Céline BEAUDET (1)

ANARCHISME, INDIVIDUALISME ET NATURISME : ITINÉRAIRES ET EXPÉRIENCES FRANCOPHONES DANS L’ENTRE-DEUX-GUERRES

(In DE L’ANARCHISME AUX COURANTS ALTERNATIFS (XIX-XXIe SIÈCLES), 2006, p. 207 – 225.)

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I. Le foisonnant milieu anarchiste français de la belle époque et les idées individualistes et naturiennes … 3
II. Une décennie, une guerre et une révolution russe plus tard … 7
III. L’anarchisme pendant l’entre-deux-guerres : quelques expériences et itinéraires individualistes, végétaliens et néo-naturiens … 12

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POUR COMMENCER UN CONSTAT : certaines composantes de l’anarchisme en France sont négligées voire ignorées malgré leur importance, même pour la période considérée comme « l’âge d’or » de l’anarchisme en France, c’est-à-dire avant la première Guerre. On leur préfère généralement une histoire « qui correspond grosso modo à ce qu’ont dit ou fait les leaders et qui privilégie notamment les rapports des compagnons avec le mouvement ouvrier et le syndicalisme révolutionnaire » (2).

Parmi elles, des idées et des pratiques que l’on pourrait résumer en deux expressions forcément réductrices et que l’on n’associerait pas forcément (3) : individualisme anarchiste et naturisme libertaire. Deux expressions qui elles-mêmes en appellent bien d’autres. L’individualisme anarchiste, c’est aussi bien l’illégalisme que l’amour libre, l’antimilitarisme, les milieux libres ou…le naturisme libertaire. Le naturisme libertaire, c’est le retour à la nature mais aussi le nudisme, le végétalisme, l’anti-alcoolisme ou encore l’anti-tabagisme. Soulignons que ce naturisme libertaire a, au départ du moins, peu de choses à voir avec les « naturistes » qui ne sont partisans d’une vie naturelle qu’aux points de vue alimentaire et médical. L’histoire du naturisme libertaire se confond plutôt avec celle de l’individualisme anarchiste, dans le sens où on trouve dans les deux cas des façons communes d’envisager le changement social. (…)

 

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(1) Doctorante de l’Université Paris X-Nanterre sous la direction de Francis Dernier

(2) Gaetano Manfredonia, L’Individualisme anarchiste en France 1880-1914, thèse de 3e cycle, Institut d’études politiques, Paris, 1984

(3) J’utiliserai dans cet article, et faute de mieux pour l’instant, ces deux expressions pour désigner un certain nombre de pratiques, plutôt que des « courants », que l’on retrouve dans les milieux anarchistes. Elles ne doivent donc pas être envisagées dans un sens restrictif qui renverrait à quelques individus, quelques groupes par rapport à d’autres.