Qu’ils soient de droite comme de gauche, pour eux la liberté d’entreprendre et la libre concurrence sont inévitables, incontournables, ce sont des droits naturels.

Tel est le discours de ces gens entreprenants.

Pourtant, il se trouve que ces personnes admettent une exception à leur sacro-sainte loi du marché. En effet un secteur fondamental de l’économie échappe « comme par hasard » à cette règle : L’agriculture.

Voilà maintenant plus d’un demi-siècle que ce secteur de l’économie a pris un virage brutal pour suivre le modèle agricole des pays anglo-saxons. Dans ce modèle, le paysan n’est plus un paysan: Il est un agri-manager.

Malheureusement, dans ce modèle il n’y a pas de place pour tout le monde. En effet, dans ce système, les gros producteurs sont subventionnés par l’état (avec l’argent du contribuable).
Grâce à cet argent ils peuvent faire du dumping sur les prix (c‘est à dire produire à perte), automatiser, s’agrandir encore, et organiser la surproduction, qui elle même engendrera la chute des cours.
Sans cet apport d’argent de l’état, ces grosses structures ne seraient pas rentables.

Le résultat de cette politique est inévitable : la concurrence étant faussée, les petits fermiers n’ont plus qu’à mettre la clef sous la porte. (Le taux de suicide chez les paysans est le plus élevé de toutes les catégories professionnelles). Sur cinq fermes de l’immédiat après guerre aujourd’hui il n’en reste plus qu’une…énorme.

On peut se demander alors dans quel but un tel gâchis est-il organisé ?

Pourquoi, si cinq petites fermes peuvent nourrir autant de personnes qu’une grosse et sans aide de l’état, pourquoi alors vouloir les faire disparaître ?
C’est absurde et cela détruit de l’emploie !
Et surtout comment se fait-il que nos dirigeants, qui se disent libéraux, qui font de la libre concurrence leur leitmotiv, puissent tout à coup vouloir fausser délibérément la loi du marché à grands coups de subventions ?

Pourquoi ?

La réponse à cette question est d’un cynisme glaçant !

La raison pour laquelle nos dirigeants ont empêché et empêchent encore à 4 fermiers sur 5 de pouvoir vivre dignement sur leur terre a un nom : elle s’appelle la politique du réservoir de main-d’œuvre.

On a utilisé les paysans pour autre chose que la terre : pour remplir les usines, pour en faire des soldats pour les guerres de décolonisations, on les exploite pour conduire des camions, sur des chantiers …

On voit bien que ce n’est pas parce qu’elles n’étaient pas rentables que les petites exploitations ont disparut.
Au contraire tout cela a bel et bien été orchestré par l’état français dans le but de réduire les paysans à un état proche de l’esclavage.

NB: Notre but n’est pas de pointer du doigt les agriculteurs qui touchent des aides de l’état, car ils ne sont pas responsables de cette situation. Eux aussi sont prisonniers de ce système car s’ils refusent ces aides ils sont condamnés à disparaitre, et en les acceptant ils sont obligés d’accepter aussi les lourdes contraintes qui y sont liées.

Sites: http://arsfp.blogspot.com/

Publié par ARSFP

Association pour la Reconnaissance de la Souffrance des Familles Paysannes