«Les premières caméras qui ont été mises à Marseille, il n’y a pas si longtemps, une dizaine d’années maintenant, un peu plus, il y a une quinzaine d’années, hé bah les gens ils grimpaient, ils les arrachaient, ils les cassaient (…). J’imagine qu’à Nice, ça devait être pareil, les premières caméras… il y avait des groupes anti-caméras, mais il y a tellement de caméras maintenant qu’ils ont fini par se lasser.»
Un mec de la Ligue des Droits de l’Homme de Nice, dans le documentaire d’Olivier Lamour Fliquez-vous les uns les autres, 2020.

Depuis quelques temps, les actions contre les antennes-relais se multiplient, en France et ailleurs [1]. De beaux actes de sabotage qui marquent un refus diffus, hétérogène et déterminé des technologies de communication et de contrôle, notamment contre le déploiement de la 5G qui accompagne le rouleau compresseur techno-capitaliste qui n’en finit pas d’écraser tout ce qui reste de sauvage et de libre dans ce monde… Alors un peu partout ça s’organise pour (essayer de) vivre autrement et attaquer leur monde de soumission généralisée, ça sabote avec divers moyens, des plus basiques aux plus imaginatifs.

De son côté, la vidéosurveillance, comme toutes les technologies de contrôle, en se généralisant et en envahissant aussi bien les rues des grandes villes que celles des villages, rentre de plus en plus dans les mœurs et force une acceptation sociale recherchée activement par les tenants du marketing du contrôle social. Pourtant, elle continue de susciter des résistances [2] et des actes de sabotage. Tant qu’il y aura des moyens de contrôle policier sur nos vies, que ceux-ci soient massifs ou non, il y aura des gens pour tenter de les empêcher de nuire. Les raisons de se débarrasser du contrôle de l’État et de la domination capitaliste sont nombreuses, ici le propos n’est pas de les développer et d’argumenter, mais de montrer qu’il continue d’y avoir des actes de sabotage et d’auto-défense qui méritent d’être connus, et de recevoir de la solidarité et de la complicité de toutes parts. Parce qu’il y a encore des gens qui préfèrent cent fois un monde de liberté plutôt qu’un monde de sécurité.

Ci-dessous, sont listés quelques exemples d’actions directes menées contre des dispositifs de vidéosurveillance, surtout en France mais pas seulement [3], sur une période d’environ un an [4], histoire de donner un peu d’inspiration, et aussi de visibiliser le fait que tout le monde n’a pas baissé les bras, loin de là [5].

Zanzara athée, juin 2021

Notes:

[1] Lire par exemple la brochure « Brûler les foyers du virus technologique », publiée en 2020, notamment sur infokiosques.net.

[2] Plusieurs sites internet tentent de recenser les avancées technologiques en termes de vidéosurveillance, parfois en cartographiant la présence de caméras à travers la ville. Un « guide pour mettre les caméras toulousaines en retraite anticipée » a été publié sur iaata.info en mars 2020. Le site affiches.blackblogs.org propose quant à lui des PDF de plusieurs affiches contre la vidéosurveillance.

[3] Tout cela est bien sûr très loin d’être exhaustif, la plupart des actions restent totalement inconnues du grand public, des médias et de nous-mêmes. Pour trouver ces exemples concrets d’actions contre la vidéosurveillance, plusieurs sources ont été utilisées : les sites internet Sans Nom, Attaque, Sans Attendre Demain, Dépassement, La rue ou rien, Dijoncter, MIA, Paris-Luttes.Info, Twitter (#CamOver) et divers sites de la presse mainstream francophone.

[4] D’avril 2020 à fin mai 2021, une période comme une autre, c’était simplement le moment où se terminait l’édition de cette petite brochure.

[5] Les personnes intéressées par des vidéos (principalement auto-filmées) d’actions de sabotage de vidéosurveillance, parfois connues sous le nom de « camover », peuvent contacter zanzara[at]squat.net pour les recevoir via internet ou clé usb.

La suite, avec une chronologie d’un an d’actions directes contre la vidéosurveillance, et des versions PDF imprimables/photocopiables, sur INFOKIOSQUES.NET.