CANA : OLMERT, BUSH, CHIRAC ET SARKOZY, VOUS PAIEREZ POUR VOS CRIMES !

Publié le 30-07-2006

Selon un bilan dressé dimanche midi par la Croix-Rouge libanaise, au moins 52 civils, dont 23 enfants, ont été tués par les missiles « de haute précision » livrés par les Etats-Unis à leurs tueurs israéliens. Mais le bilan est malheureusement provisoire : des dizaines de corps pourraient encore gire sous les décombres. A la différence des populations du nord d’Israël, cibles potentielles des fusées tirées aveuglément par le Hezbollah, les populations civiles libanaises n’ont pas, elles, la possibilité de fuir, car l’aviation israélienne leur a démontré, depuis plus de quinze jours, que pas un mètre carré de leur pays n’était un lieu épargné par les bombes.

Le gouvernement français, qui a joué un rôle particulièrement ignoble dans la répartition des tâches avec ses alliés américain et israélien depuis le 12 juillet, a vaguement élevé le ton, par la voix du Président de la République Jacques Chirac.

Le nouveau massacre commis dimanche à Cana n’est plus un acte « disproportionné » réalisé par un « Etat d’Israël qui a bien le droit de se défendre contre le Hezbollah ». C’est devenu, dans la bouche du maître de l’Elysée, un acte « injustifiable ».

Mais cela fait des semaines qu’Israël pratique à grande échelle son terrorisme d’Etat contre le peuple libanais, et même contre le Liban tout court, dont les infrastructures sont systématiquement détruites, avec catastrophe écologique majeure en Méditerranée en prime, suite au bombardement des cuves de pétrole de la principale centrale électrique du pays, et leur écoulement dans la mer.

Cela fait des années, des décennies, qu’Israël pratique son terrorisme d’Etat contre les populations palestiniennes, avec un acharnement redoublé, depuis quinze jours, contre la bande de Gaza ainsi que la Cisjordanie.

Dans tout cela, le gouvernement français a laissé faire Israël, jusqu’à la nausée, quand il ne consacrait toute sa salive à réclamer « la libération immédiate des otages », les trois soldats israéliens faits prisonniers à Gaza et au Liban, encore captifs s’ils n’ont pas été tués par les bombes de leur propre armée.

Gêné par la présence au Sud-Liban d’observateurs des Nations-Unies, qui pourraient, on ne sait jamais, témoigner de ses exactions, l’armée israélienne n’a eu de cesse de les attaquer, et d’en tuer ouvertement 4 jeudi dernier.

La France préside actuellement la plus haute instance des Nations-Unies, son Conseil de Sécurité. Pour autant, face à cet affront majeur dont ont payé de leur vie les 4 observateurs de l’ONU (1 Canadien, 1 Autrichien, 1 Chinois, et 1 Finlandais), le Conseil de Sécurité des Nations-Unies n’a même pas eu la décence de prononcer une condamnation, toute verbale s’entend, de ce énième crime de guerre. C’est pourquoi, aux fins de hâter le départ des forces de l’ONU au Sud-Liban (dont la FINUL, commandée par le général français Alain Pellegrini), Israël a recommencé ses bombardements samedi, blessant sérieusement deux soldats indiens.

Et ce dimanche, ce n’est pas le sang des enfants de Cana qui inspire à notre gouvernement une médiocre hausse de ton, et la demande d’un « cessez-le-feu immédiat ». Plus sûrement, la cause en est les difficultés au sein du couple américano-israélien, les généraux israéliens n’ayant manifestement pas honoré la promesse faite à Washington : « On n’a pas besoin de plus de dix jours pour faire le travail ».

Intervenant samedi soir à la télévision, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a livré sa propre analyse des divergences internes au couple américano-israélien : « Face à la résistance de notre peuple, et aux pertes que son armée à subies, Israël semble prêt à un cessez-le-feu, mais pour le moment, ce sont les Etats-Unis qui le poussent à continuer », a dit le chef du « Parti de Dieu », dont des membres sont ministres du gouvernement libanais. Le correspondant à Washington D.C. du journal Haaretz, Shmuel Rosner, a proposé rigoureusement la même lecture des événements, ajoutant qu’en coulisses, Bush tenait désormais le langage suivant aux dirigeants israéliens : « Chose promise, chose due, nous voulons notre nouveau Proche-Orient » !

Nasrallah a depuis le début de la guerre proposé un compromis en termes clairs (cessez-le-feu et échange de prisonniers, restitution au Liban des 45 km2 du secteur dit des « Fermes de Chabaa » occupé par Israël), tout en affirmant parallèlement que la force militaire du Hezbollah (tant pour le combat d’infanterie au sud-Liban que pour les envois de missiles sol-sol) avait encore des réserves, et il a prévenu qu’il avait le moyen d’envoyer des engins jusqu’au « centre d’Israël » (en clair, la région de la métropole de Tel-Aviv).

Rappelons enfin que le choix par Israël de la ville de Cana, pour réaliser un massacre particulièrement spectaculaire, se veut terroriste jusque dans les symboles : c’est en effet également à Cana qu’Israël avait frappé le plus fort, pendant sa campagne de terreur « Raisins de la Colère », en 1996, lorsque « Tsahal » y avait tué plus de 100 civils libanais réfugiés dans un poste de l’ONU.

Par CAPJPO-EuroPalestine

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