intimidations, insultes, arrogance, il vire toutes personnes du trottoir. Je sais pas ce qu’il veut vraiment mais enfin voir sa sale gueule pendant une heure ça a tendance à te foutre de mauvaise humeur.
On revient vers commerce par Bouffay ou les derniers outils pyrotechniques sont lancés et ou les slogans prennent de la vigueur. Arrivé à Commerce on se disperse gentiment sous autre « protection » policière. Je n’ai pas eu vent d’arrestations.