Vendredi 16 juin matin, la presse est conviée à la
préfecture. La décision de régulariser (temporairement
– titre de séjour d’un an) 70 personnes dont 16
grévistes de la faim est annoncée publiquement (sur
359 dossiers déposés). Nous ne sommes pas conviés à
cette conférence de presse.

C’est Mohammed Sakho, porte-parole des sans papiers,
qui assume avec courage la lourde tâche d’annoncer la
nouvelle à l’école en soirée.

Joie étouffée pour certains et profond désarroi pour
l’ensemble des présents.

Encore plus de monde et plus motivation pour le
rassemblement et la marche vers la préfecture.

En soirée, beaucoup d’angoisse, de questionnement et
surtout de colère poussent certains à annoncer leur
intention d’arrêter de boire (paroles reprises très
largement par les médias !)

Samedi 18 juin en matinée, beaucoup de mouvement :
départ des personnes régularisées, résignation et
départ désespéré aussi pour d’autres. Les médecins
donnent leur recommandations pour reprendre
progressivement une alimentation. L’accompagnement
pour le retour au domicile s’organise. Affaibli(e)s,
ces personnes doivent faire l’objet d’un suivi les
premiers jours. En particulier, les jeunes mamans qui
vivent seules avec leurs enfants.

un RG tente de pénetrer dans le bâtiment. Vite
repéré, il rebrousse chemin fisa.

Réunion en fin d’après-midi après le ménage. Beaucoup
monde là encore : les copains grévistes, les copains
du collectif de soutien, de l’équipe médicale, de la
municipalité… Expression de l’inquiétude générale,
du souhait de sortir rapidement de la crise mais
divergences sur l’analyse de la situation, sur les
conditions à réunir pour atteindre ce but et rappel
avec instance que nous ne sommes pas en mesure
d’imposer des choix à place de ceux qui ont décidés
malgré les risques de continuer à lutter.

Un copain gréviste de la faim prend la parole pour
expliquer au groupe qu’ils assureraient une
surveillance mutuelle afin que les recommandations des
médecins soient correctement suivies. Beaucoup de
responsabilité exprimée dans ces propos.

le rôle « néfaste » du consul de Guinée est souligné.
Ce personnage est venu faire le « beau » au 34, rue de
la Bretonnerie à Poitiers, et il a sûrement négocié
avec l’Etat français. Mais quoi ? Des autorisations de
visa pour l’expulsion ? Certains grévistes et
militants du collectif sont convaincus. Nous n’avons
pas revu ce consul le vendredi… Il aurait été très
mal accueilli par les ressortisants guinéens (et
n’oublions pas : la plupart sont des opposants
politique au régime actuel) !

Et toujours de nombreuses questions sans réponses
pour les personnes célibataires, les parents sans
enfants scolarisés… Cela sera rappelé sans relâche à
la préfecture.

Dimanche 18 juin. un premier décompte aboutit à 68
personnes : 14 femmes et 54 hommes ont décidé de
continuer la grève de la faim (en suivant le protocole
établi par l’équipe soignante :
eau/sucre/sel/vitamines/citron.). La fatigue est
perceptible mais l’ambiance est détendue.

Les dossiers pour la préfecture sont affinés en
récoltant des dernières infos. Et mardi 20, 17h, une
rencontre est demandé. Manifestation à 18h, place du
conservatoire régional.

Notes de Marina. Par Gilles. SUD Education 86 .

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